Résumés
Abstract
In this article it is argued that in order to be understood, the political attitudes and behaviour of the unemployed must be seen in conjunction with the potential of external organizations to channel the potential discontent resulting from termination. Such an approach is consistent with the 'power model' of blue-collar radicalism. The potential of this approach in understanding the political consequences of unemployment is revealed through a longitudinal analysis of two plant closures in Canada.
Résumé
Au cours des dernières années, le Canada, comme les autres sociétés occidentales, a fait l'expérience de la fermeture de nombreux établissements. Jusqu'à maintenant, on n'a consacré que peu d'efforts à l'examen en profondeur des conséquences du chômage en général et de la fermeture d'usines en particulier sur les attitudes et le comportement de leurs victimes.
Les recherches sur le chômage devraient tenir compte de plusieurs facteurs de même que de leurs interactions potentielles: 1) l'existence chez les sans-travail d'attitudes relatives à leur engagement politique en regard de la situation économique dans laquelle ils se trouvent; 2) la présence ou l'absence de structures bien organisées qui puissent faciliter leur action; 3) si celles-ci existent, l'évaluation de la façon dont elles sont perçues en tant que véhicules efficaces capables de traduire leur mécontentement présumé et, 4) en dernier ressort, l'ampleur de la capacité de pareilles structures pour canaliser leur insatisfaction et améliorer leur sort.
Conformément à cette perspective, les effets de la fermeture de l'usine de S.K.F. Canada Ltd. et de celle de Générale électrique du Canada (toutes deux situées à Toronto), ont fait l'objet d'un suivi d'une durée de 5 et de 2.5 années respectivement. Voici ce qui en est résulté.
En premier lieu, pour toute la période sous observation, la perception de détenir un pouvoir politique était moindre chez les anciens travailleurs de G.E.C. et leurs épouses que dans la population de l'Ontario en général. En second lieu, pendant la même période, les employés se considéraient moins engagés que leurs épouses. Troisièmement, avec le temps, on a noté un très léger déclin de l'engagement politique, principalement chez les femmes. Dans l'ensemble, pour ce qui en est des anciens employés de G.E.C. et de leurs épouses, l'effet manifeste de la fermeture entraîna une diminution continue de la participation à l'activité politique.
Alors que, si l'on tient compte de la période totale, les ex-salariés de G.E.C. et leurs épouses ont pu s'être sentis moins enclins à l'action politique que le reste de la population, leurs opinions ne différaient pas de celles des autres quant à la façon de considérer comment on pouvait opérer un changement légitime pendant la première année environ suivant la fermeture; toutefois, 27 mois plus tard, ils estimaient que le recours à des moyens inaccoutumés se justifiait pour changer cet état de choses. Lorsqu'on compare les victimes de la fermeture de G.E.C. à celles de la fermeture de S.K.F., 27 mois après ces événements, les anciens employés de même que leurs épouses dans l'un et l'autre établissements se trouvaient au même point en ce qui concerne leurs perceptions de l'impuissance politique. Malgré ces sentiments, les ex-travailleurs de S.K.F. et leurs épouses étaient légèrement moins enclins que la population en général à recourir à des mesures nouvelles pour s'engager dans un processus de changement. Au contraire, leurs confrères de G.E.C. étaient davantage enclins que les gens en général à prendre des moyens qui n'étaient pas conventionnels pour obtenir un changement à leur situation.
Pendant toute la période couverte par cette étude, il est apparent que la plupart des sacrifiés de ces deux fermetures ne considéraient pas le N.P.D. comme une option viable. Cette opinion était sans doute à la fois une manifestation du comportement d'inefficacité politique sous-jacent qu'on avait décelé et un facteur qui y contribuait. Alors que, d'une façon générale, les constatations tirées de l'enquête sont compatibles avec le «modèle du pouvoir», il est évident que, 27 mois après les fermetures, les ex-employés de G.E.C. désiraient, davantage que ceux de S.K.F., s'engager dans une action politique qui n'était pas traditionnelle. Même si cette divergence est difficile à expliquer, il se peut que la différence entre les deux groupes soit attribuable à la formation et à la culture syndicales auxquelles ils avaient participé à des degrés divers pendant la durée de leur emploi. Avec le temps qui s'écoulait, surtout dans un marché du travail sans sécurité, l'activité syndicale relativement plus militante à G.E.C. peut avoir eu plus de mordant et avoir entraîné une réévaluation éventuelle des choix politiques.
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