Résumés
Abstract
This paper presents some thoughts on the development of Western industrial relations Systems since the postwar years and dwells on the questions the unions are now facing.
Résumé
Les syndicats et les régimes de négociation collective dans les pays occidentaux au cours des années d'après-guerre ont connu un cycle d'activité croissante suivi d'une période d'adaptation aux difficultés engendrées par les revers économiques. Aujourd'hui, ils sont au seuil d'une ère de reconstruction où ils espèrent atteindre de nouveaux objectifs visant à obtenir des améliorations croissantes et continues des conditions d'emploi, de la sécurité, des avantages et des services sociaux qui soient de nature à favoriser l'enrichissement de leurs économies nationales et à élargir le champ et l'efficacité des syndicats et des systèmes de négociation collective.
Au cours des cinquante dernières années, les systèmes de relations professionnelles ont connu un second cycle de leur histoire qui se divise en quatre périodes distinctes. La première, qui s'étend de 1945 à 1968, a vu la maturation des régimes de négociation collective. Pendant cette période, les syndicats se sont développés et ont augmenté leur influence dans la société et l'économie tout en fignolant les orientations de la génération antérieure. Par conséquent, une nouvelle attitude, plus conciliante se fit-elle jour au fur et à mesure que les salariés commencèrent à participer régulièrement aux avantages du plein emploi et à ceux d'une économie prospère. La philosophie et la pratique de la gestion du personnel devinrent plus « civilisées ».
À la fin de la décennie 1960 et au commencement de la décennie 1970, une nouvelle ère de militantisme prit racine. Elle était dirigée par des groupes d'employés jeunes et frustrés et elle donna lieu à une recrudescence des grèves. La pointe de ces grèves se concentra autour des années 1969-1970 et 1973. De nouvelles contestations spontanées dues à l'initiative des travailleurs gagnèrent du terrain. Pour la première fois, les cols blancs et les employés des secteurs publics jouèrent un rôle de premier plan dans les différends du travail.
Les employés réclamèrent leurs « droits » et élargirent le champs de leurs aspirations dans le domaine des relations industrielles, économiques, politiques et sociales. Ce nouvel esprit et cette nouvelle perspective entraînèrent une transformation potentielle des systèmes de relations professionnelles dans plusieurs pays. Les gains horaires et annuels s'élevèrent rapidement et les avantages sociaux s'amplifièrent et furent libéralisés. Les services sociaux se multiplièrent et leur couverture s'étendit à de nouveaux groupes. Les effectifs syndicaux atteignirent de nouveaux sommets. Leur influence à l'intérieur des pays devint plus profonde. Comme les divergences entre les syndicats diminuaient, les regroupements se firent de plus en plus fréquents de même que la coordination des efforts et les prises de position devinrent plus faciles. Les syndicats se donnèrent davantage de peine pour accroître leur action dans les usines, ce qui, dans plusieurs pays, leur permit de prendre place dans les conseils du travail ou d'accroître de façon appréciable leur influence dans ces conseils. La semaine de quarante heures, des vacances plus longues et des congés plus nombreux se généralisèrent. Ceci apporta des correctifs à plusieurs déficiences de l'environnement du travail. Les syndicats se rendirent compte de la menace que faisaitpeser la croissance des multinationales sur leur influence et les conditions de travail des salariés. Mais ils trouvèrent que leur propre poids économique et celui de la législation régulatrice tant nationale qu'internationale ne suffisaient pas à rétablir l'équilibre.
La même approche empreinte de militantisme domina le comportement et l'activité des syndicats pendant la période suivante de stagflation qui dura jusqu'à la fin de la décennie 1970 (1974-1980). La philosophie et les buts essentiels de l'ère antérieure la marquèrent en dépit d'une économie fléchissante. Néanmoins, dans les premières années, la coopération entre les travailleurs et les employeurs s'intensifia dans nombre de pays, ouvrant ainsi la voie à une attitude plus rationnelle dans les relations professionnelles. Les augmentations de salaires continuèrent à protéger les gains réels dans la plupart des pays et s'y ajoutaient aussi des améliorations modestes. Comme les taux de chômage s'élevaient, les syndicats commencèrent à réclamer la semaine de trente-cinq heures et ils firent certains progrès en ce sens, principalement en Belgique et au Royaume-Uni. Les avantages sociaux, les vacances et les congés payés continuèrent à s'accroître tant en nombre qu'en générosité. Les syndicats firent pression pour obtenir la représentation des travailleurs au sein des conseils d'administration et arrachèrent certains gains. En même temps, la campagne en vue de mettre au point des projets de fonds d'épargne négociés pour les travailleurs mit à contribution les ressources des syndicats. Les progrès les plus notables portèrent sur la réclamation de renseignements relatifs à l'expérience financière et opérationnelle des entreprises et sur le droit d'engager des négociations sur leur politique en ces matières. Ce fut donc une période de progrès continu. Mais les syndicats durent faire face à une résistance de plus en plus forte de la part des employeurs.
