Résumés
Summary
Industry Council Systems are slowly but surely progressing in the United States. The author analyzes some of the reasons which explain what is holding them back and proposes some concrete methods of a nature to contribute to the realization of this economic-social reform which, nevertheless, is an integral part of the Church's social teachings.
Sommaire
L'organisation professionnelle désignée aux États-Unis sous le nom de système des Conseils industriels fait lentement, mais sûrement son chemin dans ce pays. L'auteur analyse quelques-unes des causes qui expliquent ces hésitations et propose certains moyens concrets de nature à contribuer à la réalisation de cette réforme économico-sociale qui fait pourtant partie intégrante de l'enseignement social de l'Église.
Il n'y a pas seulement ceux qui sont préoccupés par les problèmes de relations industrielles qui portent une attention profonde à ces Conseils industriels, mais les spécialistes en sciences politiques sont aussi intéressés dans cette nouvelle organisation de la société parce qu'elle offre un remède à l'une des plus grandes lacunes du gouvernement représentatif d'aujourd'hui, celle de n'être pas représentatif. D'après le plan des Conseils industriels, les travailleurs seront représentés, premièrement sur le plan local grâce aux Comités patronaux-ouvriers, ensuite grâce aux Conseils industriels proprement dits et enfin grâce au Conseil économique national. La raison d'être du système de Conseils industriels est de faire disparaître cet individualisme qui est le grand mal de notre temps.
D'après l'auteur, les raisons pour l'absence de progrès dans ce domaine sont les suivantes: la première, c'est que l'on manquait d'idées claires pour nous guider vers cet objectif. La seconde est la crainte de plusieurs syndiques qu'un tel plan serait utilisé par les employeurs, promoteurs d'unions de compagnies, pour détruire les véritables syndicats ouvriers. La troisième raison qui explique le peu de progrès dans le développement des Conseils industriels et le peu d'attention que ce projet a reçu est que, parmi ses plus forts promoteurs, se trouvaient des chefs ouvriers tels que Philip Murray. Si l'on veut que ces Conseils industriels soient acceptés dans un avenir rapproché, les syndiqués devront être convaincus que ce système ne cherche en aucune façon à abolir les syndicats. La confiance doit remplacer cette suspicion générale qui caractérise trop fréquemment les relations industrielles.
Pour édifier cette confiance, deux étapes seront à suivre: la première est d'établir des conseils sur le plan de l'entreprise; le second pas découlera du premier. Un programme à longue portée pour le développement des Conseils industriels doit comprendre à la fois l'étude et l'expérimentation. Si l'on veut que ce programme ait du succès, il est nécessaire d'avoir recours à un corps de techniciens laïques et religieux, statisticiens, économistes, sociologues aussi bien que théologiens qui sont techniquement préparés dans ce champ de connaissances profanes. La préparation d'un tel groupe de savants requerra de grosses sommes d'argent. Probablement que nos Fondations, pourraient être persuadées d'en assumer tous les déboursés ou au moins une grande partie.
Toutefois, nous devons ajouter que tout plan pour l'établissement de Conseils industriels est voué à la faillite si nous laissons de côté le conseil donné par les évêques américains dans leur lettre de 1940 et établi par sa Sainteté Pie XII dans sa première encyclique.