Résumés
Abstract
This paper examines the hypothesis of a positive relationships between strikes and the level of negotiated wage agreements.
Résumé
Au cours des vingt dernières années, l'effet des grèves sur les salaires a fait l'objet de nombreux articles. Plusieurs auteurs on tente de mesurer l'effet de l'activité de grève vue comme un reflet du militantisme syndical ou des « pressions syndicales » sur les salaires. L'hypothèse commune à l'ensemble de ces études est que l'activité de grève a un effet positif sur les salaires. D'autres auteurs se sont demandes si les ententes salariales signées après une grève étaient différentes des autres ententes salariales. S'il advenait que les ententes salariales signées après grève soient systématiquement plus élevées que les autres, l'activité de grève aurait alors une incidence positive sur les salaires. Les auteurs qui ont étudie cette question ont, eux aussi, fait l'hypothèse d'une incidence positive des grèves sur les ententes salariales.
Dans une première section de cet article, nous remettons en cause l'hypothèse d'une relation positive entre la grève et le niveau d'une entente salariale. Partant de trois modèles de grève largement reconnus, soit celui d'Ashenfelter-Johnson (1969), celui d'Eaton (1972) et celui de Siebert et Addison (1981), nous tentons d'inférer quelle serait la conséquence d'une grève sur les salaires. Nous trouvons que, dépendant du modèle de grève retenu, nous pouvons aussi bien inférer un effet positif ou négatif que nul de la grève sur l'entente salariale. En somme, nous réalisons que l'hypothèse d'une incidence positive de l'activité de grève sur les salaires est, pour le moment, sans fondement théorique.
À l'aide de données individuelles sur 1915 ententes salariales signées dans le secteur manufacturier canadien entre 1968 et 1981, nous avons estime 14 équations de salaire (une par annexe) ayant, entre autres variables explicatives, le stade de règlement (après une grève ou non). Les résultats présentes à la section 2 indiquent que, dans tous les cas où le nombre d'ententes salariales signées après une grève est important, l'incidence des grèves sur les ententes salariales est statistiquement non significative. Ces résultats empiriques, contraires à ceux de la majorité des études antérieures, appuient fortement l'hypothèse d'une incidence nulle des grèves sur les ententes salariales que nous avions inférées du modèle de Siebert et Addison (1981).
Dans une troisième section, nous discutons des différences entre nos résultats empiriques et ceux des études antérieures. Pour ce faire, nous estimons, à l'aide des mêmes données, une équation salariale traditionnelle pour l'ensemble des 14 années qui s'échelonnent entre 1968 et 1981 et nous en comparant les résultats avec ceux des 14 équations salariales de la section 2. Nous réalisons alors que l'effet positif de la grève trouve dans les études antérieures était probablement imputable à une mauvaise spécification de l'équation de salaire.
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