Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 40, numéro 3, 1985
Sommaire (24 articles)
Articles
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Les effets du salaire minimum sur l'emploi des jeunes au Québec
Jacques Mercier
p. 431–457
RésuméFR :
L'estimation des effets du salaire minimum sur les taux d'emploi est effectuée à l'aide de l'analyse de régression et couvre la période entre 1966 et 1981.
EN :
This research attempts to bring new insights on the effects of minimum wage on the employment of demographic categories obtained through regression analysis of time-series data. By focusing on employment rather than unemployment, a clearer picture of the so-called harmfull effects of minimum wage should emerged. The analysis concentrates on those less than 25 years old in the province of Quebec and covers the period 1966-1981. Four age-sex categories are retained: males 14-19, males 20-24, females 14-19 and females 20-24. Empirical studies in the U.S. have reported a differential impact between youths and other categories and the existence of a legal minimum wage differential in Quebec for those less than 18 years old may even strengthen the reported differential impact. There are four sections in the paper. The first reviews the major factors potentially associated with the observed variations in the employment of those four deemographic categories during the period 1966-1981. The empirical equations and the various measures used are discussed in the second section. In a typical equation, the dependent variable is the employment ratio and the right-hand side includes a measure of relative population, the adult male unemployment rate, a linear trend, and alternative measures of theminimum wage variable. These are expressed in real on relative terms and some attempt to explicitely account for the legal differential is made. The variables enter the equations logarithmically and both ordinary least squares and first-degree-corrected-for-positive-autoregression estimations were conducted. Various alternative specifications and measures were used to test for the robustness of the minimum wage estimates and these are generally reported in footnotes. The third section analyses the regression results and is followed by a summary and some research and policy considerations.
The major fïndings are: 1) minimum wage increases do have some negative employment effect on youths, 2) variations in the legal differential generates autonomous effect of their own although it was not possible to disentangle the two numerically, and 3) the employment effect on those 20-24 years old is more ambiguous possibly because of substitution effects between the two age groups but more generally, it is felt that the various methological limits to that kind of analysis may forbid more meaningfull results.
With respect to minimum wage policy, the author argues in favor of indexing the adult legal rate to the cost of living. Although the Quebec minimum wage has ranked relatively high in the mid-seventies with respect to other Canadian jurisdictions and North-Eastern states, this is no more the case after a four-year freeze.
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The Negotiation of First Agreements under the Canada Labour Code
Norman A. Solomon
p. 458–472
RésuméEN :
The purpose of this study is to analyse bargaining units which achieved first agreements and those that did not achieve first agreements in terms of: data relating to their Canada Labour Relations Board (CLRB) certification experience; data relating to basic bargaining unit characteristics; and in terms of data relating to the negotiation of first agreements.
FR :
Au cours des quelques dernières années, la négociation de premières conventions collectives a suscite beaucoup d'intérêt au Canada. L'intérêt majeur a porte sur les situations où le syndicat, bien qu'accrédite par le conseil de relations du travail approprie, n'a pu obtenir une première entente. Les juridictions de la Colombie-Britannique, du Manitoba, du Québec et du gouvernement fédéral (secteur prive) ont été à ce point touchées par ce problème qu'elles ont vote une loi spéciale à ce sujet. Des théories séminales et des recherches empiriques ont également été menées afin de déterminer les raisons pour lesquelles certaines premières négociations aboutissent à des ententes collectives tandis que d'autres n'y réussissent pas. George Bain, de l'Universite de Warwick, a produit la monographie intitulée: Certifications, FirstAgreements and Decertifications: An Analytical Framework(Labour Canada, mars 1981); et Norman Solomon de l'Universite de Windsor a publie l'article intitule: "The Negotiation of First Agreements in Ontario: An Empirical Study", (IndustrialRelations/Relations Industrielles, Laval, vol. 39, numéro 1, 1984). Cette étude vient ajouter et améliorer un travail précédent afin d'analyser les unités de négociation qui sont arrivées à des premières ententes et celles qui n'ont pas réussi à y parvenir. Les secteurs étudiés sont les suivants: les données reliés à l'expérience des accréditations accordées par le Conseil canadien des relations du travail (CCRT), les données reliés aux caractéristiques de l'unité de négociation de base et les données reliés au processus de négociation. Le modèle est base sur les 195 accréditations du CCRT durant 1979 et 1980. La variable dépendante est le critère, la négociation fructueuse ou non des premières ententes. Étant donné que la variable dependante est dichotomique, la méthode statistique utilisée est une analyse discriminante. Les résultats indiquent qu'une première entente a plus de chance de succès dans les circonstances suivantes: (1) si l'on nomme un conciliateur; (2) si l'unité de négociation est de dimension importante. Les résultats suggèrent également qu'une première entente a moins de chance de succès si: (1) un intervenant est présent lors de l'étape d'accréditation; (2) une plainte de procédure déloyale est portée; (3) l'agent de négociation est un syndicat international, et (4), si une grève/un lock-out a lieu.
