Résumés
Abstract
The purpose of this paper is to determine the effects of various factors underlying variations in the time taken to certify unions in British Columbia. We employ a multivariate regression model with granting time as the dependent variable and dummy variables for the certification process, unfair labour practice complaints, region, industry union and time period as the independent variables. Size of the union bargaining unit is also considered. Our results show that the certification process is the most important determinant of granting time, and that most of the explanatory power of the model is obtained from the certification process and region regressors.
Résumé
Les études américaines montrent que les délais dans le processus d'accréditation ont un fort effet négatif sur le succès de telles accréditations. Aux États-Unis, ces délais proviennent de la résistance patronale compliquant alors le processus d'accréditation et fournissant plus d'occasions aux efforts anti-accréditation.
La situation est différente en Colombie-Britannique pour la période ici sous étude (1978-84). Nous avons utilisé dans à peu près tous les cas des données sur les membres au moment de la requête en accréditation plutôt que des données sur un vote subséquent pour déterminer si les syndicats jouissaient du support majoritaire.
Rappelons que la notion de pratique déloyale est plus large et plus surveillée en Colombie-Britannique. Cela a comme conséquence que seulement une faible minorité de requêtes en accréditation échouent en Colombie-Britannique et ces échecs sont dus à des raisons autres qu'un manque de support majoritaire. Vu les différences dans la nature du processus d'accréditation en Colombie-Britannique, il devient intéressant de se demander jusqu'à quel point ce processus s'est allongé suite à l'utilisation de procédures plus complexes.
Nous quantifions ici les effets sur les délais d'accréditation de variables de « processus » reflétant la nature de l'accréditation (si une requête, une audition, un vote, une décision formelle sont requis et si une plainte pour pratique déloyale est déposée). Nous distinguons ces effets des conséquences de variables « environnementales » externes au processus d'accréditation (la région de l'employeur, l'industrie et le syndicat impliqués, l'année et le semestre de l'émission de l'accréditation).
Nous utilisons un modèle de régression multivariée avec le temps d'accréditation comme variable dépendante et des variables témoins pour le processus d'accréditation, les plaintes pour pratiques déloyales, la région, l'industrie, le syndicat et la période de temps. Cette régression a été appliquée à 3 325 accréditations (excluant les maraudages) émises en Colombie-Britannique entre janvier 1978 et juin 1984. Pour cette période de temps, le support majoritaire a été défini par des données sur les membres au moment de la requête et non au moment du vote.
Nous concluons que le processus d'accréditation est le facteur déterminant des délais impartis et nous estimons que les auditions, votes, prétentions des parties et décisions formelles ont respectivement ajouté 88,41,21 et 11 jours de délais. Les plaintes pour pratiques déloyales et la taille de l'unité sont reliées de façon significative avec les délais d'accréditation mais de façon partielle puisque leurs effets se font sentir tout au long du processus d'accréditation. Cela signifie qu'un employeur s'opposant à l'accréditation peut s'adonner à des pratiques déloyales, retardant alors le processus d'accréditation.
Cela ne sera généralement qu'une étape dans le processus d'opposition et ajoutera une ou plusieurs auditions, prétentions des parties, votes ou décisions. De façon similaire, plus la taille de l'unité est grande et plus l'employeur jouit de ressources pour résister à la syndicalisation, plus il est probable que le processus d'accréditation soit plus compliqué et que des délais soient ajoutés.
Après la variable « processus d'accréditation », c'est la variable « région » qui est la plus importante pouvant ajouter de 10 à 24 jours de délais dépendamment de l'éloignement par rapport à Vancouver. Les délais les plus longs se trouvent dans les cas hors provinces (+ 24 jours), avec 15 jours additionnels pour les régions de Cariboo, Peaee River et Kitimat et dix jours de plus pour les régions de l'île de Vancouver, Okanagan et Kootenay.
Nous concluons que les délais d'accréditation en Colombie-Britannique sont d'abord fonction de la résistance patronale. Celle-ci sera d'autant plus efficace à imposer des délais que l'organisation des employés est faible et que la politique de la Commission des relations du travail de Colombie-Britannique n'accorde pas de priorité à l'accélération du processus. Plus la résistance patronale est efficace, plus le processus d'accréditation se complexifie et plus les délais sont longs. Les pratiques déloyales et la taille de l'unité ont des effets importants sur les délais, mais ces effets font partie du processus. Quant aux autres facteurs, c'est l'éloignement par rapport à Vancouver qui a le plus d'influence sur les délais. Les effets des variables « industrie » et « syndicats » sur les délais sont faibles.
L'opposition patronale à l'accréditation qui rend plus complexe le processus d'accréditation se produit en Colombie-Britannique malgré son effet limité sur le succès de l'accréditation. Cette opposition peut cependant accroître l'efficacité des activités visant à changer l'attitude des employés par rapport à l'accréditation avec, comme résultat post-accréditation, des syndicats plus faibles et l'incapacité d'obtenir une première convention collective.