Résumés
Abstract
Using data on 430 campaigns provided by organizers employed by eight U.S. unions, this paper examines the incidence and patterns of organizing tactics in representation campaigns. Three issues are addressed: how prévalent are various organizing strategies and tactics?; do tactics differ by union type?; and do patterns exist among campaign tactics?
Résumé
Cet article étudie l'incidence et les modèles de tactiques d'organisation à l'aide d'un échantillon de campagnes d'organisation syndicale. Trois sujets sont traités. D'abord, quelle est l'étendue de certaines stratégies et tactiques d'organisation? Ensuite, les tactiques varient-elles selon le type de syndicat? Finalement, y a-t-il des modèles de tactiques d'organisation syndicale?
Utilisant les données de 430 campagnes d'organisation fournies par 64 organisateurs de huit syndicats américains, l'auteur recourt aux tests-T, à l'analyse de régression logistique, aux corrélations et à une échelle multidimensionnelle pour jauger l'incidence et les tendances dans les tactiques d'organisation. Les résultats indiquent que les approches dites classiques, telles les visites à la maison, la présence aux assemblées syndicales, la participation à des comités et le contact direct avec les travailleurs ont souvent été utilisées. Les nouvelles tactiques d'organisation, regroupées sous le vocable de stratégie du pouvoir coopératif (piquetage à l'usine, au siège social, chez les actionnaires, menace à la pension et boycott de la compagnie), ne furent utilisées que dans au plus cinq pourcent des cas. Finalement, les nouvelles tactiques regroupées sous le vocable d'intégration et acceptation communautaire (publicisation des noms des supporteurs syndicaux, pétitions, publicité payée) furent plus utilisées que les stratégies de pouvoir corporatif et moins que les approches classiques.
La comparaison dans l'utilisation des tactiques entre les syndicats du secteur manufacturier et ceux du secteur des services démontre qu'en général les organisateurs de syndicats du secteur manufacturier ont tendance à utiliser plus souvent les tactiques de l'approche classique et moins souvent les tactiques de pouvoir corporatif et celles d'intégration et d'acceptation communautaire que leurs collègues des syndicats du secteur des services.
L'analyse de régression logistique a permis la formulation d'un certain nombre d'hypothèses. Tel que prévu, les campagnes menées par les syndicats du secteur des services ont connu une participation moindre à leurs assemblées que celles des syndicats du secteur manufacturier. De plus, les syndicats du secteur des services étaient plus enclins que leur contrepartie manufacturière à rendre publics les noms de leurs supporteurs et à utiliser des pétitions que de recourir à la signature confidentielle de cartes durant les stades préliminaires de leurs campagnes. Les syndicats du secteur des services étaient également plus portés que ceux du secteur manufacturier à utiliser des coalitions avec d'autres groupes durant leurs campagnes.
L'utilisation de corrélations et de l'échelle multidimensionnelle a également permis de dégager des tendances parmi les différentes tactiques utilisées. Plus spécifiquement, les tactiques de pouvoir corporatif ont tendance à être utilisées ensemble et simultanément. C'est également le cas de certaines tactiques de l'approche classique. L'échelle multidimensionnelle a aussi permis de conclure que les tactiques pouvaient être classées en deux dimensions: «confrontation, non-confrontation» et «gros et détail».
On peut tirer deux conclusions de ces résultats. D'abord, on a beaucoup plus utilisé les tactiques traditionnelles que les nouvelles stratégies d'organisation. Aucune tactique de pouvoir corporatif ne fut utilisée dans plus de cinq pourcent des campagnes d'organisation. Les tactiques d'intégration et d'acceptation communautaire sont moins utilisées que les tactiques de l'approche classique mais plus que celles du pouvoir corporatif. Ensuite, les syndicats du secteur des services recourent moins souvent aux tactiques de l'approche classique et plus souvent à celles de pouvoir corporatif et à celles d'intégration et d'acceptation communautaire que leur contrepartie manufacturière. Toutes les différences significatives entre les deux types de syndicats étaient dans la direction attendue à l'exception de la publicité payante. Peut-être que les syndicats du secteur manufacturier ont utilisé plus souvent les médias simplement parce qu'ils avaient plus de ressources à leur disposition.
Les corrélations rapportées et les résultats préliminaires de l'échelle multidimensionnelle suggèrent que la classification de tactiques selon les trois groupes de Craft et Extejt (1983) trouve un appui empirique, particulièrement en ce qui a trait aux approches classiques et aux catégories de pouvoir corporatif. De plus, cette méthode suggère que les tactiques syndicales peuvent être classifiées selon deux dimensions: confrontation, non-confrontation et gros et détail. Cependant, vu les problèmes potentiels de fiabilité causés par l'incidence très basse de certaines tactiques, ce dernier aspect exige plus de recherche. En conclusion, il semble que l'importance des «nouvelles» stratégies et tactiques d'organisation a été exagérée dans les publications universitaires, d'affaires et populaires. Certes, les syndicats du secteur des services utilisent d'avantage plusieurs nouvelles tactiques que leur contrepartie manufacturière, mais leur incidence est petite même à l'intérieur du secteur des services. Alors que les deux types de syndicat utilisent une variété de tactiques similaires, l'incidence de certaines tactiques semble différer selon le type de syndicat. De plus, la table de corrélation et l'échelle multidimensionnelle suggèrent que les organisateurs n'utilisent pas toutes les tactiques dans toutes leurs campagnes. Ils choisissent plutôt les tactiques à être utilisées selon les caractéristiques de chacune des campagnes.
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