Résumés
Abstract
This paper raises issues which show that the impact of the multinational companies in the industrial relations Systems of developing countries are much too profound that the Systems approach may not be suitable for explaining, predicting, and formulating policies in industrial relations in these countries in particular and beyond the level of nation states in general.
Résumé
Le présent article soulève différentes questions de nature à montrer que l'influence des multinationales dans les systèmes de relations professionnelles des pays en voie de développement est beaucoup trop forte. À moins qu'elle ne soit modifiée, la théorie des systèmes peut fort bien n'être pas en mesure d'expliquer, de prévoir et de formuler les politiques en matière de relations du travail dans ces pays en particulier ainsi que dans les autres nations en général.
L'application de cette théorie ne semble donc pas réaliste dans les pays en voie de développement en Afrique, étant donné que les travailleurs, les syndicats et leurs dirigeants subissent l'agression des pouvoirs coercitifs de l'État d'une part et que, d'autre part, l'action du gouvernement se confond pour ainsi dire avec celle des multinationales. Parce que le modèle présenté a comme point de référence l'État-nation, il ne permet pas une analyse directe des interactions qui ont lieu entre les multinationales et les divers régimes de relations du travail existants.
Les avantages que les multinationales sont censés apporter aux pays en voie de développement pour combler les lacunes dans les investissements, les échanges commerciaux, la rentrée des impôts, les transferts de technologie, l'expertise de gestion et, finalement, l'accroissement des processus même de développement finissent par
créer de grandes difficultés à ces pays. Ces difficultés proviennent de l'existence d'entreprises à forte intensité de capital qui ont pour effet de nuire à l'activité des syndicats; de même, le rapatriement de leurs profits et autres redevances ont tendance à amoindrir les pouvoirs et les revenus de l'État qui doit accepter de céder en partie son pouvoir en retour de l'obtention des impôts, source de revenus qu'il lui faut protéger; l'accroissement de la discrimination entre les travailleurs en étiquetant les uns de 'seniors' et les autres de 'juniors', a pour conséquence de les affaiblir en tant que classe; l'exclusivité des emplois clés qui sont réservés aux étrangers et la localisation, à l'extérieur des pays en voie de développement, des entreprises stratégiques (recherche et développement), rend possible l'ouverture et la fermeture des filiales à volonté et est de nature à diminuer le pouvoir de négociation des travailleurs et tend aussi à leur aliéner l'appui des gouvernements, d'où perte de l'indépendance de l'État dans ces pays.
De plus, ce comportement de leurs vis-à-vis multinationaux en matière de relations professionnelles ne leur permet pas l'obtention d'avantages positifs substantiels du fait que l'action des syndicats se trouve contenue par les nombreuses manœuvres combinées des multinationales et de leurs alliés du gouvernement. L'État est impuissant à mettre en place la moindre opposition qui puisse contrebalancer leur attitude, parce que tant les multinationales que les gouvernements font partie d'un même système. Les associations internationales d'employeurs ne voient rien de mal à la 'mondialisation' des capitaux, tandis que les organismes internationaux, comme par exemple l'Organisation internationale du travail, ne peuvent pas se départir de leur neutralité à cause de la grande protection dont bénéficient les intérêts capitalistes.
Les gouvernements locaux sont davantage intéressés à la sauvegarde de leurs intérêts dans le domaine de la politique internationale de peur que les multinationales en place cessent d'agir comme les canaux par lesquels les gouvernements expriment leurs griefs d'ordre politique.
En outre, l'alliance de l'employeur multinational et du gouvernement local est d'autant plus facilitée au plan politique que les multinationales puissantes savent prendre le contrôle des richesses naturelles, voire des emplois. Elles exercent une influence considérable sur les décisions politiques par les pots-de-vin, la corruption et le lobbying auprès des élites politiques et bureaucratiques à tous les niveaux, ce qui fausse le modèle de Dunlop selon lequel les politiques publiques, y compris la réglementation des relations du travail, peuvent être efficaces. Puisque les gouvernements ne peuvent simplement que s'accommoder des multinationales à cause de leur pouvoir d'opposition inadéquat, il importe de revoir la proposition qui fait une distinction entre les multinationales et les bureaucrates du gouvernement. Tels sont quelques-uns des problèmes qu'on retrouve dans les relations professionnelles dans les pays en voie de développement. Ils en font un terrain de luttes pour le pouvoir de la part des groupes d'intérêts qui y sont engagés: les diverses factions des bureaucrates de l'État, les employeurs multinationaux, les syndicats et les travailleurs du rang. Cette épreuve multipartite aurait pour conséquence de limiter le recours aux systèmes tripartites pour aider le rôle de cette théorie dans le champ des relations du travail.
Le classement des acteurs des relations professionnelles selon Dunlop aurait pu être excusable si dans la réalité, on avait reconnu l'intégration et l'équilibre des forces parmi ceux-ci. Mais Dunlop a semblé se satisfaire de la relégation de tels facteurs dans le milieu ambiant du climat et de la répartition du pouvoir dans la société globale. Comme la décomposition de cette société en segments identifiables est problématique, il devient apparent que les pouvoirs des multinationales et de leurs effets sur les relations du travail au plan national sont grossièrement sous-estimés dans le tripartisme... C'est là un point qu'il faut inclure parmi les nombreuses autres critiques de la théorie des systèmes de façon à l'améliorer et à accroître ses capacités exploratoires et prévisionnelles. De toute manière, il faudra dans un
avenir plus lointain mettre au point une théorie spécifique en matière de relations du travail en ce qui concerne les multinationales.
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