RecensionsBook Reviews

Working Time Changes: Social Integration through Transitional Labour Markets sous la direction de Jacqueline O’Reilly, Immaculada Cebrian et Michel Lallement, London : Edward Elgar, 2000, 345 p., ISBN 1-84064-280-7.[Notice]

  • Diane-Gabrielle Tremblay

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  • Diane-Gabrielle Tremblay
    Télé-université, Université du Québec

Cet ouvrage regroupe un certain nombre d’articles d’auteurs européens qui travaillent depuis plusieurs années sur le thème du temps de travail, de la réduction du temps de travail, des aménagements de temps de travail. Nombre d’entre eux ont participé au Séminaire international sur le temps de travail et plusieurs sont associés aux travaux du Wissenschaftszentrum Berlin Fur Sozialforschung (WZB), important centre de recherche de Berlin, où les travaux sur les « marchés transitionnels » ont pris naissance. Comme pour tous les ouvrages collectifs, il n’y a pas toujours parfaite cohérence et correspondance entre tous les textes, mais comme plusieurs de ces auteurs ont mené des projets de recherche ensemble, participé aux travaux du SITT ou du WZB, il semble que la cohérence des perspectives soit plus forte que dans nombre d’ouvrages collectifs. De plus, les directeurs de l’ouvrage ont pris la peine d’écrire une bonne introduction collective à l’ouvrage, puis de présenter deux textes sur la théorie et la méthodologie, qui permettent de donner cohérence à l’ensemble. L’introduction, rédigée par les trois directeurs de publication, présente le concept de marchés transitionnels, son utilité pour l’analyse de situations de travail liées à l’intégration, au maintien sur le marché du travail ou encore à l’exclusion. Différentes transitions ont été identifiées par Gunther Schmid, du WZB de Berlin, et sont ici reprises pour être analysées de façon quantitative (enquêtes nationales) et qualitatives (enquêtes de chercheurs) dans les chapitres qui suivront les trois chapitres introductifs. Ainsi, les auteurs présentent les transitions école-travail, chômage-emploi, non emploi-emploi et finalement la transition vers la retraite. Les auteurs qui suivront dans les chapitres ultérieurs traiteront de ces transitions dans divers pays, et des enseignements que l’on peut éventuellement en tirer. La flexibilité du temps de travail ressort comme un élément majeur des analyses, mais il n’est pas clair (pour moi en tout cas) en quoi l’utilisation du concept de marchés transitionnels apporte quelque chose de plus que l’analyse de la flexibilité interne-externe ou autres modes d’analyse de la flexibilité des temps de travail notamment. Les auteurs indiquent que cette approche ne se limite pas à la description, mais évalue aussi la qualité des arrangements, ainsi que la qualité des politiques qui favorisent l’intégration dans l’emploi salarié. En fait, les articles restent malgré tout assez descriptifs et je ne suis toujours pas convaincue, au terme de la lecture, de l’intérêt d’utiliser cette approche des marchés transitionnels, bien qu’elle ne soit pas sans intérêt. Les auteurs distinguent ici les transitions d’intégration, de maintien en emploi et d’exclusion. Les distinctions peuvent être utiles à l’analyse, mais ne me paraissent pas modifier considérablement la présentation des articles et les conclusions que l’on peut en tirer du point de vue théorique ou politique (politique de l’emploi ou du temps de travail notamment, ou encore normes du travail). Quoi qu’il en soit, le chapitre introductif joue certes bien le rôle d’intégrateur des différents articles qui suivront, même si l’on peut contester l’apport spécifique des trois modes de transition, ou des marchés transitionnels en général. Dans le chapitre 2, les auteurs (Fagan et Lallement) soutiennent que la flexibilité du temps de travail marque une nouvelle phase de l’organisation du travail et de l’emploi dans les sociétés industrielles. Ils soutiennent aussi que cette flexibilité ouvre des avenues intéressantes pour l’intégration en emploi, particulièrement pour les personnes qui ne peuvent travailler des heures « normales ». Ils notent aussi que cette possibilité ouvre aussi la voie au maintien de la segmentation du marché du travail ou de la dualisation en « insiders » et « outsiders ». De fait, si l’on étudie le temps partiel en Amérique …