Résumés
Résumé
Bien que la question de l'effet des syndicats sur la productivité ait fait l'objet de recherches depuis longtemps, les études sur le sujet sont plutôt rares et plusieurs problèmes demeurent sans réponse. Même si bien des motifs expliquent un tel état de choses, le plus important est sans doute de définir et de mesurer la productivité. Nombre de spécialistes divergent d'avis sur les moyens de l'apprécier. En outre, la question est essentiellement empirique, puisqu'il existe d'abondants arguments qui concluent les uns à un effet positif et les autres à un effet négatif. De plus, les statistiques dont on dispose pour porter un jugement manquent généralement, en particulier lorsqu'il s'agit de comparer celles qui proviennent des entreprises syndiquées et de celles qui ne le sont pas. Dans le cas du Canada, ces données sont de qualité douteuse.
Pour cette raison, la plupart des études portant sur l'effet du rôle des syndicats en ce qui concerne la productivité prennent de par leur nature même la forme d'études de cas. En conséquence, si l'on s'intéresse aux effets macro-économiques des syndicats, on risque d'en arriver à des conclusions erronées. Ainsi, une entreprise, où il n'existe pas de syndicat, peut modifier ses techniques de production dans un effort en vue d'empêcher la syndicalisation ou au moins en diminuer les conséquences si elle se produisait. Par ailleurs, si des firmes syndiquées deviennent plus productives à cause de la syndicalisation, il peut arriver que d'autres qui ne le sont pas changent leur technologie de production pour empêcher une diminution des ventes.
Ces motifs font voir que c'est une chose désirable de mesurer l'effet de la productivité pouvant découler de l'action syndicale au point de vue général, mais ils en montrent en même temps toute la difficulté.
L'article veut apporter une double contribution aux études qui ont portées sur le sujet en discutant les questions et les concepts en jeu. Par la critique qu'il fait de certains travaux récents, il ouvre des voies nouvelles vers une recherche future, car il faut convenir qu'il est besoin de beaucoup d'études additionnelles avant de pouvoir affirmer que l'on comprend les effets des syndicats en matière de productivité. Ceci exige naturellement une augmentation considérable du nombre des données statistiques.