Les résultats suggèrent donc qu'une attention additionnelle devrait être portee sur le rôle du conciliateur pour aider à négocier une première entente. Ils suggèrent également que le CCRT devrait attacher une attention directe supplémentaire aux rôles des grèves /lock-out et aux procédures déloyales dans la négociation de premières ententes. Nos découvertes indiquent aussi que les syndicats auraient intérêt à renforcer leur appui au sein de l'unité de négociation lors de l'accréditation, afin d'éviter les effets négatifs des intervenants. Mais, et cela est possiblement le plus important, les résultats indiquent que les syndicats internationaux devraient peut-être réévaluer et augmenter l'appui qu'ils accordent à leurs membres canadiens.
Des études ultérieures devraient se pencher sur d'autres variables du processus de négociation, telles les effets de pratiques déloyales au cours des premières négociations et l'attitude du CCRT dans ces cas. Etant donne que le CCRT traite des cas partout au pays, il serait intéressant d'analyser les variables économiques comme par exemple les taux de chômage locaux et d'examiner leur impact sur la négociation de premières conventions. De plus, en raison de la loi qui, depuis 1978, permet au CCRT d'imposer une première convention, il serait utile de mener une étude longitudinale comparant les négociations antérieures à 1978 et celles qui y ont succède, afin de déterminer, empiriquement, si ce pouvoir d'imposer une première convention possède un impact lors de la première négociation.
Finalement, en raison de la variance de 19% révélée par le modèle, il existe un certain nombre de facteurs inconnus qui affectent la variable dependante. Une étude qualitative devrait donc être effectuée pour déterminer la nature de ces facteurs. D'autres études devraient soumettre les facteurs nouvellement découverts à des tests empiriques afin de déterminer leur importance relative.
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L'encadrement du travail à domicile dans l'industrie du vêtement au Québec
Michel Grant et Ruth Rose
p. 473–494
RésuméFR :
Base sur une recherche réalisée en 1983, cet article examine les facteurs économiques, institutionnels, juridiques et technologiques qui ont favorise le développement du travail à domicile dans l'industrie du vêtement au Québec. Il propose des moyens pour contrôler ce type de travail.
EN :
Based on a 1983 study, this article examines the economic, institutional, legislative and technological factors which have allowed homework to develop in the garment industry in Quebec. It proposes ways in which it could be brought under control.
Historically, it can be shown that homework has disappeared and reappeared in the garment and textile industries at periodic intervals as a function firstly of the evolution of technology and secondly of the general economic climate which determines the availability of cheap, docile manpower for this kind of work. For example, the specialized, high-speed machines now used for men's garments make it unprofitable to use homework in this sector. For women's garments, on the other hand, the great variety of styles, each produced in relatively short series, makes use of an ordinary sewing machine in the home competitive with factory-based techniques. We estimate that, in 1981, there were some 30 000 homeworkers in the garment industry in Quebec, mainly in the women's and children's clothing sectors, and that the development of homework is responsible for a significant portion of the decline in measured employment observed in these sectors since 1974. Present legislation is ineffective in controlling homework.
