Résumés
Abstract
The purpose of this paper is to examine one implication of the view that the duration of unemployment is invariant over the course of the business cycle. The data used are derived from the Annual Work Patterns Survey for the years 1978-80 and 1982-85. Accelerated life-time models under a variety of distributional assumptions are used to examine unemployment spells from each year of data.
Résumé
On accepte souvent comme une évidence le fait que plus le taux de chômage global est élevé, plus la durée des périodes de chômage est longue. Les données agrégées sur la durée des périodes interrompues de chômage confirment certainement cette tendance. La théorie économique ne présente toutefois pas d'explications concernant ce lien. Par ailleurs, on a récemment soulevé la question de sa validité empirique. Darby, Haïtiwanger et Plant (1986) soutiennent que la durée moyenne du chômage global augmente pendant une récession parce que le coefficient de pondération de la composition des chômeurs est plus élevé en raison des particuliers qui vivent « normalement » de longues périodes de chômage, et non parce que les périodes de chômage sont plus longues qu'elles ne le seraient normalement.
L'objet de la présente recherche est d'examiner l'une des répercussions de ce point de vue, notamment celle selon laquelle l'étude (selon des caractéristiques individuelles) de la probabilité de quitter le chômage est invariable pendant la durée du cycle économique. Bien que maintes études canadiennes portent sur la durée des périodes de chômage, peu d'entre elles comportent un horizon temporel suffisamment long pour que l'on puisse découvrir de nouveaux éléments. Les données employées proviennent de l'Enquête annuelle sur l'activité pour les périodes allant de 1978 à 1980 et de 1982 à 1985. Pour examiner les périodes de chômage selon chaque année, on a recours à des modèles de durée de vie accélérée appliqués à une variété d'hypothèses relatives à la distribution.
Il en ressort trois résultats importants. Tout d'abord, l'hypothèse selon laquelle les probabilités de quitter le chômage soient constantes pendant le cycle est rejetée; la direction que ces probabilités prennent n'est cependant pas très claire. Tout laisse croire que la durée des périodes de chômage a augmenté entre 1980 et 1982 avec le début de la récession, et qu'elle a diminué avec la reprise de l'économie. Toutefois, les résultats révèlent également un accroissement de la durée des périodes de chômage lorsque le taux de chômage était à la baisse, surtout entre 1984 et 1985. En second lieu, la courbe varie selon les caractéristiques individuelles, et surtout selon l'âge. Les résultats révèlent une détérioration importante et permanente de la position relative des chômeurs plus âgés. La durée moyenne de la période de chômage chez les personnes plus âgées n'a pas seulement augmenté au début de la récession de 1981-1982, elle a continué de progresser au cours de chacune des années qu'a duré la reprise économique subséquente. La situation est tout à fait différente en ce qui concerne les personnes dans la force de l'âge et les plus jeunes.
Enfin, du point de vue méthodologique, on constate que les résultats de l'estimation sont robustes pour plusieurs formes fonctionnelles, mais non dans le temps. Les chercheurs qui emploient des méthodes paramétriques pour analyser la durée des périodes de chômage devraient savoir que la conjoncture observée au moment de la collecte des données peut influer grandement sur la grandeur et les signes de leurs coefficients estimatifs.
Ces résultats permettent de faire des inductions quant à la nature du processus d'ajustement dans le secteur de la main-d’œuvre. Les ajustements qui suivent de graves bouleversements peuvent raisonnablement être caractérisés comme un processus évolutif au sein duquel les travailleurs plus âgés sont, d'une façon ou d'une autre, placés dans une retraite semi-permanente ou permanente, tandis que les travailleurs plus jeunes sont réengagés à un rythme plus rapide. Les résultats démontrent également le besoin de poursuivre l'analyse de la durée des périodes de chômage avec des données plus récentes et des covariables plus élaborées.