Résumés
Abstract
This paper investigates environmental conditions conducive to apprenticeship training; examines various government reactions in this field; discusses the problems and deficiencies of apprenticeship training in Canada, and analyzes the usefulness of European labour market measures to be employed in this country.
Résumé
Dans sa première partie, l'article expose d'une façon schématique les caractéristiques et les éléments fondamentaux des programmes de formation professionnelle existant en d'autres pays.
L'apprentissage y est défini comme un processus général de formation qui permet d'acquérir des connaissances qu'on peut utiliser à différents postes et dans différentes organisations, qui assure un contenu d'enseignement théorique et de formation pratique en atelier et qui, enfin, poursuit des objectifs uniformes et bien définis, des programmes d'études et d'examens établis par des autorités hors de l'influence directe de l'organisation qui dispense l'apprentissage.
Se fondant sur cette définition de la formation professionnelle, l'article analyse les conditions qui, en d'autres pays, en Europe principalement, ont contribué au maintien de cette forme d'apprentissage de type industriel. En ce qui concerne les valeurs sociales globales, on y observe d'abord un climat positif où les fonctions de production et l'habileté technique sont mises en valeur par rapport aux fonctions de distribution et au savoir-faire commercial, ce qui a pour conséquence de valoriser le travail manuel, l'ouvrier qualifié et, d'une manière générale, la qualité des entreprises de production. Au sujet du rôle de l'éducation et des systèmes d'éducation, nous soutenons que ces pays qui, dans le passé, ont mis au point un système d'éducation propre à sélectionner et à orienter l'habileté, la dextérité et le talent de chacun peuvent mieux prendre en main l'apprentissage que les systèmes conçus pour préparer le plus grand nombre possible d'étudiants à l'université. Et ceci est d'ailleurs renforcé, si l'on introduit au sein du système d'éducation, des services de consultation et de tests professionnels. Comme la formation professionnelle est destinée à développer un vaste réseau de connaissances transmissibles à des groupes de postes encore plus étendus, dans les pays européens, la mise au point des programmes d'études s'appuie sur l'utilisation de prises de décision mutuelles auxquelles participent gouvernements, éducateurs, employeurs et syndicats. Tout comme il en est pour plusieurs autres aspects des relations professionnelles, ces prises de décision conjointes ainsi que le règlement des conflits semblent mieux atteindre leur but dans des pays qui font montre d'un haut degré de confiance réciproque et de coopération entre ceux qui s'intéressent au domaine de l'emploi et au milieu de la formation professionnelle. Ceci est particulièrement mis en valeur là où les employeurs montrent un intérêt véritable pour la qualité de la formation, là où les syndicats peuvent coopérer valablement aux décisions et là où les gouvernements et les autorités dans le domaine de l'éducation, savent s'abstenir de réglementations excessives et bureaucratiques. Un autre facteur primordial pour l'apprentissage réside dans son extension aux diverses occupations et carrières. Le succès de ce modèle de formation précoce semble plus plausible lorsqu'il est plus généralisé, c'est-à-dire quand il s'étend à un grand nombre d'occupations plutôt que lorsqu'il est limité à quelques métiers de la construction et de la mécanique. Pour les employeurs de ces pays, l'apprentissage s'est avéré être une forme meilleure de l'acquisition de la compétence parce qu'ils sont ainsi en mesure de recruter des sujets dans un large bassin d'étudiants en formation professionnelle et qu'ils peuvent s'en remettre à un système d'éducation qui fournit des indices clairs quant aux capacités et aux qualifications des apprentis. En effet, plus la scolarité et l'enseignement uniformisés touchent les exigences de l'accès au travail et aux tests de rendement, plus il est facile pour les entreprises de reconnaître le potentiel existant de compétence et de qualification sur le marché du travail. De fait, dans plusieurs pays européens, les employeurs et les travailleurs considèrent la formation professionnelle comme un moyen efficace de promouvoir la communication et la socialisation entre des groupes considérables d'employés, ce qui non seulement favorise à court terme la productivité industrielle, mais assure à long terme un meilleur climat de coopération en facilitant la participation du travailleur à l'organisation du travail et aux changements technologiques. Enfin, la formation professionnelle apporte traditionnellement aux travailleurs la possibilité d'atteindre un statut social et économique plus élevé par l'accession à des postes de direction ou au statut d'entrepreneur indépendant.
La deuxième partie de l'article traite de la façon dont les différents gouvernements en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne de l'Ouest ont participé et réagi à beaucoup d'événements sur le marché du travail qui auraient été de nature à éroder l'attrait de l'apprentissage au niveau de l'entreprise, principalement par l'accroissement de l'enseignement formel et institutionnalisé, par le taux de mobilité élevé des travailleurs et par la présence sur le marché de très nombreux travailleurs migrants. Dans ce contexte, les diverses réformes que l'on a apportées aux projets de législation et de financement de la formation professionnelle en général, et de l'apprentissage en particulier, sont d'un grand intérêt. Les réformes instituées en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne de l'Ouest au cours de la décennie 1970 concernant le financement de l'apprentissage sont ensuite traitées d'une manière plus approfondie.
La dernière partie de l'article met en lumière les problèmes et les déficiences en matière d'apprentissage au Canada et analyse l'utilité des mesures prises en Europe, mesures auxquelles on pourrait recourir ici. L'article propose ensuite que l'on apporte trois modifications caractéristiques aux politiques de la main-d'oeuvre et de l'éducation: l'institution d'un organisme fédéral indépendant de la formation professionnelle qui assumerait le développement et l'uniformisation des cours d'apprentissage au Canada et qui serait responsable de la politique dans ce domaine; un nouvel aménagement du financement de l'apprentissage qui impliquerait les employeurs, les gouvernements et les apprentis eux-mêmes; enfin, l'établissement de mécanismes de récompense et pénalisation afin de forcer pour ainsi dire employeurs et travailleurs à s'engager davantage à longue échéance dans le développement des ressources humaines du pays.
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