The unstable nature of the clothing market, attributable in large measure to the absence of a long-term, overall policy on imports, has made entrepreneurs extremely hesitant to invest in modem machinery. It has also led them to seek cost-cutting measures of any kind including the use of homeworkers at below-standard wages and working conditions. The result has been not only a significant decline in the rate of unionization from 55.8% in 1976 to 45.6% in 1983 in the women's clothing sector but also an erosion of the competitive capacity of the industry by moving it into the lower-quality section of the market.
Unlike other jurisdiction, Quebec has the Collective Agreement Decrees Actin addition to minimum standards legislation and the Labour Codewhich provides for collective bargaining. The Collective Agreement Decrees Actpermits the Minister of Labour to extend certain terms of an existing collective contract to the whole of an industry (regionally or provincially). Of the 53 decrees existing in 1981, nine applied to the garment industry. Because a decree can be adapted to the particular conditions in an industry and because it requires the direct participation of unions and employers, the authors of this article are of the opinion that it offers the best possibility for controlling and eventually eliminating homework in the garment industry. Along with a coherent policy on imports and support to investment and technological innovation, it would be possible to give this industry a new lease on life.
A first requirement would be to rationalize the existing decrees in the garment industry by reducing the number from nine, some of which cover only a few hundred employees, and by bringing the uncovered sectors of the industry into one of the new larger jurisdictions. A second requirement would be to protect jobs of employees who file a complaint and to increase fines to a level sufficient to deter violations of the law.
However, the main reform necessary would be to extend the powers and rights of unions in the sectors covered by a decree. The clothing industry already constructed on the few existing experiences with voluntary multi-employer negotiations in Quebec. It would, therefore, be an ideal place in which to experiment with a new formula for multi-employer certification and bargaining. Under such a formula, if the majority of employees in a given industry are unionized, then the union would be recognized as the exclusive bargaining agent and the contract, in its entirety, would apply to ail workers in the sector. A certification election would be held on request if the union already represented at least 25% of employees. Under the new regime, the joint committee, which now administers a decree, would continue to administer the latter, to inspect workplaces and to carry out any other mandates, such as the policing of homework, which the two parties might decide to give it. It would also serve as a natural place for economic concertation. Homework will not disappear overnight at the stroke of a pen. The solutions proposed here would allow this objective to be achieved progressively by taking into consideration the particular characteristics of the industry and the need to encourage long-term investments.
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Bargaining to Achieve Teacher Control in Ontario
Lawrence M. Charles et Edward H. Humphreys
p. 495–511
RésuméEN :
Teachers' aspirations to professionalism are manifested in a desire to control educational decision-making. This research investigates success in achieving control of decision-making under formal bargaining, as defined by The School Boards andTeachers' Collective Negotiations Act, compared to non-formal bargaining
used prior to 1975.
FR :
Les enseignants proclament depuis longtemps leur professionnalisme. Toutefois, ils n'ont pas de signes distinctifs propres aux professions traditionnelles et c'est pour cette raison qu'on ne leur a pas accorde un statut égal à leur professionnalisme. Les écrits traitant du professionnalisme suggèrent qu'obtenir le contrôle sur l'emploi ou obtenir le droit de participer aux prises de décision avant l'application d'une politique constituent des aspects majeurs si l'on souhaite atteindre le professionnalisme.
Cette étude examine jusqu'à quel point les enseignants se sont servis des négociations collectives pour améliorer leur statut en participant aux prises de décision et, en particulier, en exerçant une autorité en milieu de travail.
Les enseignants ont demandé longtemps une voix dans la politique scolaire, par l'intermédiaire de leurs fédérations. Ces demandes ont été rejetées par un refus évident de reconnaitre les caractéristiques professionnelles des enseignants comme, par exemple, leur compétence tant académique que pédagogique et leur désir de contrôler les prises de décision en matière d'éducation. Les enseignants ont donc été amenés à considérer la prise en main de l'emploi comme étant la première étape requise pour réconcilier leurs aspirations professionnelles avec la réalité de leur vie professionnelle.
Cette étude considère le contrôle de l'emploi comme un aspect du professionnalisme.
