Résumés
Abstract
The paper reviews recent wage trends and patterns, and examines whether the wage deceleration since 1982 can be explained by the steady decline in inflation and the persistent high rates of unemployment.
Résumé
Les mouvements récents des salaires au Canada tranchent sur ce qui s'est passe au cours de la décennie 1970 et au début des années 1980. Les taux moyens d'augmentation des salaires, de même que ceux d'autres formes de rémunération, ont atteint leurs niveaux les plus bas au cours des vingt-cinq dernières années et ils sont inferieurs au taux d'inflation. La baisse des salaires nominaux, les gels de salaire et les rémunérations flexibles sous forme de salaires à double palier et de paiements forfaitaires sont devenus fréquents dans les négociations collectives. Il y a eu déclin notable dans l'importance relative des clauses d'indexation et des ajustements différés de salaires ainsi qu'une tendance marquée vers le report des majorations de salaires dans les conventions collectives de longue durée et le remplacement des négociations types par des règlements salariaux plus spécifiques, plus individualises. La question se pose donc: ces changements signifient-ils une rupture structurelle dans les mécanismes et les processus de détermination des salaires ou sont-ils simplement une réaction naturelle et temporaire aux conditions de la vie économique en général et à celles du marche du travail?
Pour répondre à cette double question, l'article mesure les équations de salaires en recourant à diverses séries annuelles et trimestrielles. À l'aide d'une simple courbe de Philips, on y compare les changements qui se sont produits dans les salaires aux variations de l'indice des prix à la consommation (c'est-à-dire la mesure des prévisions inflationnistes) et aux taux de chômage, indicateur fondamental des conditions du marche du travail. Les équations salariales ainsi considérées indiquent un fort degré de sensibilité des salaires à l'inflation et à la situation du marche du travail, ce qui laisse voir que le freinage des salaires est pour beaucoup attribuable au déclin soutenu de l'inflation des prix et aux taux élevés de chômage qui persistent depuis 1982.
Pour vérifier s'il y avait eu cassure structurelle dans le processus des règlements de salaires, on a réévalue les équations à l'aide d'une variable prête-nom supplémentaire de 1 pour les années 1983-1985 et de zéro dans le cas contraire. Le coefficient de cette dernière variable est sans signification d'un point de vue statistique dans toutes les équations salariales, à l'exception de celle où l'on utilise les ajustements effectifs du taux de base dans les ententes établies selon l'indice des prix à la consommation. L'article compare aussi les augmentations réelles avec les majorations anticipées selon les équations de salaires estimées pour la période se terminant en 1982 et selon les équations salariales de cinq grands modèles économétriques: le modèle Candide du Conseil économique du Canada, le modèle de Data Ressources Inc., le modèle info métrique, le modèle RDX de la Banque du Canada et le modèle MTFM du Conference Board du Canada.
Les augmentations anticipées de presque toutes les équations salariales pour la période 1983-1985 se rapprochent passablement des majorations réelles, ce qui démontre qu'un fort chômage et une inflation faible ont été les causes premières du freinage des salaires au cours des quatre dernières années. L'analyse indique nettement que le déclin de l'inflation des salaires depuis 1972 est surtout une réaction temporaire de courte durée aux changements qui se sont produits dans l'activité économique et sur le marche du travail. Face au freinage et à l'instabilité économique, syndicats et employeurs doivent montrer plus de détermination et plus d'empressement afin d'en arriver à des compromis en matière de rémunération dans un avenir assez lointain et en ce qui concerne les enjeux de l'élasticité du marche du travail. La participation du gouvernement est aussi nécessaire afin d'encourager et de promouvoir des régimes de salaires plus souples (la participation aux bénéfices, par exemple), des consultations et des mécanismes de règlement des griefs plus nombreux entre syndicats et employeurs, un meilleur partage des informations entre eux ainsi que des primes pour les employeurs qui parrainent des programmes de formation et de recyclage.
Ce qui importe encore plus, ce sont des politiques visant à stimuler la croissance et la sécurité de l'emploi en général, conditions premières de l'innovation et du changement.
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