Résumés
Abstract
Twenty-two private sector trade union locals in the manufacturing, service and technology sectors in Canada were surveyed by telephone in 2002/2003. The objective was to determine union locals’ understanding of the impact globalization was having on their operations, and to identify the contextual factors affecting their responses. The data were analyzed qualitatively and quantitatively. The locals associated globalization with plant closures, reduced production, and the elimination of or transfer of jobs and equipment out of the country. Seventeen of the locals reported being affected to a moderate to high degree. Their main responses were lobbying, educating members and the public, and organizing. The important contextual factors identified included local size, industry sector, levels of support available to and accessed by the locals, and the perceived need for and ability to adapt successfully to change.
Résumé
Pour une adaptation réussie à la mondialisation, les syndicats doivent (1) organiser des secteurs nouveaux ; (2) tisser des liens à l’interne et entre les syndicats du pays, avec des organismes du travail centraux et avec des syndicats à l’étranger ; (3) accroître leur capacité de mobilisation des membres en vue d’effectuer des changements en questionnant les structures syndicales internes, en cherchant à conscientiser leur effectif, en forgeant des liens avec la communauté aux plans local, national et international ; (4) développer une conscience sociale et (5) appuyer des initiatives de la part des employeurs pour apporter des modifications aux lieux de travail ou bien élaborer leur propre ordre du jour dans ce domaine. La preuve empirique à ce jour concernant le degré auquel le travail organisé s’est adapté à ces changements démontre qu’il existe de sérieuses raisons de questionner son habileté à changer de manière à relever les défis que présente pour lui la mondialisation. Cet essai procède à l’analyse de ce qu’on a accompli dans vingt-deux syndicats locaux du secteur privé en vue de faire face à ces pressions et des raisonnements à l’appui de ces initiatives.
La méthodologie. Les données ont été recueillies chez des syndicats locaux du secteur privé dans le secteur manufacturier, de la technologie et des services, au cours de l’automne et de l’hiver de l’année 2002-2003. Les représentants des syndicats nationaux identifiés à l’aide du Répertoire des organisations de travailleurs et de travailleuses au Canada (Workplace Information Directorate, 1998) ont été contactés pour sélectionner les personnes, au sein des syndicats locaux, les plus aptes à discuter des défis résultant de la mondialisation. Au cours de ces contacts initiaux, la mondialisation a été définie en termes de ses effets : la perte d’emplois au profit des compétiteurs étrangers, l’augmentation de la concurrence étrangère, les accords de libre-échange qui ont débouché sur la déréglementation, la privatisation et ainsi de suite. En bout de ligne, quarante syndicats locaux ont été approchés et vingt-huit entrevues furent convenues, dont vingt-deux impliquaient des représentants de syndicats du secteur privé. Cet essai s’appui donc sur des entrevues téléphoniques conduites auprès de ces vingt-deux représentants.
Les syndicats retenus comptaient entre 50 et 26 000 membres. Treize comprenaient moins de 2 500 personnes, alors que deux en comptaient plus de 15 000 ; dix-huit étaient affiliés à une union internationale ; six se trouvaient dans le secteur manufacturier ; neuf, dans celui des services et les autres présentaient un effectif qui recoupait plusieurs secteurs. Les secteurs représentés de l’industrie comprenaient l’acier, l’énergie, les télécommunications, l’automobile, l’alimentation, l’industrie laitière, l’agriculture, la coupe du bois, la préparation des viandes, la construction, le transport, les soins de santé privés, l’hôtellerie et l’habillement. Les questions posées au cours de l’entrevue portaient sur la façon dont les syndicats locaux étaient affectés par la mondialisation, sur ce qu’ils faisaient à son endroit, sur les résultats de leurs actions et sur l’appréciation qu’ils faisaient de ces résultats, en l’occurrence, s’ils en étaient satisfaits ou non. Nous avons aussi demandé aux répondants de commenter l’utilité, pour leurs unités en particulier, d’un certain nombre de stratégies mises de l’avant par les organisations du travail à l’échelle de la planète en vue de contrer la mondialisation. Enfin, on a recueilli des données de caractère démographique. Les données ont fait l’objet d’analyses quantitative et qualitative.
Les conclusions. Nous avons regroupé les conclusions sous trois rubriques : (1) l’ampleur et la direction de l’impact de la mondialisation ; (2) les réactions typiques du syndicat local à la mondialisation ; (3) les facteurs de contexte influençant les réactions.
