Résumés
Abstract
This paper examines the opinions of faculty members who work under collective bargaining regimes. It reports the results of a survey distributed at six Canadian universities where collective bargaining is in place and the faculty in a position tojudge its impact.
Résumé
La négociation collective est maintenant un fait accompli dans la plupart des universités canadiennes. Les professeurs de plus de quarante universites sont accrédites en vertu des lois des relations du travail provinciales et, dans neuf autres universites, on vit sous un régime d'ententes spéciales (ce qu'on appelle ordinairement «plans spéciaux») négociées par les associations d'enseignants et l'administration des universités. Il n'y a que très peu d'universités où une convention collective sous une forme quelconque (même s'il ne s'agit que des traitements et des avantages sociaux) ne soit pas en vigueur. Le présent article analyse les opinions des professeurs travaillant sous les régimes de conventions collectives. Il rend compte des résultats d'une enquête qui a été effectuée dans six universités canadiennes où il existe des conventions collectives et où le personnel professoral est en mesure d'en apprécier les effets. Plus de 1 400 professeurs ont participe à cette enquête en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. L'importance du corps professoral variait entre 500 et 1 950 professeurs, l'échantillon comprenait un nombre égal d'universités où les professeurs sont accrédites et d'universités sous un regime spécial. Les négociations ont débute sur quatre campus entre 1974 et 1976 et, sur deux autres, au cours de l'année scolaire 1978-1979. Les données furent recueillies par la poste entre novembre 1982 et mars 1983. Le taux des réponses varie selon les endroits de 32 à 48 pour cent. Le taux combine des reponses s'établissait à 38 pour cent. La comparaison des répondants par rapport à l'ensemble du corps professoral de chaque université n'indique aucune différence marquée en ce qui concerne l'âge, le traitement, le rang, le sexe et le pourcentage des professeurs titulaires. Pour l'échantillon combine, l'age moyen des répondants était de 45 ans et la moyenne des traitements s'établissait à 42 500.00$ par année. 36 pour cent étaient professeurs à plein temps, 34 pour cent professeurs-adjoints et 19 pour cent, assistants-professeurs. 77 pour cent etaient titulaires et 84 pour cent etaient de sexe masculin. Les réponses au questionnaire ont démontre clairement que les professeurs, qui ont fait l'expérience de la négociation collective, y sont favorables, bien qu'ils expriment certaines critiques. Les principaux avantages perçus ont trait à la protection que procure la négociation collective contre les décisions administratives arbitraires et la possibilité qu'elle offre de faire hausser les salaires. Les principaux inconvénients résideraient dans un recul de la collégialité et une surabondance de règles et de prescriptions. Mais il ressort du genre de réponses données aux questions individuelles (ainsi que d'une comparaison statistique) que les professeurs considèrent la négociation collective comme un net avantage. On s'est également rendu compte que l'arbitrage est de beaucoup la méthode préférée de solution des conflits d'intérêts. Tout comme pour leurs confrères des États-Unis, l'enthousiasme pour la négociation collective est tempéré par les convictions politiques, le militantisme des associations, la satisfaction au travail, le traitement et l'ancienneté. Naturellement, l'activité de l'association vise à appuyer la négociation. Les courants de pensée politique prennent naissance à l'extérieur de l'université et il n'est guère probable que ces événements influencent la vie de travail du professeur. Mais les autres variables, tels que la satisfaction au travail et les salaires se rattachent nettement à la fonction. De même que des conditions de travail meilleures peuvent entrainer une désaffection pour la négociation, des contraintes financières sans fin, susceptibles d'abaisser les salaires et rendre plus mauvaises les conditions de travail, peuvent avoir l'effet contraire, donc entrainer un appui plus marque des professeurs pour la négociation et accroitre le militantisme syndical. Le gel des engagements qui a accompagne les coupures budgétaires a réduit le roulement du personnel, ce qui devrait augmenter la durée de service.
Mais les avantages découlant du service plus prolonge peuvent aussi disparaitre, ce qui peut modifier le rapport entre l'appui à la négociation et l'ancienneté. Les nombreuses différences individuelles et professionnelles qui n'ont pas d'influence sur les comportements en matière de négociation sont également intéressantes. La discipline, le rang, la permanence, le passe socio-économique et l'orientation de la recherche ne sont pas des indices marquants des comportements en ce qui a trait à la négociation. Servir en qualité d'administrateur ou faire partie du comite de direction d'une association n'influent pas non plus sur les opinions, sur les jugements que l'on porte sur la négociation. Des recherches antérieures ont démontre que toutes ces variables ont un effet sur les opinions concernant la négociation avant qu'elle n'ait lieu. Le manque d'effet que l'on remarque dans le présent échantillon indique que l'expérience de la négociation a modéré les comportements découlant des pratiques scolaires précédentes et du statut à l'université. Loin de diviser les professeurs, comme ses adversaires le craignaient, l'exercice de la négociation collective semble avoir attenue les divisions qui existaient traditionnellement. En réalité, même les plus actifs au sein de l'association sont d'accord avec leurs collègues n'étant ni plus combatifs ni plus convaincus des vertus de la négociation collective. De même, la différence entre les universités où les professeurs sont accrédites et celles sous un régime spécial n'est pas grande. Dans les deux cas, les professeurs sont d'accord sur «les inconvénients de la négociation et au sujet des tactiques militantismes » mais ils diffèrent d'avis quant à ses bienfaits. Ces constatations laissent penser que les professeurs des universités sous régime spécial reconnaissent ce que coute la négociation, mais n'accordent qu'une faveur moindre à ses avantages potentiels, ce qui reflète peut-être le fait que le champ des négociations est moins vaste sur les campus où il n'y a pas d'accréditation.