Résumés
Abstract
In Canadian political history, the primary focus of historians has been on leading politicians. Trade union leaders have been virtually ignored. This paper partly fills this gap in presenting the career of C.H. Millard.
Résumé
Dans l'histoire politique du Canada, l'intérêt principal des historiens a été centre sur les chefs politiques marquants. On a pratiquement ignoré les dirigeants syndicaux. Toutefois, ces derniers sont des personnages publics en ce sens que leurs décisions et leur activité influencent la politique des gouvernements et les développements sociaux importants.
La carrière de C.H. « Charlie » Millard arrive à point nomme. Elle commença en 1937 à l'occasion de la grève d'Oshawa. Ce socialiste chrétien fut le fer de lance de la campagne de recrutement des salariés dans les industries de production de masse, en vue de former des syndicats dits de type industriel. En cours de route, son syndicalisme activiste et son appui au C.C.F. l'entrainèrent dans des conflits sans fin avec les membres du parti communiste. Ils l'évincèrent de l'United Auto Workers, mais il eut raison de leur opposition quand on l'a choisi comme secrétaire du Comite canadien du Congrès des organisations industrielles, comme membre du bureau de direction du Congrès canadien du travail qu'il aida à créer en 1940 et, finalement comme directeur du Syndicat des Metallurgistes.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Millard devint l'un des chefs syndicaux en vue au Canada et il força l'industrie de l'acier, à la suite de deux grèves en 1943 et en 1946, grèves qu'il dirigea personnellement, à changer la structure des salaires et à reconnaitre son syndicat. Sous sa direction, ce syndicat, les Metallurgistes-unis d'Amérique grandit rapidement. En même temps, Millard s'engagea brièvement en politique pour le C.C.F. en Ontario où il connut l'expérience personnelle de l'ascension rapide et du déclin subséquent de cette formation politique en l'épaulant durant le temps de la guerre et dans les années immédiates qui la suivirent. Pendant tout ce temps, il s'occupa à la fois du syndicalisme et de l'économie nationale au pays en pressant le gouvernement d'agir et en négociant avec les dirigeants politiques et les employeurs sans jamais négliger les intérêts des membres de son syndicat. La présence bien visible et radicale de Millard en fit une puissance à abattre dans un Canada profondément engage dans la guerre. En outre, sa carrière syndicale contribua à la transformation de la société canadienne.
Le grand historien canadien, Donald Creighton déclara un jour que chaque étude historique « est une épreuve de force entre un caractère et les circonstances ». La carrière de Millard entre 1937 et 1946 confirma cette association. Il fut l'homme de son époque. Dans une situation de crise, alors que les travailleurs canadiens en étaient à établir leurs syndicats, Millard eut le talent, la détermination et la vision de comprendre que l'heure du syndicalisme était arrivée et il a agi en conséquence. Sa personnalité fut aussi un facteur important dont il fallait tenir compte et, dans l'histoire, il est devenu une figure de proue. Entre 1937 et 1946, c'est lui, plus que tout autre, qui concourut davantage à l'émergence du mouvement des syndicats industriels modernes. Ce mouvement avait un objectif immédiat dans lequel il croyait : l'amélioration de la situation économique et sociale des travailleurs canadiens. Il y avait aussi un dessein politique à plus long terme que Millard partageait : la volonté de procéder à un changement dans la vie politique qui visait à l'arrivée au pouvoir d'un parti socialiste démocratique par l'élection du C.C.F. devenu le N.P.D. en vue de l'établissement d'une société plus égalitaire.