Les syndicats et autres organisations utilisent depuis longtemps les négociations collectives pour devenir maitres des secteurs ayant trait à leur vie professionnelle. Si les enseignants eux aussi sont décides à devenir maitres de leur emploi et en conséquence à devenir davantage professionnels, ils doivent aussi utiliser cette arme puissante.
La Loi sur les négociations collectives entre Commissions scolaires et enseignants adoptée en 1975, a donné aux enseignants ontariens la possibilité d'utiliser les négociations collectives pour atteindre leurs objectifs. La loi (projet de loi 100) a formalisé le processus de négociation collective et a donne aux enseignants un moyen de participer aux prises de décision qui n'appartenaient auparavant qu'aux Commissions scolaires. Cette loi a elle-même joue un rôle majeur dans ce changement puisqu'elle a permis aux enseignants de négocier leurs termes et conditions d'emploi. L'usage que les enseignants ontariens ont fait des négociations collectives pour atteindre leur premier objectif, à savoir contrôler leur emploi, et leur objectif final, le professionnalisme, a servi de base pour l'analyse des résultats obtenus par eux dans les efforts qu'ils ont menée pour devenir maitres de leurs activités d'enseignant, après l'adoption de la loi 100.
Cette étude analyse les résultats obtenus en dix ans par les enseignants ayant ravi, aux Commissions scolaires et à leurs administrateurs, le pouvoir décisionnel relatif à leur milieu de travail. Elle évalue l'efficacité du processus formel de négociation, établi en 1975, par rapport à celui utilise auparavant, qui était plus informel. Les données ont été recueillies à partir d'un échantillon de Commissions scolaires
ontariennes dont la population scolaire dépassait 2 000 étudiants, employant plus de 200 enseignants et ayant négocié des contrats entre 1970 et 1980. On a étudie le contenu de chaque contrat établi suite à des négociations collectives durant cette période afin de déterminer dans quelle mesure le contrôle de l'emploi était détenu par les enseignants plutôt que par la commission ou l'administration.
Pour analyser la teneur du contrat, on a classifié le niveau de contrôle selon six catégories et quatre secteurs professionnels. Une analyse multivariée a servi à déterminer la variabilité des niveaux de contrôle que les enseignants ont atteint, en fonction des divers secteurs professionnels et des diverses Commissions scolaires. Les résultats montrent que les enseignants? Participent nettement plus aux prises de décision depuis l'adoption de la loi 100, le contrôle unilatéral que détenaient les Commissions scolaires ayant été remplace par un contrôle paritaire ou un processus de prise de décision mixte.
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Les comités de santé et de sécurité du travail: tables de concertation ou de négociation?
Kenneth George
p. 512–528
RésuméFR :
Cet article cherche à caractériser l'expérience des comites de sante et de sécurité du travail par rapport à certains des objectifs importants à l'origine.
EN :
The purpose of this paper is to identify patterns in the behavior (or suggest hypotheses about the behavior) of the actors involved in joint committees on occupational health and safety. Specifically, the purpose is to see whether, in these committees, the parties adopt new cooperative attitudes on occupational health and safety, as promoted by Quebec's law, or whether they still keep to their traditional adversarial attitudes on these issues.
In the case of unionized firms, it seems that employers do not recognize the legitimacy of labor's participation as a decision-maker on thèse issues; moreover, employers consider meetings of the joint committees as negotiation sessions and they tend to analyze the topics discussed at thèse meetings within the traditional framework of management rights and ability to pay. Union organizations also continue to see occupational health and safety as issues to be negotiated, issues on which gains can be made essentially through the bargaining process. This conclusion stems from the 3 following attitudes commonly held within union organizations: first, union representatives on thèse committees are integrated in the union structure: secondly, unions refuse to sit with non-unionized workers on thèse committees (in firms where not ail workers are unionized); and, finally, in the study sessions they organize for their representatives on these committees, unions insist on the relationship between collective bargaining and what goes on in the committees.
