Résumés
Abstract
This paper develops a synthetic mode! of the strike process which suggests the use of volatility as the measure of severity rather than levels or regression intercepts
Résumé
Cet article traite du problème de l'appréciation relative de la gravité des conflits de travail entre les différents pays. L'amplitude, la définition et le volume des statistiques en matière de grèves diffèrent tellement d'un pays à l'autre qu'il est impossible d'établir des comparaisons valables entre le nombre de grèves, les travailleurs qu'elles impliquent et les jours de travail perdus par millier de salariés.
On y souligne que beaucoup de commentateurs ont effectué des comparaisons pour évaluer si, dans un pays en particulier, le Royaume-Uni, il y a « tendance marquée à la grève ». Pour remplacer cette méthode peu valable, on a eu recours dans la présente étude à des modèles qui permettent d'éliminer les éléments découlant de facteurs économiques, politiques et institutionnels.
Les études antérieures sur ce sujet englobaient une quinzaine de pays dont le choix dépendait de la volonté des analystes. La présente analyse utilise les statistiques publiées dans soixante-deux pays pendant une période de dix ans. Le modèle repose sur la façon dont les chercheurs en science économique, en relations professionnelles ou en science politique conçoivent le problème. Ce modèle permet d'en arriver à certaines prévisions au sujet du degré de variabilité parmi les indicateurs de grève, celui-ci consistant dans le taux de fluctuation dans un indicateur de grève, c'est-à-dire que plus l'indicateur est dispersé, plus le comportement en matière de grève varie.
On fonde le taux de variabilité à la fois sur le nombre de jours de travail perdus, sur le nombre de travailleurs(euses) touchés(ées) par les grèves et sur le nombre de conflits. Le modèle indique que la variabilité du nombre de grèves sera plus grande que la variabilité des jours de travail perdus ou celle des travailleurs(euses) touchés(ées) par la grève.
Ce modèle révèle aussi que la variabilité de l'ensemble des mesures est moindre dans les pays développés que dans les nations moins développées. Parmi les pays développés, on peut estimer que la variabilité est plus marquée si l'inflation est forte, si le cadre des négociations n'est pas flexible, si les politiques de revenus ont par moment joué un rôle, si les employeurs et les travailleurs(euses) ne sont pas bien inté-grés(ées) dans une situation cohérente.
Les prévisions du modèle ont été vérifiées par le calcul du coefficient de variabilité à partir des statistiques pour la période 1968-1977. D'une façon générale, les résultats confirment les prévisions du modèle. On y trouve que la variabilité est plus grande pour le nombre de grèves que pour le nombre de jours perdus et des travail-leurs(euses) touchés(ées). La variabilité est en général plus grande pour tous les indicateurs parmi les pays développés que parmi les pays moins développés. On peut soutenir que, parmi les nations développées, le Royaume-Uni présente un fort degré de variabilité dans la manière de se comporter en matière de grèves, ce qui confirme le modèle que les systèmes politiques et de relations professionnelles sont tels qu'ils entraînent un haut degré de variabilité. La situation dans les pays Scandinaves présente un haut degré de variabilité qui semble contredire le modèle. On peut penser que ceci est attribuable à des facteurs dont on n'a pas tenu compte dans le modèle. L'interprétation de la situation relative des pays développés reste ouverte pour des recherches futures.
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