Résumés
Abstract
This article reports the results of an empirical analysis of self-employment among recent college and university graduates using the National Graduates Survey databases. It finds that self-employment rates two years after graduation, calculated by year of graduation (1982, 1986, 1990 and 1995) and level of education, ranged from 6.5 percent to 7.8 percent for men, and from 3.2 percent to 5.2 percent for women. Five years after graduation, the rates had increased, ranging from 9.9 percent to 11.1 percent for men, and from 5.3 percent to 6.7 percent for women. The evidence regarding employment rates, job satisfaction, the job-education skill match and earnings (the latter including the estimation of both cross-sectional and fixed effects models) suggests that self-employment is generally associated with enhanced labour market outcomes—that is, the result of “pull” factors. Policy implications are discussed.
Résumé
Au cours des deux dernières décennies, le marché du travail au Canada a subi d’importantes transformations. Alors que la majorité des Canadiens possède toujours un emploi salarié permanent à temps plein, une portion croissante de la population active se retrouve maintenant dans l’une ou l’autre des formes atypiques de travail : emploi à temps partiel, travail temporaire ou à contrat, travail indépendant, cumul de plusieurs emplois. Plus particulièrement, l’incidence du travail indépendant a augmenté de façon importante au cours des vingt dernières années. En 2001, 15,3 pourcent des travailleurs étaient travailleurs indépendants comparativement à 12,8 pourcent en 1981 (Enquête sur la population active).
On peut être travailleur indépendant plutôt que salarié pour deux grandes raisons : soit parce qu’on ne trouve pas un emploi convenable de type « conventionnel », soit parce qu’on préfère la situation de travail indépendant, pour des raisons personnelles ou parce qu’elle offre des avantages financiers à court terme ou des perspectives professionnelles plus favorables à long terme. Les individus sont-ils poussés vers le travail indépendant par manque de débouchés comme salariés ou sont-ils attirés par les avantages comparatifs qu’il offre ?
Les recherches sur le travail indépendant sont maintenant nombreuses. Au niveau empirique, les études se concentrent non seulement sur les variables traditionnelles comme l’éducation, l’expérience et l’âge mais aussi sur les contraintes de liquidités, l’entrepreneurship et les relations intergénérationnelles. Au niveau théorique, deux écoles s’opposent. Selon la théorie « recession-push », les travailleurs indépendants ne se distinguent pas des salariés par des caractéristiques qui leur sont propres mais sont poussés vers le travail indépendant par manque de débouchés sur le marché du travail « conventionnel ». De façon opposée, selon la théorie du « entrepreneurial-pull », les entrepreneurs ont les capacités et les connaissances voulues pour exercer un métier autonome, ce qui implique l’absence de relation positive significative entre le travail indépendant et le chômage. En fait, cette relation pourrait même être négative. Des observations empiriques compatibles avec l’une ou l’autre des théories ou même les deux à la fois ont été recueillies.
L’étude du travail indépendant chez les diplômés récents est intéressante pour deux raisons. Tout d’abord, comme les diplômés récents se situent à la marge (au point d’entrée) du marché du travail, on peut présumer qu’ils reflètent les tendances récentes et présagent l’évolution à venir mieux que ne le ferait un échantillon plus vaste de travailleurs. Ensuite, si les nouvelles générations de travailleurs font face à un rétrécissement général du marché du travail en ce sens qu’ils sont obligés d’adopter des formes moins classiques de travail, cela justifierait peut-être des initiatives politiques (préventives, curatives ou compensatoires).
L’objectif général du présent rapport est d’exposer les résultats d’une étude empirique qui utilise l’indicateur de statut de travail indépendant disponible dans les bases de données de l’Enquête nationale auprès des diplômés et les enquêtes de suivi (END). Le document présente et analyse les modes de travail indépendant dans quatre cohortes récentes de diplômés canadiens des secteurs collégial et universitaire durant les cinq premières années suivant l’obtention de leur diplôme.
