Résumés
Abstract
Focusing on 117 union locals that had collective agreements for part-time and full-time workers in Ontario, this study showed that negotiation issues varied for part-time workers depending on their occupation. Those in non-professional occupations wanted to limit the number or percentage of part-time work in their bargaining units, while for professionals this was an unimportant negotiation issue. Negotiating the same wages and benefits for part-time and full-time workers, and equality in filling full-time vacancies, were similarly important for both groups of workers.
Résumé
Traditionnellement, en cours de négociation, la préoccupation première des syndicats concernait la satisfaction des demandes exprimées par les travailleurs et les travailleuses à temps plein. Depuis que le travail à temps partiel augmente, la nature des revendications syndicales se modifie pour inclure des demandes touchant plus spécifiquement cette forme d'emploi.
Le but de cet article est d'examiner les questions qualifiées d'importantes dans la négociation d'une convention collective couvrant du personnel à temps partiel d'une part et, d'autre part, de montrer que la nature des revendications varie selon la catégorie professionnelle. Les résultats présentés sont basés sur l'étude de 117 syndicats locaux ontariens ayant négocié séparément ou intégralement des accords couvrant des travailleurs et des travailleuses à temps partiel et à temps plein qui exercent la même fonction et qui remplissent les mêmes tâches ou des tâches de même nature. Les deux groupes retenus incluent du personnel professionnel (personnel infirmier et enseignant du niveau primaire) et non professionnel (personnel de bureau, de service, de vente et de soutien au personnel infirmier).
L'on peut présumer, dans l'analyse des revendications des travailleurs et des travailleuses à temps partiel, de l'importance conférée à l'égalité avec le personnel à temps plein, des salaires et des avantages sociaux, des clauses d'ancienneté, de l'accès aux postes vacants et à la formation et, également, de l'importance accordée à la limitation du travail à temps partiel. Le poids de ces revendications peut aussi changer selon la catégorie professionnelle couverte par la convention collective.
Un questionnaire fut construit afin d'obtenir de l'information concernant les questions jugées importantes par des syndicats locaux ontariens. Aussi, une liste complète des conventions collectives couvrant des travailleurs et des travailleuses à temps plein et à temps partiel (1844) fut obtenue du ministère du Travail de l'Ontario. Les conventions collectives à l'étude figuraient d'abord au nombre de 258, dont 140 couvraient du personnel professionnel. Le questionnaire fut posté en 1988 et, suivant les procédures d'enquête habituelles, le taux de réponse atteignit les 48 % ; 117 questionnaires complétés furent analysés.
La majorité des personnes qui ont répondu (61 %) proviennent de syndicats locaux représentant du personnel professionnel. Dans l'ensemble des données agrégées, les conventions collectives couvrent en moyenne 1166 salariés (écart-type - 2486, médiane = 457, N = 117) dont 484 travaillent à temps partiel (écart-type - 1562, médiane = 127, N = 115). Chez le personnel professionnel, le nombre de travailleurs couverts est, en moyenne, de 825 (écart-type = 879, médiane - 542, N = 71), tandis que dans la catégorie non professionnelle, il atteint 1692 (écart-type = 3777, médiane = 340, N = 46). Une majorité (63 %) des personnes couvertes par ces accords sont des femmes, et à l'intérieur du groupe professionnel, leur proportion est plus élevée (75 %). L'analyse des données montre que la liste des revendications retenues aux fins de l'étude est applicable, bien qu'à des niveaux relatifs d'importance. La négociation de salaires et d'avantages sociaux égaux pour ceux et celles qui travaillent à temps plein et à temps partiel figure au premier et au troisième rang dans l'ordre des priorités et ce, malgré que les conventions prévoient déjà des traitements équitables pour les deux groupes. Le second item d'importance constitue, pour la partie syndicale, l'égalité dans le droit de postuler sur des emplois vacants à temps plein. Ainsi, les personnes travaillant à temps partiel ont la chance d'entrer, si elles le désirent et lorsqu'elles le désirent, au sein du marché du travail à temps plein. Les autres revendications, soit celles concernant la négociation d'une même clause d'ancienneté, la limitation du travail à temps partiel ainsi que l'égalité dans l'accès à la formation, sont considérées, dans l'ensemble, comme des questions de deuxième ordre.
L'analyse des données selon les catégories professionnelles montre que certains sujets sont d'égale importance pour les travailleurs et les travailleuses à temps partiel et ce, sans égard à la nature de leurs fonctions respectives, tandis que d'autres soulèvent des réactions qui diffèrent substantiellement sur ce plan. Par exemple, bien que les questions de salaires, d'avantages sociaux et de postes vacants soient classifiées à un rang légèrement inférieur par les personnes occupant des postes non professionnels, elles sont qualifiées d'importantes à la fois par les employés professionnels et non professionnels. De plus, la négociation d'un plan équitable d'accès aux sessions rémunérées de formation retient peu l'attention des membres des deux groupes. Toutefois, la limitation du travail à temps partiel divise ces deux mêmes groupes ; alors que les professionnels n'attachent que peu, sinon aucune importance à la question, la majorité des personnes occupant des postes non professionnels en font une priorité bien qu'elles bénéficient déjà de clauses limitatives à cet égard. Aussi, aucune convention collective touchant exclusivement des membres du premier groupe ne prévoit de telles clauses ; seules les conventions visant du personnel non professionnel en prévoient. Finalement, la négociation d'une même clause d'ancienneté semble être d'une importance relativement moindre, bien que pour différentes raisons, de part et d'autre.
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