Relations industrielles / Industrial Relations
Volume 76, numéro 2, printemps 2021
Sommaire (11 articles)
Sommaire
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Mot de l’éditeur : le travail et l’emploi à l’ère de la Covid-19
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La résilience du personnel soignant à l’épreuve de la pandémie de COVID-19 : une étude dans un hôpital public en Tunisie
Amira Dahmani
p. 189–210
RésuméFR :
Ce travail cherche à appréhender les déterminants de la résilience du personnel soignant dans le contexte de la crise sanitaire Covid-19. Son but est d’accéder à une compréhension profonde des motifs, des forces et des processus à l’oeuvre dans la dynamique complexe de la résilience.
Il paraît d’autant plus crucial de répondre à cette question qu’il semble y avoir des enseignements à tirer pour penser différemment les conditions de travail dans les hôpitaux publics. Plus particulièrement, dans le contexte pandémique actuel, le personnel soignant semble plus que jamais exposer aux risques psychosociaux et à un quotidien professionnel inédit et jonché de tensions.
Les résultats de l’étude menée auprès du personnel soignant d’un hôpital public en Tunisie ont révélé que la résilience résulte de l’activation de prédispositions, de facteurs de protection et de ressources autant personnelles qu’interpersonnelles et socioculturelles. Cette recherche a révélé que la résilience n’est pas une réaction spontanée dans un contexte professionnel marqué par l’adversité et l’incertitude. Elle est le fruit d’un mix mettant en jeu les dispositions personnelles, la dynamique de groupe, le soutien social, la stabilité familiale, le style de leadership et les contingences situationnelles. De même, l’étude souligne que la résilience génère une réelle valeur ajoutée pour les patients, les soignants et la pratique des soins aussi bien sur le plan humain, sanitaire, éthique qu’économique. Elle montre que le développement de la résilience constitue une responsabilité partagée entre le personnel soignant, le système hospitalier, les autorités sanitaires, l’encadrement et les dirigeants des établissements de santé.
EN :
Through this study, we sought to understand the determinants of the resilience of healthcare staff during the COVID-19 health crisis. Its goal was to gain a deep understanding of the motives, forces and processes at work in the complex dynamics of resilience. It seems all the more crucial to gain such understanding, given that there seem to be lessons to be learned for a rethinking of working conditions in public hospitals. In particular, during the current pandemic, the healthcare staff seem more than ever exposed to psychosocial risks and to a working life that has never been so stressful.
The study was carried out among the healthcare staff at a public hospital in Tunisia, and its findings show that resilience results from the activation of predispositions, protective factors and resources that are as much personal as they are interpersonal and sociocultural. Resilience is not a spontaneous response in a work context marked by adversity and uncertainty. It results from a mix involving personal dispositions, group dynamics, social support, family stability, leadership style and situational contingencies. Our findings further show that resilience generates real added value for patients, for caregivers and for healthcare practice as much in human, healthcare and ethical terms as in economic terms. Developing resilience is a responsibility to be shared between healthcare staff, the hospital system, health authorities, managers and leaders of healthcare institutions.
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Family Responsibilities and Silence of Rural Migrant Workers in China: The Role of Town-Fellow Organizations
Fang Yuan, Fang Lee Cooke, Teng Zhong et Fansuo An
p. 211–236
RésuméEN :
Employee voice in China remains an under-researched topic from an industrial relations perspective. We investigated the relationship between family dependents (children and elderly) and migrant worker silence, with town-fellow organizations as a moderator, based on the data of the 2014 Guangdong Migrant Workers Survey. The findings reveal that migrant workers with dependent children are more likely to keep silent when their labour rights and interests are violated at the workplace, while family responsibilities for dependent elderly family members do not have significant impacts on migrant workers’ silence. In addition, town-fellow organizations weaken the association between family responsibilities for elderly dependents and silence. Our study contributes to the existing literature on employee voice and provides evidence on the role of town-fellow organizations in China as an informal, emerging institutional actor that regulates labour relations through their involvement in dispute resolution.
FR :
Objectif de recherche et questions – La voix de l’employé en Chine demeure un thème peu étudié du point de vue des relations industrielles, surtout à l’égard des travailleurs venus de la campagne. Ces derniers, qui constituent le segment le plus important de la population active, ont peu de moyens efficaces pour faire entendre leur voix. À ce jour, pour expliquer le silence de l’employé dont les droits du travail ont été violés, on a accordé trop peu d’attention au rôle des responsabilités familiales. On a également trop peu examiné le rôle modérateur des acteurs institutionnels informels, comme les organisations de migrants venus de la même ville, qui permettent au travailleur migrant lésé d’exprimer ses revendications.