Plus précisément, ce document fournit des données empiriques sur l’incidence du travail indépendant (niveaux, tendances) parmi les diplômés récents dans leur ensemble et selon le sexe, l’année et le niveau du diplôme (collège, baccalauréat, maîtrise, doctorat). Il analyse ensuite le sort des travailleurs indépendants comparativement à celui des salariés afin de déterminer si le travail indépendant tend à être l’option privilégiée par ceux qui s’y engagent ou s’il découle d’un manque de débouchés dans les emplois dits « conventionnels », ou encore d’une combinaison des deux.
L’étude fait appel à diverses méthodes analytiques, depuis les tableaux simples et les modèles économétriques transversaux de type relativement standard jusqu’à l’exploitation plus poussée de la structure longitudinale des trois premières cohortes (complètes) de l’END en vue de comparer les jeunes qui gardent la même situation et ceux qui sont mobiles. L’étude utilise des modèles de rémunérations à effets fixes, qui tentent de séparer les effets propres au statut de travailleur indépendant des effets hétérogènes non observés avec lesquels ils sont peut-être corrélés.
Deux grandes conclusions se dégagent. Premièrement, pour les trois premières cohortes étudiées (diplômés de 1982, 1986 et 1990), l’incidence du travail indépendant est relativement stable. Les taux globaux se situent entre 6,5 pourcent et 11,1 pourcent chez les hommes et entre 3,2 pourcent et 6,7 pourcent chez les femmes. Les taux tendent à être supérieurs chez certains diplômés (mais pas tous) de la cohorte la plus récente (1995).
Deuxièmement, le travail indépendant semble généralement représenter un statut professionnel relativement attrayant. Tout d’abord dans chaque cohorte considérée globalement, les taux de travail indépendant augmentent de la première entrevue (deux ans après l’obtention du diplôme) à la seconde (cinq ans après le diplôme), alors que durant cet intervalle les diplômés voient généralement les occasions d’emploi s’améliorer sensiblement. Ensuite, de simples comparaisons ponctuelles (transversales) des rémunérations, de l’adéquation entre emplois et compétences ainsi que des niveaux de satisfaction au travail ne démontrent guère que le travail indépendant se caractériserait par des conditions moins favorables; en fait, le travail indépendant va généralement de pair avec un bonne situation sur le marché du travail plutôt qu’avec des débouchés limités. Enfin, tant le modèle transversal conventionnel des rémunérations que le modèle à effets fixes indiquent que le travail indépendant est mieux rémunéré (et donc plus attrayant) que le travail salarié conventionnel.
La conclusion peut-être la plus simple et la plus générale à en tirer est qu’il n’y a pas lieu de se préoccuper outre mesure du travail indépendant chez les diplômés récents d’études supérieures. L’incidence du travail indépendant est demeurée relativement stable entre les cohortes étudiées et les résultats associés sont plutôt favorables. Toutefois, les données nous indiquent quelques modifications très récentes de ce phénomène qui justifieraient de poursuivre l’analyse avec d’autres données ou de nouvelles éditions de l’END (une fois qu’elles seront disponibles).
Resúmen
Est articulo presenta los résultados de un análisis empírico del auto-empleo entre los graduados recientes de colegios y universidades en base a los datos de la encuesta Nacional de Graduados. Se constata que la tasa de auto-empleo durante los dos años después la graduación, calculado por cohorte y por nivel de educación, fluctúa de 6,5% a 7,8% por los hombres, y de 3,2% a 5,2% por las mujeres. Cinco años después la graduación, las tasas han aumentado, fluctuando de 9,9% a 11,1% por los hombres y de 5,3% a 6,7% por las mujeres. La tasa no mostró tendencias claras a través las tres primeras cohortes de graduados (representando aquellos que completaron sus estudios en 1982, 1986 y 1990). Sin embargo, la incidencia del auto-empleo por la mayoría de graduados recientes (aquellos que han terminado en 1995) ha estado en alza respecto a los niveles anteriores, aunque sea de manera desigual, y no en todos los casos. El estudio de las tasas de empleo, satisfacción en el trabajo, la concordancia empleo, calificación e ingresos (este ultimo incluyendo el estimado de modelos transversales y de efectos fijos) sugiere que el auto-empleo está generalmente asociado con los resultados globales del mercado de trabajo, es decir, el resultado de factores “de peso”. Las implicaciones políticas de esta situación son discutidas.
Parties annexes
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