Résumés
Abstract
While attracting a growing research attention, the wage determination process has largely been studied from an economic perspective. This study, in contrast, adopts a combined, economic and structural approach in an attempt to account for wage gains and concessions. This paper asks, which determinants, other than economic factors, may impact the outcomes of wage settlements? Given their economic and political environments, what are the choices available to parties pursuing the maximization of wage settlements? A logit analysis of 405 agreements filed with Alberta Labour, in 1987, shows that structural variables bear important impacts on the likelihood of wage negotiations to result in wage increases. This, in turn, carries important implications for union and management wage bargaining tactics which are also discussed.
Résumé
Contrairement à d'autres études portant sur le processus de fixation des salaires, celle-ci examine les effets de certaines caractéristiques reliées aux parties et à la négociation sur les résultats des négociations salariales. Les politiques internes syndicales ainsi que le contexte macroéconomique ne sont pas nécessairement les seuls facteurs déterminants des accords salariaux. L'habileté et l'expérience des négociateurs, le type d'industrie (à base de capital ou de main-d'oeuvre) les caractéristiques démographiques des employés (main-d'oeuvre qualifiée ou non, jeune ou âgée, etc.), les caractéristiques structurelles des parties et les mécanismes de négociation peuvent aussi entrer en ligne de compte dans les résultats des négociations salariales. On doit donc prêter attention à de tels facteurs parce que, contrairement à l'environnement macroéconomique, quelques-uns d'entre eux peuvent être influencés par les parties elles-mêmes. La compréhension des rapports existant entre ces facteurs et les ententes salariales peut mettre à jour de nouvelles avenues pour les parties dans leurs efforts en vue de maximiser le résultat des négociations.
Une double analyse, à la fois structurelle et économique, a été retenue pour tenter d'expliquer les résultats des négociations salariales. Quels sont les facteurs, autres que les facteurs économiques qui peuvent influencer les accords salariaux? Si l'on considère par ailleurs le niveau macroéconomique et politique, quels sont les choix dont disposent les parties dans la recherche de la maximalisation des gains d'une entente? Même si l'on a tenu compte de la situation économique en général, on insiste ici sur les variables suivantes: durée de la convention collective, organisation de l'entreprise, structure de la négociation collective et taille de l'unité de négociation.
Une analyse, à l'aide de la méthode Logit, de 405 conventions collectives déposées au ministère du Travail de l'Alberta en 1987 montre que les variables structurelles et les formes d'organisation industrielle ont une influence majeure sur la probabilité que les négociations donnent lieu à des concessions salariales, ce qui, en retour, entraîne des conséquences importantes dans le choix des tactiques de négociation tant pour les syndicats que pour les employeurs.
L'essentiel de cette étude, aussi bien pour les dirigeants patronaux que syndicaux, c'est qu'ils disposent de certains choix quant à la façon de maximiser leurs gains malgré un climat politique et économique qui puisse faire obstacle. Les facteurs tels que la durée de la convention collective, l'étendue de l'unité de négociation et le nombre de syndicats négociant avec un employeur ne sont pas des contraintes extérieures et accidentelles; au contraire, ils sont susceptibles d'être utilisés de façon systématique.
Naturellement, on ne peut pas toujours se servir de tous ces facteurs à volonté. La modification de la structure de négociation peut devenir problématique, si elle implique l'organisation d'une entreprise (succursale d'une entreprise à établissements multiples ou entreprise unique). Mais, l'essentiel est que dans une certaine mesure, la structure de négociation est variable. Par exemple, l'expérience récente aux États-Unis semble indiquer que, depuis le début de la décennie 1980, les entreprises comptant plusieurs usines et soumises à de fortes contraintes économiques, ont décentralisé leurs structures de négociation pour profiter des avantages économiques que pouvait offrir la concurrence entre leurs différentes unités. De même, les syndicats peuvent aussi penser à des moyens d'utiliser à leur avantage les structures de négociation.
Les conclusions précédentes doivent être utilisées avec prudence car l'étude souffre de trois limites. D'abord, elle n'a pas un caractère dynamique. Des études longitudinales sont nécessaires pour corroborer les résultats obtenus. En second lieu, faute de données, on n'a apporté aucune attention à la situation économique de l'entreprise.
Ainsi, tout en contrôlant les conséquences des forces macroéconomiques sur les ententes salariales, l'influence de celles qui sont de nature microéconomique demeure inconnue. Troisièmement, on n'a pas tenu compte de la possibilité que les accords salariaux fassent partie de compromis plus considérables (par exemple, concessions salariales en échange d'une plus grande sécurité d'emploi). Il est possible que de tels compromis puissent avoir des conséquences sur la probabilité qu'une entente salariale résulte en une augmentation ou une diminution de la rémunération.
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