Résumés
Abstract
The author endeavors to present a detailed analysis of the economic rationale of a manpower training policy, and provides useful insights on its limits through a selective study of macro-, micro-, and welfare economic theory.
Résumé
Les programmes gouvernementaux de formation de la main-d'oeuvre ont connu depuis quelques années une expansion rapide. Les économistes entreprennent sans hésiter des recherches empiriques visant à évaluer le rendement des fonds publics utilisés à cette fin, sans s'attacher outre mesure, cependant, aux théories de base qui motivent une politique de formation de la main-d'oeuvre.
Comment expliquer la politique de formation de la main-d'oeuvre ?
Est-il justifiable de financer les programmes de formation de la main-d'oeuvre au moyen de fonds publics ? Quelles sont les limites d'une politique de formation de la main-d'oeuvre ?
Nous analysons ces questions à la lumière de trois aspects économiques importants, issus respectivement de la macro- et de la micro-économique, et de l'économique du bien-être.
Premièrement, l'hypothèse du chômage structurel justifie théoriquement ces programmes de formation en supposant qu'elles rendront plus faciles les échanges nécessaires pour obtenir à la fois une stabilité des prix et un niveau élevé d'emploi ; deuxièmement, l'hypothèse d'un marché du travail structuré en confirme le bien-fondé en affirmant que le secteur privé ne veut pas ou ne peut pas satisfaire à la demande de formation de la main-d'oeuvre requise par le taux de croissance économique.
Troisièmement, l'hypothèse des bénéfices sociaux justifie ces programmes par le fait qu'une telle politique gouvernementale produit, au niveau social, des économies nettement supérieures aux coûts impliqués.
Une évaluation de ces trois approches permet d'y voir d'importantes limites. Pour ce qui est de l'argument au niveau structurel, il est prouvé que la formation de la main-d'oeuvre ne joue qu'un rôle restreint dans la stimulation de la demande, puisque l'offre de travailleurs plus qualifiés ne peut pas d'elle-même créer une demande pour ces travailleurs qualifiés. L'argument structuraliste ne tient pas compte des difficultés qui existent à évaluer l'ampleur et le type de la formation déjà fournie par l'entreprise privée et par les travailleurs eux-mêmes, ainsi que la quantité résiduelle de formation que le gouvernement devra fournir pour combler le déficit. Pour ce qui est des bénéfices sociaux de ces programmes, il est tout indiqué d'affirmer qu'ils échappent à toute mesure monétaire, de sorte qu'il demeure impossible d'évaluer financièrement l'avantage social de ces programmes, ainsi que le coût qu'ils impliquent.
On peut donc justifier la politique gouvernementale de financement des programmes de formation de la main-d'oeuvre, en s'appuyant sur la théorie économique, sans pouvoir toutefois fixer le point d'ampleur que doit prendre ces programmes. Les problèmes théoriques et pratiques qui l'empêchent font voir aussi le danger qui existe de dépasser ce point maximal et de dépenser inutilement les fonds publics, sous prétexte qu'il est motivé par un raisonnement logique.
Il est facile de pousser très loin un tel raisonnement et d'en exagérer l'importance
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