In non-unionized firms, it can be suggested from a study of employer behavior on other issues that, unless external pressure is exerted, employers will do nothing to bring about the creation of joint committees on occupational health and safety; if a committee is created, management will consider it as subject to its own rights, not as an autonomous institution. As for the workers, they will adopt their «normal» behavior, the «passive» behavior they usually adopt towards their rights and prerogatives. They will not seek the creation of a joint committee, rather, they will tend, if need be, to call upon the governmental institution responsible for occupational health and safety. If a committee is created, it will not be an efficient means of worker participation. Thus, it seems that, even if the mechanism is new, actors behave in the same traditional way. This corresponds in fact to the American experience, particularly the predisposition to integrate any new institution of cooperation in the firmly established collective bargaining process.
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Asbestos Exposure and Attitudes Toward Occupational Health
Gene Swimmer et Sally P. Luce
p. 529–544
RésuméEN :
This paper is concerned with the factors affecting the attitudes of workers who manufacture Asbestos products toward occupational health issues.
FR :
Les syndicats, les employeurs et les gouvernements recherchent les moyens de diminuer les risques de maladie chez les personnes qui manipulent des substances dangereuses. La façon la meilleure de mettre en vigueur des mesures réglementaires efficaces repose sur la compréhension des attitudes des travailleurs à l'endroit de l'hygiène industrielle.
En 1981, le gouvernement de l'Ontario institua une commission royale d'enquête sur les questions de sante et de securite se rapportant à l'utilisation de l'amiante. Une des études de recherche portait sur un relevé des attitudes des travailleurs. Le présent article est une nouvelle analyse des données de cette étude.
Les principales hypothèses considérées ne sont pas étrangères à l'âge des travailleurs et aux facteurs de durée que l'âge représente. En matière d'hygiène industrielle rattachée aux substances dangereuses comme l'amiante, le temps est un facteur important. Des conditions de travail améliorées qui assurent des normes d'exposition plus sécuritaires ne signifient pas nécessairement un meilleur bilan de sante chez les travailleurs. Les maladies reliées à l'amiante se contractent après nombre d'années d'exposition. En conséquence, les travailleurs âges peuvent ne pas être aussi intéresses à l'amélioration des conditions d'hygiène industrielle que les employés plus jeunes.
L'âge indique à la fois la durée de l'exposition et le temps qui reste à un travailleur pour tirer avantage de meilleures conditions de travail. Aussi, nous pouvons admettre comme hypothèse que les travailleurs âges se montreront satisfaits du régime actuel de sante et de sécurité et ne seront pas enclins à sacrifier leurs revenus et la sécurité d'emploi pour bénéficier d'une exposition moindre à l'amiante.
C'est par des entrevues personnelles que l'on a pu vérifier le comportement des employés de trois fabriques de coussinets de freins en Ontario. La plupart des répondants étaient satisfaits du régime mixte actuel de responsabilité et des parties qui y participaient (syndicats, gouvernements et employeurs). Une minorité des travailleurs désiraient renoncer à une part de salaire pour obtenir de meilleures conditions d'hygiène et de sécurité.
Ces hypothèses ont reçu un certain appui dans les analyses de régression corrélatives et multiples. L'âge était corrélatif avec les indices mis au point concernant les questions se rapportant à la satisfaction du régime actuel et au désir de nouvelles mesures: les travailleurs âges étaient davantage satisfaits du régime actuel et moins désireux de sacrifier certains avantages pour obtenir une exposition moindre à l'amiante dans l'avenir. L'expérience personnelle concernant le danger de l'amiante a une influence marquée sur les comportements, ce qui entraine moins de satisfaction pour la responsabilité mixte et un plus grand désir de payer le prix qu'il faut afin d'être moins expose aux dangers de la fibre.
Les analyses de régression révélaient des relations similaires entre les deux indices. Cependant, le résultat n'était pas aussi apparent dans l'indice de substitua lite. L'ensemble de l'enquête démontre que l'âge peut être un facteur important sur la perception que les employés ont du régime de responsabilité mixte et de l'empressement qu'ils mettent à renoncer à certains gains pour décrocher de meilleures conditions d'hygiène. Si l'hygiène industrielle était délaissée à la négociation collective, la présence des travailleurs âges à des postes d'influence dans les syndicats aurait pour conséquence de donner moins de priorité aux questions d'hygiène industrielle.