La présente étude a pour but de combler ces lacunes en répondant à deux questions: (1) Le travailleur migrant sera-t-il plus enclin à garder le silence s’il a des enfants ou des aînés à sa charge? (2) De quelle manière l’organisation de migrants venus de la même ville influence-t-elle le lien entre le fait d’avoir des personnes à charge et le choix de se taire?
Méthodologie – Il s’agit d’une étude empirique de la relation entre les personnes à charge (enfants et aînés) et le silence du travailleur migrant, ainsi que le rôle modérateur de l’organisation de migrants venus de la même ville. Les données proviennent d’une enquête sur des travailleurs migrants (n = 776) vivant dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine.
Résultats – 1) Si un travailleur migrant a des membres de famille à sa charge, ce fait influencera sa voix lorsque ses droits auront été violés. 2) Dans cette éventualité, il est plus enclin à se taire pour le bien de ses enfants que pour celui de ses aînés. 3) Quant à l’organisation de migrants venus de la même ville, elle affaiblit la relation entre le fait d’avoir des aînés à charge et le choix de garder le silence.
Contributions – 1) Ces résultats enrichissent les connaissances actuelles sur la voix du travailleur migrant en Chine, surtout celui ayant des responsabilités familiales. 2) Nous avons démontré que l’organisation de migrants venus de la même ville joue un rôle institutionnel qui est informel mais néanmoins important, soit celui de représenter les travailleurs migrants dont les droits du travail ont été violés.
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Effectivité d’un accord-cadre international : influence des positionnements, des comportements et des interactions des acteurs
Jocelyne Barreau, Christelle Havard et Angélique Ngaha Bah
p. 237–264
RésuméFR :
L’objectif de cet article est d’analyser les facteurs influençant l’effectivité d’un accord-cadre international (ACI). L’effectivité est analysée à l’aune de la mise en conformité des pratiques locales de gestion du travail avec les engagements pris dans l’ACI. Considérant la négociation comme un processus, composé de trois phases (avant-négociation, négociation stricto sensu, après-négociation) et ancré dans un contexte, nous élaborons un modèle d’analyse inspiré des études de processus stratégiques (process studies). Ce modèle met en lumière l’influence des positionnements, des comportements et des interactions des protagonistes de la négociation et de l’application d’un ACI sur son effectivité. Nous détaillons les processus de négociation de quatre ACI, conclus au cours des années 2010, par deux firmes multinationales (FMN) françaises et deux fédérations syndicales internationales (FSI). Ces ACI portent sur des thématiques de gestion du travail (santé et sécurité au travail, égalité femmes-hommes, emploi durable). Cette recherche repose sur une analyse de documents, d’observations et de 38 entretiens, menés auprès de syndicalistes internationaux, européens, nationaux, locaux et de membres des directions générales (DG) de ces FMN. Elle porte une attention particulière à la phase de l’avant-négociation et met en exergue les interactions entre les acteurs managériaux et syndicaux, tout au long du processus de négociation. Nous montrons que le positionnement de la DG de la FMN (« social » ou « managérial ») est un facteur décisif du déroulement de la négociation d’un ACI, de son résultat (accord « substantif ») et de son effectivité. Le positionnement « qualitatif » de la FSI peut être un élément essentiel du déroulement de la négociation (par le choix de la thématique de l’ACI) et de son résultat (dispositions portant sur des sujets sensibles). Enfin, la mobilisation des syndicats locaux, soutenue par la FSI, est essentielle à l’effectivité d’un ACI. Nous révélons des processus d’apprentissage et des particularités des ACI et de la NCI.
EN :
The objective of this article is to analyze the key factors that influence the effectiveness of an International Framework Agreement (IFA). Effectiveness is analyzed in terms of compliance of local labor management practices with the commitments made in the IFA. We regard negotiation as a process, composed of three phases (pre-negotiation, negotiation stricto sensu, post-negotiation) and embedded in a context. We develop an analytical model, based on Process Studies, highlighting the influence on IFA effectiveness of the positions, behaviors and interactions of the protagonists in the negotiation and application of this IFA. We detail the negotiation processes of four IFAs, concluded in the years 2010, by two French multinational corporations (MNCs) and two Global Union Federations (GUFs). These IFAs address labor management issues (occupational health and safety, gender equality, sustainable employment). This research is based on document analysis, observations and 38 interviews with international, European, national and local trade unionists, and members of the top management (TM) of these MNCs. It pays particular attention to the pre-negotiation phase and highlights the interactions between managerial and trade union actors throughout the negotiation process. We show that the position of the MNC top management (“social” or “managerial”) is a decisive factor in the progress of the IFA negotiation, in its outcome (“substantive” agreement) and its effectiveness. The “qualitative” position of the GUF may be a major element in the progress of the negotiation (choice of the IFA theme) and its outcome (provisions on sensitive issues). Finally, the mobilization of local unions, supported by the GUF, is essential to the effectiveness of an IFA. We reveal learning processes and IFA and International Collective Bargaining specificities.
