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La pandémie continue ; ses conséquences aussi. Partout dans le monde, la solidité des institutions est contestée par les changements provoqués par la crise. La salle de classe se retrouve à la périphérie de l’apprentissage. Mettre le réveil pour aller au travail, c’est une relique d’une époque révolue. Pour les jeunes, cet appareil ressemblerait sur le plan ontologique au dactylo, au télécopieur ou à la cassette audio. Le petit écran n’est plus regardé passivement ; on l’a réinventé comme moyen pour parler aux amis ou aux collègues. De ces jours, ne pas porter une masque dans un lieu publique revient à se promener nu devant tout le monde ; c’est étrange, mal vu, inapproprié et vraisemblablement illégal. En même temps, les habitants des pays occidentaux sont pour la plupart complètement vaccinés. Les autorités nous informent, probablement avec justification, que la menace actuelle vient des nouvelles variantes du coronavirus. Peut-être, mais il faut voir la situation dans son ensemble, situation qui rassemble également le potentiel des technologies post-industrielles, les priorités et les aspirations des générations X et Y et, évidemment, l’enjeu moderne de l’équilibre travail-vie. Nous y sommes et il n’y aura pas de retour en arrière, semble-t-il.
Ces changements récents entrainent des conséquences assez génériques pour ceux qui pensent et écrivent sur le travail et l’emploi. À travers le monde, les questions urgentes ont toutes une certaine homogénéité. Comment travailler en pratiquant la distanciation sociale ? Comment gérer à distance la main-d’oeuvre ? Qu’advient-il de la productivité si les travailleurs sont dispersés sur des lieux et des horaires différents ? Enfin, dans cette nouvelle réalité, que deviendront la négociation collective et l’asymétrie actuelle entre le capital et le travail ? Voilà autant de questions que nous devons poser et en trouver la réponse. Puis nous devons le faire ensemble, vraiment ensemble, à travers un effort collaboratif mondial. C’est ainsi, je crois, que changera le programme de recherche orthodoxe sur les relations de travail. En tant qu’individus, le défi est d’être en avant de ce qui se passe actuellement et de ne pas s’interroger sur ce qui s’est déjà passé. Voici, donc, ce que la revue entend privilégier : une variété de perspectives sur le plan géographique, une analyse critique, une volonté de tirer des leçons de l’histoire, ainsi qu’une préoccupation constante pour les oubliés et les défavorisés de la nouvelle normalité. Enfin, mon équipe et moi demeureront attachés à une politique de gestion beaucoup plus élargie qui visera l’inclusion et l’adaptation. En gardant ces priorités à l’esprit, je suis fier de présenter les contenus de l’édition 76(3).
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Conférence H.D. Woods, Un éclairage par les marges : Martine D’Amours
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Can Older Workers be Retrained ? Canadian Evidence from Worker-firm Linked Data : Tony Fang, Morley Gunderson, Byron Lee
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Personnels navigants : un collectif de travail à l’épreuve du changement : Diane-Gabrielle Tremblay, Sarah Nogues et Sari Mansour
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Les intervenants sociaux et la nouvelle gestion publique : difficultés émotionnelles, relations sous tension et collectifs de travail affaiblis : Isabelle le Pain, Laurie Kirouac, Katharine Larose-Hébert, Dahlia Namian
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Do Unions Still Matter for Redistribution ? Evidence from Canada’s Provinces : Rodney Haddow
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Internet Platform Employment in China : Legal Challenges and Implications for Gig Workers through the Lens of Court Rulings : Tianyu Wang, Fang Lee Cooke
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L’exploitation d’uranium au prisme des identités professionnelles : Régime d’exception, banalisation et repli identitaire. : Sophie Breteshé et Sylvain Le Berre
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Technological Strikebreaking : A Case Study of Québec’s Anti-Scab Legislation : Andrea Talarico
The pandemic is continuing, as are its consequences. The robustness of institutions is being challenged by changes that the crisis has caused throughout the world. Classrooms are now on the periphery of learning. Setting an alarm prior to going to work is a relic from a bygone era. For younger people, alarm clocks themselves have an ontological status similar to that of typewriters, fax machines and audiotapes. The small screen is no longer passively watched and has been reinvented as a medium for talking to friends and colleagues. These days, to not wear a mask in public places is equivalent to being naked in front of everyone. It’s weird, frowned-upon, inappropriate and likely illegal. At the same time, the majority of people in Western countries have now been fully vaccinated. Authorities inform us, likely with justification, that the unfolding threat is coming from COVID-19 variants. Perhaps, but there is also a bigger picture — a picture that draws together and consolidates the potential of post-industrial technology, the priorities and aspirations of generation Xers and Ys and, of course, the modern imperative of work-life balance. Furthermore, it looks like there will be no going back.
These recent lifestyle changes are having somewhat generic consequences for those who think and write about work and employment. The pressing issues throughout the world have a sameness about them. How do jobs get done with social distancing? How are workforces remotely managed? What happens to productivity when workers are geographically dispersed and running on different schedules? Finally, in this new reality, what happens to collective bargaining and the existing capital/labour power asymmetry? We need to ask and answer these questions together—really together—through a collaborative global effort. In this way, I believe, change will come to the orthodox agenda of research on employment relations. As individuals, the challenge is to be ahead of what is happening and not wonder what has happened. Here is what we at the journal are currently emphasizing: geographically diverse perspectives, critical analysis, an emphasis on what history has to teach and an ongoing preoccupation with those who might be left behind and/or disadvantaged by the new normal. Meanwhile, my team and I will continue to be committed to a much broader policy of inclusion and accommodation when it comes to how we manage. It is with these priorities in mind that I am proud to present the content of edition 76(3).
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Conférence H.D. Woods, Un éclairage par les marges : Martine D’Amours
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Can Older Workers be Retrained ? Canadian Evidence from Worker-firm Linked Data : Tony Fang, Morley Gunderson, Byron Lee
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Personnels navigants : un collectif de travail à l’épreuve du changement : Diane-Gabrielle Tremblay, Sarah Nogues et Sari Mansour
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Les intervenants sociaux et la nouvelle gestion publique : difficultés émotionnelles, relations sous tension et collectifs de travail affaiblis : Isabelle le Pain, Laurie Kirouac, Katharine Larose-Hébert, Dahlia Namian
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Do Unions Still Matter for Redistribution ? Evidence from Canada’s Provinces : Rodney Haddow
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Internet Platform Employment in China : Legal Challenges and Implications for Gig Workers through the Lens of Court Rulings : Tianyu Wang, Fang Lee Cooke
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L’exploitation d’uranium au prisme des identités professionnelles : Régime d’exception, banalisation et repli identitaire. : Sophie Breteshé et Sylvain Le Berre
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Technological Strikebreaking : A Case Study of Québec’s Anti-Scab Legislation : Andrea Talarico