Résumés
Abstract
This paper examines the relationship between teacher wage determination and the distribution of teacher skill-mix, based on recent Saskatchewan data. The authors argue that while centralized bargaining produces more uniform wage scale throughout the Province, it does not necessarily lead to the uniform distribution of teacher skill-mix among municipalities which is one of the most important conditions for the achievement of equality in the provision of educational services ; rather, it is the ability to pay of the individual school boards which has crucial bearings upon the composition of teacher skill-mix.
Résumé
Cet article a pour objet d'analyser la structure des négociations et des échelles de salaire dans les commissions scolaires en Saskatchewan en regard de mesures destinées à assurer l'équivalence des services éducatifs dans l'ensemble de la province. On tient pour avéré, semble-t-il, que le paiement de traitements à peu près uniformes soit de nature à permettre d'avoir un personnel enseignant de valeur à peu près égale où que les enseignants se trouvent dans la province. Une répartition égale des compétences est naturellement essentielle pour assurer partout des services qui s'équivalent. C'est cette considération qui a été à l'origine de la centralisation de la négociation collective en Saskatchewan. Ce que nous soutenons dans cet article, c'est que la centralisation des mécanismes de négociation ne conduit pas nécessairement à une répartition uniforme des compétences. Les recherches expérimentales sur ce sujet comprennent trois parties.
En premier lieu, on a évalué les différentiels de salaire au cours d'une période de douze ans entre 1960 et 1964 et entre 1966 et 1972. On y a découvert que, au fur et à mesure que les années s'écoulaient, les écarts allaient se rétrécissant et que les différentiels de salaire, considérés sous leur angle territorial, reflétaient en partie une répartition déformée de la compétence des effectifs et en partie les différentiels de salaire comme tels. Aussi cette constatation traduit-elle le déplacement graduel de la négociation collective du niveau local au niveau régional, puis du niveau régional au niveau provincial au fil des années. La centralisation des mécanismes de négociation a inévitablement réduit les écarts de salaire.
Par après, l'analyse a consisté à évaluer dans quelle mesure le degré de qualification des enseignants mesuré en fonction de ses brevets et de ses années d'expérience a tendance à modifier le taux moyen des salaires. En se fondant sur un échantillonnage des données pour les années 1970, 1971 et 1972, on a découvert qu'une bonne portion de la variation totale des taux moyens de salaire s'explique par ces deux facteurs, principalement le degré des brevets. Même si les données pour les années antérieures n'étaient pas disponibles, on a pu en déduire que, au cours de cette période de douze ans, les écarts qui existaient dans le degré dequalification des enseignants se sont moins atténués que les disparités de salaire. En ce qui concerne la qualité de l'enseignement, les écarts de niveaux de compétence constituent un enjeu plus important que les différences de salaire.
Aussi, la troisième partie de l'étude porte-t-elle sur la répartition inégale des qualifications d'une localité à l'autre. À ce propos, on a exprimé l'hypothèse selon laquelle le niveau moyen des compétences dans une commission scolaire dépendait en grande partie de la capacité de payer de la municipalité scolaire. En réalité, plus une commission scolaire est capable de payer des traitements élevés, plus on y retrouve des enseignants compétents et expérimentés, alors que la commission scolaire plus pauvre ne peut se payer ce luxe.
Pour vérifier cette hypothèse, on a établi certains modèles distincts de capacité de paiement pour les municipalités scolaires urbaines et pour les municipalités scolaires rurales, ceci du fait qu'elles possèdent des installations différentes. La capacité de payer des commissions scolaires urbaines fut établie en considérant le montant d'impôts scolaires perçus par élève et celle des municipalités scolaires rurales à partir de leurs revenus totaux, déduction faite du coût des transports des écoliers et de ce qu'il leur fallait verser à d'autres commissions scolaires. Dans les deux cas, la capacité de payer correspond d'une façon significative au niveau moyen de compétence du corps professoral, ce qui confirme notre hypothèse.
Ce qui ressort clairement de la présente étude, c'est que, malgré des échelles de salaire qui tendent à s'uniformiser, les commissions scolaires prises individuellement sont en mesure d'influer sur le niveau moyen de compétence de telle manière qu'elles perpétuent un niveau équitable de qualification professionnelle d'une commission par rapport à l'autre. En fait, sous le régime de la négociation provinciale, les différences de capacité de paiement entre les commissions scolaires locales n'ont guère d'influence sur les taux de salaire, mais, par contre, elles influeront sur la répartition du degré de compétence des enseignants tant que les municipalités scolaires prises individuellement percevront les impôts scolaires et détiendront le pouvoir d'embaucher et de congédier les enseignants.
D'un point de vue politique, la conclusion de cette étude est claire. Pour arriver à une répartition plus uniforme de la compétence professionnelle, il est nécessaire d'uniformiser la capacité de payer. Le gouvernement provincial est bien placé pour atténuer les écarts dans la capacité de payer au niveau local en ajustant sa politique de subventions de telle sorte que des subsides plus généreux soient versés aux commissions scolaires qui, présentement, emploient des enseignants de moindre qualification.