Les grèves se poursuivirent à un rythme à peu près égal ou peut être un peu plus fort que pendant la période précédente quoiqu'elles furent davantage intégrées dans le processus de négociation et qu'elles furent plus ordonnées et mieux organisées. Les effectifs syndicaux ne s'accrurent que légèrement. Les relations entre les centrales syndicales et les gouvernements socio-démocrates devinrent plus tendues au fur et à mesure que ces derniers s'efforcèrent de poursuivre des politiques plus indépendantes et des cheminements qui devaient refléter des responsabilités élargies et des points de vue d'un électorat plus diversifié. Aussi, le nombre et la valeur des contrats sociaux diminuèrent-ils.
Dans la décennie quatre-vingt, suite à l'augmentation de densité de la dépression, au développement croissant du chômage, du travail à temps réduit et à la dislocation du marché du travail, les employeurs et les gouvernements firent des efforts de plus en plus poussés pour diminuer le taux des augmentations de salaires, geler le niveau des avantages sociaux, restreindre les services sociaux et les prestations d'assurance sociale. Une des cibles principalement visées fut les dispositions d'indexation au coût de la vie incorporées dans les lois et les conventions collectives. Plusieurs furent modifiées et d'autres furent simplement abrogées, ce qui eut pour effet de réduire considérablement le degré de protection et le taux des augmentations de salaires. Toutefois, la structure des avantages sociaux ne fut pas modifiée, même si certaines diminutions eurent lieu et que les frais ainsi que les cotisations furent augmentés. Les fermetures d'usines causèrent beaucoup d'inquiétude, car elles assombrissaient les perspectives d'emploi pour l'avenir. L'inquiétude au sujet des emplois s'accrut et prit une grande place dans la pensée et les programmes des syndicats. Ceux-ci insistèrent davantage sur la nécessité de réduire la durée du travail et des progrès marqués furent faits dans la plupart des pays européens vers la généralisation de la semaine normale de trente-huit heures. Même des gouvernements conservateurs appuyèrent ce mouvement dans l'espoir de diminuer le chômage. Au cours de cette dernière période, on mit moins l'accent sur l'enjeu de la représentation des travailleurs dans les conseils d'administration et sur d'autres formes de participation des salariés aux décisions de l'entreprise, quoique les discussions sur ces sujets se soient poursuivies.
Dans l'ensemble, les grèves déclinèrent tant en nombre qu'en volume de jours de travail perdus, mais des démonstrations et des protestations contre les fermetures d'usines et les programmes d'austérité des gouvernements continuèrent à s'organiser. Les syndicats perdirent un certain nombre de leurs adhérents, mais, afin de s'assurer l'appui et l'allégeance de leurs membres, ils mirent en place des services variés pour leur venir en aide. Les syndicats donnèrent aussi leur accord aux propositions des gouvernements socio-démocrates destinées à modérer les politiques des salaires et à aider ces gouvernements à maintenir leur puissance politique. Ils connaissaient trop bien les reculs dont ils avaient soufferts de la part des gouvernements conservateurs dans d'autres pays et ne voulaient pas s'exposer à se trouver dans pareille situation.
Face à de nouveaux défis et à de nouveaux reculs, — nouvelle expérience d'après-guerre — les syndicats lancèrent des mouvements en vue de mettre au point des politiques et des programmes aptes à corriger les dislocations cycliques et structurelles et les multiples questions tant économiques que sociales et politiques de la négociation collective et des coûts de la main-d'oeuvre qui se présentaient. S'appuyant sur l'acceptation du rôle-clé des gouvernements pour effectuer les adaptations au plan de la nation, ils ont considéré les questions et les réponses à ces problèmes et l'action spécifique qu'ils voulaient voir entreprendre par les gouvernements. Ils virent à ce que les partis socio-démocrates soient les leviers décisifs qui gagneraient les gouvernements à leurs programmes. Cependant, ils se rendirent compte qu'ils devraient continuer en tant que groupes de pression indépendants à agir sur le front politique; ils visèrent à atteindre à un niveau d'influence plus grand sur la politique et l'administration tant dans les secteurs public que privé. Réagissant négativement aux tentatives des gouvernements et des employeurs qui voulaient diminuer et resserrer les normes du travail, ils ont néanmoins suggéré et formulé des concessions dans nombre de cas variés.
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