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Understanding Union Commitment Among Young Workers: A Cross-Theoretical Perspective
Marc-Antonin Hennebert, Chloe Fortin-Bergeron et Olivier Doucet
p. 265–290
RésuméEN :
This study aims to shed light on the main determinants of and barriers to union commitment among young workers and, more generally, the relationship young workers have with union life. So far, the relationship between young workers and unionism has been examined mainly in terms of the challenges of access to unionization that confront young workers, a group generally underrepresented in union membership. The more specific issue of union commitment among young workers, once they become unionized, has remained largely underexplored in the literature. Using quantitative and qualitative data from an empirical survey of young unionized workers in the Quebec public service, our study identifies and compares the main factors that explain union commitment among young unionized workers and the theoretical underpinnings. It also seeks to shed light on the barriers to this commitment and identifies the organizational measures that could facilitate union commitment among young workers, based on the perceptions expressed by young union members. Our findings indicate that unions should adopt multidimensional organizational measures to foster union commitment among young workers, with a first step being to increase personalized contact between local union representatives and young members. Such investments at the local level are critical, as shown by our quantitative and qualitative findings. Thus, any reform or measure aimed at encouraging union involvement of young workers should not be limited merely to structural aspects but should also take into account the attitudinal and relational underpinnings of young workers’ commitment to their union. By shifting the focus from youth unionization to young members’ involvement in union bodies, our study will contribute to debate about union representation and the generational renewal of the labour movement’s activist base.
FR :
Cette étude vise à mieux comprendre les principaux déterminants et obstacles à l’engagement syndical des jeunes et, plus globalement, la relation qu’ils entretiennent face à la vie syndicale. Jusqu’à présent, la relation entre les jeunes et le syndicalisme a surtout été étudiée sous l’angle des défis qui se posent quant à l’accès à la syndicalisation des jeunes travailleurs, un groupe généralement sous-représenté dans les effectifs syndicaux. La question plus spécifique de l’engagement syndical chez les jeunes, une fois ceux-ci syndiqués, demeure nettement moins explorée dans la littérature. À partir de données quantitatives et qualitatives provenant d’une enquête réalisée auprès des jeunes travailleurs syndiqués dans la fonction publique québécoise, cette étude identifie et compare les principaux déterminants de l’engagement syndical des jeunes syndiqués et leurs fondements théoriques. Sur la base des propos exprimée par les jeunes syndiqués, elle cherche également à comprendre les obstacles à cet engagement et identifie les mesures organisationnelles qui pourraient faciliter l’engagement syndical chez les jeunes travailleurs. Les résultats de cette étude montrent que si les mesures devant être adoptées par les syndicats sont pluridimensionnelles et dépendent des contextes propres à chaque organisation, elles devraient néanmoins avoir pour point de départ de chercher à densifier les rapports personnalisés entre les représentants syndicaux locaux et les jeunes membres. Les résultats quantitatifs et qualitatifs indiquent également que de tels investissements au niveau local sont essentiels et, par conséquent, toute réforme ou mesure visant à encourager l’engagement syndical des jeunes ne devrait pas se limiter aux seuls aspects structurels, mais devrait également tenir compte des fondements attitudinaux et relationnels de l’engagement syndical des jeunes travailleurs. En déplaçant la focale de la syndicalisation des jeunes vers leur engagement au sein des instances syndicales, cette étude contribue au débat sur la représentation syndicale et le renouvellement générationnel de la base militante du mouvement syndical.
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Applaudissements, remerciements, moyens de bien faire leur travail, qu’attendent les agents hospitaliers comme signes de reconnaissance ?
