Résumés
Abstract
The paper specifies an alternative model of union growth which builds on the strengths of the popular A/P andB/E models and incorporates several hypotheses relating aggregate union membership growth to changes in key business cycle variables, the legislative framework, and the inter-industry and male-female composition of the labour force.
Résumé
Cet article étudie les déterminants empiriques principaux du développement global des effectifs syndicaux au Canada. Les auteurs proposent un modèle de la progression des syndicats fonde sur le dynamisme des modèles bien connus d'Ashenfelter et Pencavel (À/P (1969)) et de Bain et Elsheikh (B/E (1967 a)) et ont incorpore à ce modèle plusieurs hypothèses rattachant la croissance des syndicats aux indicateurs économiques, à l'état de la législation et aux changements de la composition de la main-d’œuvre. La valeur expérimentale du modèle est établie par une régression des moindres carres ordinaires sur le taux de changement de la croissance globale des syndicats au cours de la période 1935-1981. La capacité de prévision et la stabilité dans le temps du modèle sont comparées et mises en opposition avec les calculs des modèles A/P et B/E. L'équation d'appréciation relie le développement des effectifs syndicaux à des changements linéaires et non linéaires dans les prix, à la croissance décalée de l'emploi, aux changements dans le chômage durant les périodes d'expansion ou de contraction cycliques, au pourcentage de changement dans les salaires réels, au taux de syndicalisation, au taux de changement dans les effectifs syndicaux aux États-Unis ajuste au ratio des effectifs canadiens des syndicats proprement canadiens, à une mesure de l'impact de la structure de la législation en faveur du recrutement syndical introduit dans le CP-1003'et aux modifications dans le ratio de l'emploi dans les industries de biens et de services et dans le ratio de l'emploi des hommes et des femmes.
Les calculs empiriques du modèle montrent que le modèle propose, en combinant les variables clés des modèles A/P et B/E et en les ajustant au changement structurel et aux variables politiques importantes pour le mouvement syndical canadien, offre une meilleure explication et des évaluations plus précises des principaux facteurs économiques et non économiques qui ont modelé le développement des effectifs syndicaux au Canada. L'équation est capable d'expliquer presque quatre-vingt-dix pour cent de la variation dans la croissance globale des effectifs syndicaux au Canada pendant la période 1935-1981. Presque tous les paramètres de régression sont évalues à un haut degré de précision et le modèle est moins instable que les spécifications A/P et B/E.
Selon le modèle vérifie dans cet article, le type historique de développement syndical au Canada peut s'expliquer par une association de trois groupes de facteurs : 1) des facteurs de stabilité économique tels que l'inflation, le chômage, l'augmentation des salaires reels et la croissance décalent de l'emploi; 2) d'une politique gouvernementale, c'est-à-dire du cadre de l'organisation syndicale et de la négociation collective et 3) des facteurs structurels comme l'étendue de la syndicalisation actuelle et les changements dans la répartition démographique et industrielle de la main-d’œuvre. Les calculs sous-entendent que le rapport entre le développement du syndicalisme et les divers facteurs économiques et non économiques est à la fois linéaire et non linéaire aussi bien que asymétrique et interrelié, ce qui reflète le caractère dynamique du processus de développement des syndicats. Par exemple, les effets de l'inflation sont non linéaires, c'est-à-dire que le développement syndical est positif à de bas taux d'inflation, mais qu'il ralentit en périodes de forte inflation. De même, bien que le rapport général entre la croissance syndicale et les changements dans le chômage soit inverse, les tendances du chômage en regard du cycle économique ont un effet différent sur l'effectif syndical. Les calculs semblent indiquer que l'augmentation du chômage influence la croissance du syndicalisme d'une façon davantage défavorable pendant une période d'expansion économique que de récession économique. Les résultats sous-entendent aussi que la mise en vigueur de l'arrêt ministériel CP 1003 en 1944 a eu un double effet sur le recrutement syndical; non seulement l'arrête ministériel a-t-il eu un impact positif sur le développement des syndicats, mais il a également fait monter le point de saturation relie au niveau de syndicalisation existant. Les calculs indiquent aussi que 1) les modifications dans l'emploi démographique et industriel, en augmentant la proportion des travailleurs traditionnellement « difficiles à syndiquer », ont eu un effet de ralentissement sur les effectifs syndicaux et 2) que le rythme du recrutement syndical aux États-Unis influence encore la syndicalisation au Canada malgré le déclin constant de la proportion des effectifs syndicaux rattaches aux syndicats américains.
Bien que le modèle alternatif du développement du syndicalisme fournisse une explication relativement bonne de la croissance historique des effectifs syndicaux au Canada, cette étude comporte plusieurs restrictions. D'abord et au tout premier rang, le modèle, comme toutes les autres investigations économétriques semblables, utilise une seule équation rattachant les variations dans le développement du syndicalisme aux différents facteurs causals d'ordre économique, social, juridique, institutionnel et démographique. On a soulève la question de savoir si le phénomène de la croissance des effectifs syndicaux peut être appréhende dans une seule équation sans recourir à une explication particulière afin de savoir si la nature formelle du progrès d'une institution comme le mouvement ouvrier est «particulièrement valable et utile». Les auteurs croient que l'approche économétrique, qui s'appuie sur la mesure et la quantification, pour éclairer des hypothèses vagues, a beaucoup contribué à la solution de la controverse au sujet des déterminants de la croissance du syndicalisme et est utile pour l'étude du modèle historique de la croissance. Cependant, il se peut qu'elle ne soit pas satisfaisante pour prédire le développement futur des syndicats là où des modèles plus généraux peuvent avoir un avantage sur les explications particulières.
La valeur prévisionnelle du modèle et la véracité de ses calculs sont aussi sujettes à des erreurs de mesure dans les séries statistiques et à une possible spécification peu appropriée des variables. La probabilité d'erreurs de mesure est plus grande là où les séries historiques sont constituées par la liaison de deux séries de données, par exemple, les séries de salaires et les séries de salaries non-agricoles. De même, l'appréciation plutôt lâche du coefficient de la variable relative à la législation semble peu plausible et soulève des doutes au sujet de la justesse du modèle des variables se rapportant aux questions politiques. Finalement, le modèle, comme les autres études de cette nature, ne traite que des facteurs cles externes de la croissance du syndicalisme, négligeant des facteurs comme le militantisme syndical, les ressources syndicales et le comportement et les stratégies des employeurs. Pour comprendre le «pourquoi» et le «comment» du développement du syndicalisme, il faudra de plus amples recherches qui aient recours à diverses mesures de l'activité syndicale et à une analyse plus approfondie des facteurs ambiants tant externes qu'internes de la croissance du syndicalisme.
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