Résumés
Summary
Christian trade unions of the countries of « Little Europe » have established organizations to coordinate their European activities and to represent their interests before the agencies concerned with European economic integration. They have been forced to seek allies in order to increase their influence. In this search they have two major alternatives: they can work closely with the International Confederation of Free Trade Unions, or they can try to increase their influence within the Christian Democratic political milieu. This article describes the supranational structure of the International Federation of Christian Trade Unions and analyses the problems of orientation with which its supranational activities has confronted it.
The present article was suggested by a broader study of Christian trade unionism in the world. A grant from the Social Science Research Council enabled the author to visit several European countries during the summer of 1959, and this assistance is gratefully acknowledged. Additional research was accomplished in Europe in the summer of 1961.
Sommaire
Le syndicalisme chrétien, en Europe, a traditionnellement été écartelé entre son milieu culturel religieux et les intérêts économiques de la classe laborieuse. La croix et la gloire du syndicalisme chrétien ont été de pouvoir marcher dans-deux directions et de réconcilier en lui-même les réclamations conflictuelles de la religion et des travailleurs.
Cette étude portant sur la réaction des syndicats chrétiens vis-à-vis l'établissement des organismes européens de coopération économique montre que ce dualisme traditionnel s'appliquerait aussi à leur action sur le plan européen.
C’est pour coordonner leurs activités européennes, surtout et d'abord, que les syndicats chrétiens d'Europe ont fondé cette fédération qui a pour nom la Confédération Internationale des Syndicats Chrétiens et qui est connue sous le sigle CISC.
En raison de bien des faiblesses, les syndicats chrétiens sont obligés d'aller chercher du support étranger dans leur action. A cause de liens idéologiques, les alliés naturels de la CISC sont les partis démocrates chrétiens. Mais ceux-ci ont généralement adopté des politiques économiques et sociales, spécialement sur le plan européen, qui étaient insatisfaisantes pour le mouvement syndical chrétien.
Les tentatives d'expansion des syndicats chrétiens en Allemagne semblent être loin d'une réussite, si l'on prend comme critère les effectifs recrutés et leur influence auprès des travailleurs. En Italie, une action analogue n'apparaît pas plus prometteuse.
Mais ces liens avec la Démocratie chrétienne et ces échecs dans l'expansion ont gêné le développement et le maintien de bonnes relations avec la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et rendent peu probable tout accord formel entre les deux Internationales.
D'un autre côté, les deux Internationales sont généralement d'accord sur la plupart des questions qui se rapportent à l'intégration économique de l'Europe et s'entendent assez bien au niveau des dirigeants supérieurs.
C’est pourquoi il semble bien qu'une coopération informelle va aller s'accroissant, malgré l'absence de liens organiques entre les deux Confédérations internationales.