Résumés
Abstract
If unionism is not performing the equity fonction, another way will be found to ensure equilibrium in industrial relations. The author examines how management and the State have acted as substitutes.
Résumé
L'équité est le contrepoids essentiel à l'efficacité dans la société industrielle moderne. La fonction du syndicalisme consiste à exercer une pression suffisante pour que ce principe d'équité soit respecte. S'il ne remplit pas adéquatement cette fonction, un autre mécanisme devra faire en sorte que l'équilibre soit restaure dans les relations industrielles. Dans un contexte où la résistance à la syndicalisation prend de l'ampleur aux États-Unis, l'auteur étudie ces mécanismes de substitution instaures par le management ou l'État et montre comment ils entrainent aussi des couts importants. Il argumente à l'effet que cette substitution n'entraine pas nécessairement un gain.
Les employeurs américains n'ont jamais vraiment reconnu la légitimité du rôle du syndicat dans l'entreprise, mais l'armistice qui prévalait depuis les années 1930 a été remis en cause au cours des dernières années. L'armistice s'est maintenu, non pas parce que les employeurs ont accepte le principe du syndicalisme, mais parce que, étant donne le rapport de forces, il était normal qu'il en soit ainsi. Mais depuis les années 80, le contexte économique et politique ayant complètement change, l'idée de relations industrielles sans syndicat a été rendue philosophiquement et pratiquement possible. C'est le nouveau modèle de relations industrielles (NMRI). Le NMRI met l'accent sur trois types de stratégies: la guerre d'usure au syndicalisme, l'évitement de la syndicalisation par un anti syndicalisme militant ou par une forme pacifique grâce à certaines politiques de gestion des ressources humaines, ou enfin, aussi curieux que cela puisse sembler, la collaboration patronale-syndicale. Après avoir illustre ces types de stratégies patronales, l'auteur développe son argumentation sur la base de ses travaux antérieurs sur la dynamique des relations industrielles.
Dans la mesure où il n'existe pas de contrepouvoir syndical pour favoriser l'application du principe d'équité, la «loi de l'équilibre» en relations industrielles signifie qu'un autre mécanisme se développera pour combler ce vide. En effet, selon cette démocratie pluraliste, l'État, les groupes informels ou encore le management lui-même devront rétablir un certain équilibre dans la régulation économique et sociale. Puisque chacun de ces mécanismes de regulation entraine des couts, la question cruciale consiste à évaluer leur efficacité respective. Par exemple, dans leur effort pour réduire la syndicalisation, de nombreuses entreprises ont investi davantage dans les programmes de gestion des ressources humaines. On observe alors une forme de marchandage implicite (cryptobargaining) en vertu duquel l'employeur accorde des conditions de travail comparables à celles des entreprises syndiquées. Et si un tel processus ne favorise pas un certain équilibre, le législateur et les tribunaux interviendront davantage dans la réglementation du travail. Or de telles interventions de l'État, au nom du principe d'équité, ont aussi pour effet de limiter les pouvoirs de l'entreprise.
L'entreprise étant stimulée par le principe d'efficacité et de profitabilité, il serait inévitable, selon l'auteur, qu'un contrepoids agisse pour restaurer un équilibre relatif dans les relations industrielles. Et s'il existe des stratégies pouvant contrer l'existence du syndicalisme, aucune ne peut faire abstraction de la fonction première de cette institution, à savoir la protection de l'équité. Dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas évident que les politiques de gestion des ressources humaines ou encore l'intervention de l'État puisse remplir cette fonction de façon plus efficace que les syndicats. Aussi l'auteur avance-t-il plusieurs raisons suggérant que le syndicalisme demeure l'institution la plus appropriée pour faire prévaloir ce principe d'équité, lequel constitue une condition nécessaire à l'efficacité. Or si les employeurs étatsuniens peuvent toujours combattre le syndicalisme pour des raisons idéologiques ou politiques, il n'est pas démontre qu'une telle position favorise l'efficacité de l'entreprise.
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