Résumés
Abstract
The authors consider the reasons for the shifts in the unemployment vacancy (UV) relationship in Canada and the United States during the past two decades to see whether these shifts can explain the gap in the unemployment between the two countries which arose about 1980 and may be increasing. We find that changing structural imbalances in the labor markets by themselves cannot explain the shifts in the UV curves or the gap in the unemployment rates in the two countries. We conclude that aggregate economie shocks which create some structural imbalances are required to explain the shifts in the UV curves and the differing unemployment experiences in the two economies.
Résumé
La relation chômage-vacances d'emploi (C-VE) s'est déplacée vers l'extérieur entre les années 60 et le milieu des années 80 tant au Canada qu'aux États-Unis. À la fin des années 80, cette courbe s'est déplacée vers l'intérieur dans les deux pays, mais d'une façon plus accentuée aux États-Unis. Au même moment, alors que le taux de chômage était presque semblable dans les deux pays avant les années 80, il devenait constamment plus élevé au Canada au cours des années 80 et 90. Le but de cet article est de comprendre et d'expliquer la signification de ces changements et de voir s'ils peuvent contribuer à expliquer l'écart dans le taux de chômage entre les deux pays depuis les années 80. Nous examinons d'abord les fondements théoriques de la relation C-VE pour voir s'il est valide d'identifier des changements dans la courbe aux changements dans les déséquilibres structurels du marché du travail et les mouvements le long de la courbe avec les troubles au niveau collectif. Nous concluons que telle dichotomie est possible seulement si nous faisons des hypothèses restrictives. Il est possible que quelques déséquilibres structurels dans le marché du travail déplacent la courbe C-VE alors que d'autres causeront des changements le long de cette courbe. De la même façon, des troubles au niveau collectif peuvent causer des mouvements le long d'une courbe C-VE donnée, mais peuvent aussi amener un déplacement de cette courbe.
Nous avons ensuite vérifié si l'utilisation d'un index « travailleur demandé » au lieu du taux de vacances d'emploi surestimerait les changements à la hausse observés dans la courbe. Nous concluons qu'il y a plusieurs raisons valides pour lesquelles l'indice « travailleur demandé » amène une tendance à la hausse plus élevée que le taux de vacances d'emploi. Cependant, même après avoir corrigé le biais à la hausse de cet indice du mieux que nous pouvions le faire, la relation « travailleur-demande » chômage continue de se déplacer vers l'extérieur.
En troisième lieu, nous avons inventorié les différents facteurs structurels identifiés dans la littérature empirique comme causant des déplacements vers l'extérieur de la courbe C-VE. Nous avons trouvé des raisons structurelles pour le déplacement de la courbe des années 60 aux années 70. Cependant, nous n'avons trouvé aucun facteur structurel pour expliquer le déplacement continu de la courbe vers l'extérieur durant les années 80. En fait, sur la base des plus importants facteurs structurels, on aurait prédit un déplacement de la courbe vers l'intérieur durant cette dernière période. Quatrièmement, nous prétendons que les chocs économiques au niveau macro, qui ont créé des déséquilibres structurels peuvent expliquer les changements variables dans la courbe C-VE et les expériences de chômage au Canada et aux États-Unis. Ces deux économies ont connu une récession sérieuse au début des années 80, récession causée par une politique monétaire restrictive. Cependant, la récession fut plus sérieuse au Canada qu'aux États-Unis. Cela a causé un plus haut niveau de chômage de longue durée qui tendait à s'alimenter de lui-même et qui a accru le taux de chômage naturel au Canada durant les années 80. De plus, l'économie canadienne a été beaucoup plus sujette à des chocs macroéconomiques durant cette période. Ses taux réels d'intérêts à court terme ont varié beaucoup plus que les taux américains. Aussi le dollar canadien est devenu surévalué dans la dernière partie des années 80. Cela a eu des effets inégaux sur l'économie canadienne et a mené à un chômage structurel croissant dans un contexte où certains secteurs étaient frappés et d'autres aidés par les chocs macroéconomiques.
Finalement, la croissance récente de presque quatre points de la différence de chômage entre les États-Unis et le Canada peut suggérer que l'écart dans le chômage entre les deux pays s'est accru. Nous prétendons que cet écart croissant est dû à des différences dans la réaction du chômage aux changements cycliques dans les deux économies. L'écart du chômage entre le Canada et les États-Unis s'est accru de plus de 3,5 % en 1984 alors que les deux économies se relevaient de la récession 1981-82. Mais cet écart est tombé à un peu plus de 2 % en 1989.