Résumés
Abstract
The author examines how the participation scheme proposed by the Royal Commission on the Economie Union and Development Prospects for Canada (Macdonald Commission) can be made viable and enduring.
Résumé
Cet article réévalue le concept de la participation des travailleurs en établissant une distinction conceptuelle entre « la participation au règlement des problèmes » et « la participation à la prise de décisions fondée sur la gestion des ressources ». Il applique ensuite cette distinction à la façon dont les entreprises canadiennes orientent cette participation ainsi qu'au rôle que l'État a joué historiquement dans sa promotion de la participation des travailleurs aux décisions des employeurs en vue d'améliorer la productivité et d'établir des meilleures relations entre employeurs et travailleurs.
La « participation au règlement des problèmes » présuppose une déviation par rapport à une norme espérée. Cela consiste à enquêter sur certaines failles, sur ses manifestations et sur ses causes potentielles ainsi que sur les moyens de la corriger. Souvent, le comportement adopte résulte d'une décision antérieure, c'est-à-dire le choix d'une alternative qui n'a pas réussit à atteindre la fin désirée. La « participation fondée sur les prises de décisions » comprend le choix d'une série de démarches basées sur plusieurs alternatives qui semblent être les plus efficaces pour réaliser les objectifs stratégiques de la direction. Ce choix, à partir de diverses alternatives, exige une évaluation soignée de la façon dont les ressources organisationnelles devraient être utilisées. Il peut soulever aussi des conflits d'intérêts entre les parties résultant de l'incompatibilité des fins que la direction et les travailleurs peuvent chercher à réaliser.
De tels conflits d'intérêts doivent contribuer à assurer un certain esprit d'équité dans les relations professionnelles. Dans les situations de règlement des problèmes, les conflits d'intérêts sont généralement évites, car les parties ont des mandats clairs i.e. trouver une solution juste à leurs difficultés. Par contre, dans la participation à la prise de décisions fondée sur la gestion des ressources, les parties ont encore à établir des mandats clairs sur la manière dont elles répartiront les ressources, et il n'y a aucune solution parfaite. Ainsi, la première façon de procéder est d'ordre correctif; la deuxième est de nature fondamentalement estimative.
La première partie de l'article est analytique. On soutient que la stratégie patronale de participation des travailleurs au règlement des problèmes a aide à perpétuer le caractère sporadique de la coopération entre travailleurs et employeurs au Canada. Ce genre de participation porte habituellement sur des sujets qui ne relèvent pas des conventions collectives. De cette façon, on évite les conflits d'intérêts et, par conséquent, on n'a pas à discuter d'une solution mutuellement convenable concernant le partage des ressources. Le rôle des gouvernements au Canada a été ambigu en cette matière quand, sous la pression de l'opinion publique, ils ont tenté de contrôler la conduite des parties si elle allait à rencontre des conditions économiques ayant cours et si elle entrainait des difficultés pour la population. Dans leur désir d'éviter des conflits d'intérêts, les gouvernements canadiens ont souvent favorisé la participation au règlement des problèmes, aggravant ainsi ce qui pouvait déjà être des relations entre employeurs et travailleurs bien fragiles au lieu de les atténuer. Et ceci s'applique aux recommandations de la plupart des groupes d'études, commissions royales d'enquête et comités spécialises des gouvernements.
Dans la deuxième partie de l'article, on s'efforce de trouver une certaine explication à la nature actuelle de la participation des travailleurs au Canada par la révision dans le temps des réalisations et du rôle de l'État dans l'élaboration des accords de participation. Les résultats confirment qu'un des facteurs majeurs du maintien du caractère cyclique de la participation au Canada est que la formule du règlement des problèmes est celle que la plupart des employeurs préfèrent encore. Cette forme de participation semble recevoir l'appui des larges secteurs de la population et des gouvernements.
La conclusion de l'article suggère qu'une législation appropriée facilitant la négociation continue de toutes les questions, y compris celles contenues dans les conventions collectives en vigueur, est préférable au maintien d'animosités interminables qui peuvent conduire à des conflits industriels. Enfin, on y soutient que les efforts de coopération syndicale-patronale ne paraissent pas exprimer une tendance évolutive, mais un processus discontinu d'avance et de recul tel que préconise par l'école de participation des travailleurs « cycliques » ou de « conjonctures favorables ».
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