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L’ampleur et la direction de l’impact. Quoiqu’autant de syndicats locaux aient accru leur effectif (n = 9) au cours des cinq dernières années que d’autres ont perdu de leurs membres (n = 10), les commentaires des répondants indiquaient que les principaux défis posés par la mondialisation consistaient dans les fermetures d’usines, la réduction de la production ou l’introduction d’une technologie qui éliminait des emplois locaux et le déplacement des emplois vers d’autres pays. Alors qu’un commentaire à l’occasion signalait que la mondialisation avait ouvert des marchés à l’étranger pour les produits canadiens ou qu’elle avait contribué à la création d’emplois pour des travailleurs au Canada, treize syndicats locaux considéraient que la mondialisation avait un impact négatif, alors que les autres indiquaient que des effets à la fois positifs et négatifs s’étaient manifestés. Huit parmi les treize syndicats locaux rapportaient que la mondialisation les avait affectés d’une façon négative, une proportion légèrement plus élevée que celle qui prévalait dans l’ensemble des syndicats. Un des syndicats parmi les plus gros considérait que la mondialisation exerçait dans l’ensemble un effet positif.
Les syndicats locaux se sentaient désavantagés à la table des négociations lorsque l’employeur brandissait la menace d’une relocalisation, parce qu’ils se sentaient incapables de concurrencer d’autres pays, où la main-d’oeuvre était moins dispendieuse, où les normes de sécurité et de protection de l’environnement étaient moins exigeantes. Ils croyaient aussi improbable le fait d’obtenir un meilleur environnement au plan de la législation, parce qu’ils croyaient que les gouvernements n’écoutaient que le monde des affaires, et non le monde du travail syndiqué.
Les réactions typiques à la mondialisation chez les syndicats locaux. D’une manière exemplaire, les syndicats locaux cherchaient à protéger les emplois, les salaires et les conditions de travail de leurs membres. Pour ce faire, leurs méthodes privilégiées consistaient dans la formation d’alliances avec d’autres sections locales ou d’autres syndicats pour partager de l’information et agir comme lobby auprès des gouvernements en vue d’apporter des changements à la législation. Elles consistaient également à éduquer leurs membres et le public en général sur les défis posés par la mondialisation et la manière dont le monde des affaires causait un tort aux communautés, tout en s’occupant d’organisation syndicale à l’intérieur du pays et à l’échelle internationale. Quelques syndicats locaux mentionnaient que la pauvreté des ressources et l’opposition des employeurs gênaient le travail d’organisation syndicale et son succès.
Les facteurs de contexte et leurs effets. La taille du syndicat local, le degré auquel les syndicats locaux étaient affectés par la mondialisation, le caractère positif ou négatif de ses effets sont apparus des facteurs importants de contexte. Le secteur industriel était aussi un facteur important parce que tous les syndicats locaux, tant dans le secteur manufacturier que dans ceux de l’aciérie, la préparation des viandes, les services, la forêt et l’agriculture semblaient être frappés beaucoup plus durement que dans celui du secteur public. Le support disponible du travail organisé, des syndicats parents, des autres syndicats locaux, voire même des employeurs venait atténuer quelque peu les effets négatifs de la mondialisation si on pouvait l’obtenir. Cela survenait en autant que les attitudes à l’endroit de la collaboration y étaient favorables. Enfin, les idées des membres sur les priorités locales commandaient souvent une stratégie de syndicalisme d’affaires, préoccupée par l’interne et le court terme, alors que la réponse à la mondialisation était perçue comme tombant sous la responsabilité d’un syndicat parent ou des organisations centrales et non sous celle du syndicat local.
Resumen
Ventidos sindicatos locales del sector privado, pertenecientes a los sectores manufacturero, servicios y tecnológico en Canadá fueron encuestados por teléfono entre 2002 y 2003. El objetivo fue de determinar la comprehension de lo sindicatos locales acerca del impacto de la globalización sobre sus respectivas operaciones y identificar los factores contextuales que influencian sus respuestas. Los datos fueron analizados cualitativa y cuantitativamente. Los sindicatos locales asociaron la globalización con cierre de plantas, reducción de la producción y eliminación o transferencia de empleos y equipamiento fuera del pais Diecisiete por ciento de lo sindicatos locales manifestaron estar afectados a un nivel moderado o alto. La mayoría de respuestas señaladas fueron: el « lobbying », la educación de los miembros y del público y la organización. Los factores contextuales mas importantes identificados incluyen la talla del sindicato local, el sector industrial, los niveles de apoyo disponible y efectivamente accedidos, y la necesidad percibida – así como la capacidad – de adaptarse progresivamente al cambio.
Parties annexes
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