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Les accidents industriels au Canada: le portrait d'une décennie
Bernard Brody, Paul Rohan et Louise Rompré
p. 545–566
RésuméFR :
Dans la décennie 1971-1980, les accidents industriels au Canada ont connu une très forte croissance. Pareillement, les couts totaux (directs et indirects) ont fait un bond prodigieux: ils ont quadruple en dollars courants et double en dollars constants. Ceci, en dépit du mouvement populaire de conscientisation en matière de sante et de sécurité du travail et des efforts déployés par les autorités compétentes pour contrer le phénomène envahissant des accidents professionnels.
EN :
Industrial accidents constitute a serious problem in Canada, which despite increased government intervention, degenerated over the decade 1971-1980. While throughout the nation occupational health and safety legislation was substantially revised in the 1970's and public awareness of the dangers increased, paradoxically, estimates of total costs in 1980 stood at over $6.7 billion, a rise of 320% in the ten years. This represented 2.3% of GNP and $5,560. per claim or $745. per employed worker. Even after adjustment for inflation, costs doubled in the period. There were 1,208,000 occupational injuries in 1980 or 52% above the 1971 level. When the increase in the labour force is accounted for, accidents per employed worker still rose by 16%. At the end of the decade some 5,000 workers were injured each day compared to just over 3,000 ten years earlier.
Disabling work injuries, those with at least one day's absence following the day of the incident, as a proportion of the nondisabling injuries were 63°/o in 1971, but 88% in 1980. Only industrial fatalities showed any improvement over the period, but remained close to the mean of 1,000 per year throughout the 1970's.
While the "direct" costs are fairly "visible", "indirect" costs are not usually captured by conventional accoundng procedures. The literature, going back to the 1920's, reveals that the indirect costs are several times the levels of the direct costs. One finds values of the multiple indirect costs/direct costs in the range of from 3 to 6. The present authors use a conservative estimate of 4.
Besides the theory of indirect costs other analytical frameworks dealing with costs and prevention can be identified. Among them are those seeking the (economic) value of human life and cost/benefit analysis, the latter imputing these across the various agents involved in occupational accidents. Theoretical Systems for explaining and predicting industrial accidents are however still in an embryonic stage and more resources, human and financial, must be allocated to research in order to reduce the incidence and control the costs of work injuries.
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Impasse Choice in the Canadian Federal Service: An Innovation and an Intrigue
A.V. Subbarao
p. 567–590
RésuméEN :
This paper discusses the effect ofthe Supreme Court's judgement on the impasse choice in the federal public service. The developments which led to innovation in the sixties and intrigue in the eighties are briefly described and analyzed. Important policy changes are suggested in order to restore and preserve the innovative features of the federal public sector collective bargaining System introduced in the sixties.
FR :
Dans un jugement prononce le 31 mai 1982, la Cour suprême du Canada a déicide, dans une affaire entre le Conseil du trésor du Canada et la Canadian Air Traffic Control Association (CATCA), que la Commission des relations du travail dans la fonction publique (CRTFP), organisme administratif crée par la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, n'est autorisé à fixer ni les modalités des services essentiels, ni le nombre de salaries requis pour les assurer dans l'intérêt de la sécurité publique. Le jugement prescrit l'interprétation de la politique générale à suivre en matière de services essentiels et influera vraisemblablement sur le règlement des conflits chez les fonctionnaires fédéraux et provinciaux au Canada qui travaillent dans des services dits essentiels.
Jusqu'à ce que la Cour suprême rende sa décision, les parties suivaient l'interprétation de la CRTFP en matière de services essentiels dans la fonction publique fédérale. Selon cet organisme, la politique générale n'exigeait pas que l'on tienne compte de l'utilité et de la nécessité publique non plus que des taches normales dans la détermination des services essentiels.