Christophe Baret, Cathel Kornig et Isabelle Recotillet
p. 291–311
RésuméFR :
La reconnaissance au travail est un des facteurs essentiels de la qualité de vie au travail. Alors que la littérature a mis en évidence la dégradation des conditions de travail à l’hôpital cet article a pour objectif d’étudier les relations entre les conditions de travail et la perception des pratiques de reconnaissance au travail. Nous adoptons l’approche de la reconnaissance en 4 dimensions (existentielle, de la pratique de travail, de l’investissement au travail et des résultats du travail) définie par Brun et Dugas (2005) pour identifier les dimensions qui sont les plus impactées par la transformation des conditions de travail. Nous avons interrogé en entretiens semi-directifs 16 personnels tirés au sort et 5 experts dans un centre hospitalier universitaire français au cours de l’année 2018. Les résultats montrent que la plupart des catégories de personnel regrettent le manque de moyens matériels et humains mis à disposition par la direction pour réaliser un travail de qualité. Ce manque de moyens est perçu comme un manque de reconnaissance de la qualité du travail de la part de la direction de l’établissement. En raison du manque d’effectif, de nombreux personnels accroissent leur investissement pour malgré tout produire des soins de qualité au patient, ils regrettent alors une non reconnaissance de leur investissement au travail. Seules les catégories de personnel les moins qualifiées expriment des attentes de reconnaissance existentielle.
EN :
Recognition at work is one of the essential factors in the quality of life at work. While the literature has highlighted the deterioration of working conditions in hospitals, this article aims to study the relationships between working conditions and the perception of recognition practices at work. We used the four dimensions of recognition (existential, work practice, work investment, work outcomes) defined by Brun and Dugas (2005) to identify the dimensions that were the most impacted by the transformation of working conditions. In semi-structured interviews, 16 randomly selected staff and 5 experts were interviewed in a French university hospital centre in 2018. The results show that most categories of staff were unhappy with the lack of material and human resources provided by management for good quality work. This lack of resources was perceived as a lack of recognition by hospital management of the quality of staff work. Due to the shortage of healthcare workers, many staff increased their work investment and, despite everything, managed to provide their patients with quality care ; they then felt unhappy with the non-recognition of their investment at work. Only in the least qualified categories did the staff say they wished to receive existential recognition.
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Workload, workplace violence and harassment, and well-being of personal support workers in home and community care
Firat K. Sayin, Margaret Denton, Catherine Brookman, Sharon Davies et Isik U. Zeytinoglu
p. 312–335
RésuméEN :
Demand for home and community care services has continuously increased in Canada and elsewhere in the last few decades due to aging of the population and healthcare policy changes shaped by budgetary limitations. As a result, home and community care organizations are having trouble hiring adequate numbers of healthcare workers to meet the escalating demand, the result being increased workload on these workers. Another stream of literature has shown that care recipients and their family members, frustrated with the limited ability of healthcare workers to provide adequate care because of increased workload, might resort to violence and harassment. Bringing these two streams of literature together, we examined the relationships among three variables : workload ; workplace violence and harassment ; and well-being of personal support workers (PSWs).
Using structural equation modeling, we analyzed a 2015 Ontario-wide survey of 1,347 PSWs employed in the home and community care sector. The results indicate that workload is negatively associated with extrinsic and intrinsic job satisfaction, and this relationship is mediated by violence and harassment and by stress. Specifically, workload is positively associated with violence and harassment at work, which in turn is positively associated with stress, which in turn is negatively associated with extrinsic and intrinsic job satisfaction.
Our study contributes to the literature by examining the impact of a work environment factor, workload, on the well-being of PSWs. This approach makes it possible to expand the current literature’s focus on psychological processes at the individual level to a more contextual approach. Furthermore, the results have important implications for home and community care organizations as well as for the healthcare sector in general. The well-being of PSWs is critical to retaining them and to ensuring the quality of care they provide their clients. Thus, their workload should be lowered to a more manageable level to help minimize the violence and harassment they experience.
FR :
Avec le vieillissement de la population et l’évolution des politiques de santé en raison de contraintes budgétaires, le Canada connait depuis quelques décennies, tout comme d’autre pays, une augmentation continue de la demande de services de soins à domicile et en milieu communautaire. Ainsi, les fournisseurs de ces services ont du mal à embaucher suffisamment de personnel de santé pour répondre à la demande croissante, ce qui augmenterait la charge de travail qui pèse sur ces travailleurs. Un autre courant de littérature montre que certains bénéficiaires de soins, ainsi que les membres de leur famille, frustrés par la capacité limitée du personnel de santé à fournir des soins adéquats en raison de la charge de travail accrue, risquent de recourir à la violence ou au harcèlement. En réunissant ces deux courants de littérature, nous nous sommes penchés sur les relations entre trois variables, soit la charge de travail, la violence et le harcèlement au travail et le bien-être des préposés aux bénéficiaires (PAB).