Depuis 1967, la CRTFP fixait les modalités des services essentiels et le nombre d'employés requis pour les assurer dans l'intérêt de la sécurité publique. On défendait aux employés « désignes » pour assurer les services essentiels de participer aux grèves déclenchées par les autres membres de leur unité de négociation respective.
Les employés d'unités de négociation tel le groupe de contrôle de la circulation aérienne ont déclenche des grèves et dix pour cent des membres étaient déclares « désignes » alors que les autres se sont prévalus du droit de grève.
Dans son jugement, le Cour suprême a décide qu'il appartenait au gouvernement et non au tribunal administratif de déterminer les modalités des services essentiels et le nombre d'employés requis pour les assurer. Selon l'interprétation de la politique à suivre de la Cour suprême, la CRTFP n'est qu'habilitée à établir la ou les catégories d'employés désignés pour assurer les services juges essentiels par le gouvernement. En 1981, le gouvernement canadien a déicide que le contrôle de la circulation aérienne, y compris les vols commerciaux au Canada, était un service essentiel. Après la détermination par l'employeur des services essentiels à la suite de l'interprétation de la Cour suprême, la CRTFP a désigné tous les employés de l'unité de négociation du personnel de contrôle de la circulation aérienne comme étant partie des services essentiels.
La CRTFP accorde le droit de grève aux catégories d'employés comme les contrôleurs aériens qui ont opté pour la formule de conciliation. Toutefois, étant donné la politique présentement en vigueur, ils ne pourront plus menacer de faire la grève ou mettre leur menace à exécution. On a prévu des dispositions législatives en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick et au Québec pour déterminer les services essentiels et designer les employés qui doivent les assurer. Si les gouvernements provinciaux décidaient de suivre la politique du gouvernement fédéral, les fonctionnaires provinciaux assurant les services essentiels qui ont droit de grève pourraient se le voir retirer. Il est d'ailleurs fort probable que les gouvernements provinciaux imiteront l'exemple du fédéral sous ce rapport. En 1982, unanimement, les provinces ont dénonce les projets fédéraux de contrôle des salaires et d'interdiction du droit de grève dans le secteur public, mais, plus tard, elles ont elles-mêmes mis en œuvre des programmes législatifs similaires.
Une fois les programmes de restriction terminés, les fonctionnaires fédéraux retrouveront peut-être le droit de grève sans toutefois pouvoir s'en prévaloir en raison de la politique générale sur la détermination des services essentiels. En d'autres termes, les fonctionnaires fédéraux devront choisir l'arbitrage pour régler. leurs conflits d'intérêts avec l'employeur, c'est-à-dire le gouvernement fédéral. En conséquence, il est souhaitable que les syndicats dans la fonction publique songent, du moins à court terme, à améliorer le mécanisme d'arbitrage.
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The Saskatchewan Trade Union Act. 1983: The Public Battle
Robert Sass
p. 591–622
RésuméEN :
This article reviews Labour's response to the Amendments, and concludes that the new amendments to The Trade Union Act indicate that the Government of the day leans more towards management's objectives than those of trade unions with regard to collective bargaining.
FR :
Le 17 juin 1983, le gouvernement du parti progressiste conservateur en Saskatchewan votait en troisième lecture à la Législature le projet de loi numéro 104 qui modifiait la loi sur les syndicats (The Saskatchewan Trade Unions Act). L'opposition néo-démocrate, la Fédération du travail de Saskatchewan et ses syndicats affilies critiquèrent ces modifications qu'ils taxaient d'anti syndicalisme.
Cet article expose la lutte des milieux syndicaux contre ces nouvelles modifications à la loi et conclut que le gouvernement actuel penche davantage vers les objectifs des employeurs que vers ceux des syndicats en matière de négociation collective. Les modifications, dans l'ensemble, restreignent la sécurité syndicale institutionnalisée (premier objectif des syndicats) en affaiblissant leur contrôle sur leur droit de sanctionner la conduite des membres, même lorsqu'ils traversent les lignes de piquetage et combattent le syndicat, et cela aussi longtemps qu'ils continuent à payer leurs cotisations. De plus, les syndicats se voient imposer, en vertu de la nouvelle législation, le statut juridique d'organismes incorporés. L'incorporation, lorsqu'elle est associée à « l'obligation de représentation équitable » et aux « principes de la justice naturelle » peut accroitre la vulnérabilité des syndicats aux poursuites civiles.
D'autres modifications prévoient une intervention plus grande du gouvernement dans les affaires internes des syndicats. Chaque employé doit recevoir un avis raisonnable des assemblées auxquelles il a droit d'assister et il faut donner également un avis de quarante-huit heures à l'occasion d'une grève. De plus, la Commission des relations du travail peut exiger la tenue d'un vote de grève sur requête de vingt-cinq pour cent des membres ou d'un maximum de cent d'entre eux, s'il s'agit d'un syndicat important, après trente jours de grève.
La loi permet de s'immiscer davantage dans le processus même de la négociation collective en précisant qu'il est obligatoire d'insérer une clause d'interdiction de grève et de lock-out dans les conventions collectives, ce qui était antérieurement laissé à la discrétion des parties. La durée maximale d'une convention est portée de deux à trois ans.
Enfin, les modifications favorisent les employeurs dans les campagnes de recrutement syndical en libéralisant et en élargissant l'article touchant « la liberté de parole » de ceux-ci prévu à la loi au cours des tentatives d'organisation et pendant les négociations collectives. La nouvelle loi prévoit une définition plus large des employés « hors accréditation » qui pourrait permettre à la Commission des relations du travail de refuser les requêtes en se prévalant de l'argument de l'expansion future de l'emploi. Les postes peuvent être déclares « hors accréditation » avant qu'ils soient établis et occupes.
La Commission des relations du travail possède d'autres pouvoirs discrétionnaires dans la nouvelle loi. Par exemple, il n'est plus obligatoire de tenir un scrutin de représentation syndicale lorsque vingt-cinq pour cent seulement ou plus des travailleurs adhèrent au syndicat. En outre, les modifications retirent certains droits établis dans les conventions durant une grève ou un lock-out à l'exclusion des avantages relatifs à la maladie.
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L'Acte des manufactures de Québec, 1885: un centenaire
Commentaires
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Rapports collectifs du travail dans les secteurs publics québécois ou le nouvel équilibre selon la loi du 19 juin 1985
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Le "raisonnable" déraisonnable! ou la rationalité du raisonnable
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Décisions rendues par le Conseil canadien des relations du travail
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Changements dans les législations du travail au Canada
Recensions / Book Reviews
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Maurice Lemelin : Les négociations collectives dans les secteurs public et parapublic. Expérience québécoise et regard sur l'extérieur. Montréal, Éditions Agence d'Arc, 1984, 381 pp., ISBN 2-89022-067-2
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Mark THOMPSON, Gene SWIMMER : Conflic or compromise : The Future of Public Sector Industrial Relations. Montréal, Institut de recherches politiques, 1984, 476 pp., ISBN 0-88645-001-2
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Keith BRADLEY, Alan GELB : Worker Capitalism. The New Industrial Relations. Cambridge, The MIT Press, 1983, 186 pp., ISBN 0-262-02191-0
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Craig C. PINDER : Work Motivation. Theory, Issues and Applications. Glenview, Scott, Foresman and Corp., 1984, 365 pp., ISBN 0-673-15799-7
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T. HANAMI, R. BLANPAIN : Industrial Conflict Resolution in Market Economies. Deventer, Kluwer, 1984, 321 pp., ISBN 90-6544-1808
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Olga CROCKER, Johnny Sok Leung CHIU, Cyril CHARNEY : Quality Circles. A Guide to Participation and Productivity. Toronto, Methuen, 294 pp., ISBN 0-458-98360-2
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Lester C. THUROW : The Management Challenge. Japanese Views. Cambridge, The MIT Press, 1985, 237 pp., ISBN 0-262-20058-8
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Kenneth A. MERCHANT : Control in Business Organization. Boston, Pitman, 1985, 161 pp., ISBN 0-273-01914-7