En utilisant la modélisation par équation structurale, nous avons analysé les données provenant d’une enquête ontarienne menée en 2015 sur 1347 PAB ouvrant dans le secteur des soins à domicile et en milieu communautaire. D’abord, les résultats indiquent que la charge de travail est négativement associée autant à la satisfaction intrinsèque au travail qu’à la satisfaction extrinsèque au travail ; cette relation est influencée par la violence et le harcèlement, ainsi que par le stress. Plus particulièrement, la charge de travail est positivement associée à la violence et au harcèlement sur le lieu de travail, qui sont à leur tour positivement associés au stress, qui est à son tour négativement associé autant à la satisfaction intrinsèque au travail qu’à la satisfaction extrinsèque au travail.
La présente étude contribue à la littérature par une analyse de l’impact d’un facteur du milieu de travail, soit la charge de travail, sur le bien-être des PAB. Cette approche permet d’élargir la portée de la littérature, qui est actuellement centrée sur les processus psychologiques de l’individu, pour tenir davantage compte du contexte. De plus, les résultats ont des implications importantes autant pour les fournisseurs de soins à domicile et en milieu communautaire que pour le secteur de santé en général. Le bien-être des PAB est essentiel pour les retenir et pour garantir la qualité des soins fournis. Ainsi, pour aider à minimiser la violence et le harcèlement qu’ils subissent, la charge de travail devrait être réduite à un niveau plus facile à gérer.
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Le dialogue social : un puissant outil régulateur du processus de RSE des entreprises : étude de trois cas en Tunisie
Amel Bouderbala
p. 336–375
RésuméFR :
L’objectif de cette étude qui a eu lieu dans le contexte tunisien est de comprendre le rôle que peuvent jouer le syndicat et le comité d’entreprise dans le processus de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). La position épistémologique adoptée est interprétativiste et la méthodologie est qualitative, moyennant l’étude de trois cas d’entreprises. Pour mener à bien cette recherche compréhensive, trois outils de collecte de données ont été utilisés : les notes d’observation, les entretiens semi-directifs et les rapports de RSE de l’entreprise.
Les principaux résultats montrent comment, d’un cas à l’autre, les types de RSE, les motifs d’engagement de RSE et les types de régulations diffèrent. La règle qui est inhérente au mode pratique et de pilotage de la RSE conditionne le type de régulation. Les résultats permettent de conclure que, dans tous les cas de figure, le syndicat et le comité d’entreprise constituent une partie prenante primordiale en matière de RSE par leur capacité mobilisatrice et divers types de régulation qui renforcent ou affaiblissent le processus de RSE. Le dialogue social en ressort comme un puissant levier pour légitimer et développer les pratiques de RSE dans une action collective co-construite. Il agit comme un outil de RSE à la fois robuste et pragmatique qui régule ce processus et qui réifie les aspirations des acteurs autour de ce construit (RSE).
EN :
This study was conducted in a Tunisian context with the aim of understanding the role that the union and the works council can play in the process of Corporate Social Responsibility (CSR). Three companies were studied by means of an interpretive epistemological approach and qualitative methodology. To carry out this comprehensive research, data were collected from three sources : field notes ; semi-structured interviews ; and the company’s CSR reports. The main results show differences from one case to another in (1) CSR types, (2) CSR commitment reasons and (3) types of regulation. The type of regulation depended on the rule governing the mode of CSR practice and management. The results allow us to conclude that, in all cases, the union and the works council are an essential stakeholder in CSR through their mobilizing capacity and the various types of regulation that strengthen or weaken the CSR process. Social dialogue appears as a powerful lever to legitimize and develop CSR practices through joint collective action. As a CSR tool that is both robust and pragmatic, social dialogue regulates the process and reifies the actor’s aspirations around this construct (CSR).
Recensions / Book Reviews
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Les relations industrielles en questions, Dirigé par Patrice Jalette (2020) Québec : Presses de l’Université du Québec, 271 pages. ISBN : 978-2-7606-4238-6
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Management Studies in Crisis: Fraud, Deception and Meaningless Research, By Dennis Tourish (2019), New York: Cambridge University Press, 312 pages. ISBN: 978-1108480475
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Nothing Succeeds Like Failure: The Sad History of American Business Schools, By Steven Conn New York: Cornell University Press