Résumés
Résumé
La langue a toujours été l’objet de controverse au Canada. Les textes constitutionnels et les lois tant fédérales que provinciales contiennent des dispositions linguistiques. Celles-ci ont trait au statut du français et de l’anglais et elles confèrent des droits aux deux minorités de langue officielle dans des domaines spécifiques. En interprétant ces dispositions, les tribunaux canadiens et plus particulièrement la Cour suprême du Canada ont appliqué une approche pour le moins ambivalente. Ils ont d’une part jugé que les droits linguistiques doivent être l’objet d’une interprétation libérale et généreuse et d’autre part, ils ont aussi jugé que, compte tenu du fait que ces droits sont issus d’un compromis politique et qu’ils doivent être distingués des autres garanties juridiques, une interprétation restrictive était de mise. L’affaire Beaulac est relative à la langue du procès criminel au Canada. La Cour suprême y a reformulé la position qu’il convient d’adopter en matière d’interprétation des droits linguistiques lesquels doivent, selon elle, être l’objet dans tous les cas d’une approche libérale. L’auteur rappelle dans un premier temps les éléments qui constituaient l’approche appliquée en la matière par les tribunaux et analyse par la suite la décision de la Cour suprême dans l’arrêt Beaulac pour en dégager la portée éventuelle.
Abstract
Language has always been a controversial issue in Canada and remains so. Language rights can be found in the Constitution of Canada and also in federal and provincial statutes. These provisions deal with the status of French and English and give the two official language minorities rights in specific areas. In interpreting these provisions, Canadian courts and more particularly, the Supreme Court, have applied a somewhat ambivalent approach. On the one hand, they have stated that linguistic rights have to be interpreted in a liberal and generous manner and, on the other hand, in a more restrained way considering the fact that language rights are born out of political compromise and have to be distinguished from other legal rights. In the recent case of Beaulac dealing primarily with the issue of the language of criminal trials in Canada, the Supreme Court has restated its position in this regard and has firmly proposed the application of a liberal approach in all cases involving language rights. Recalling what are the elements of the judicial approach previously applied by Canadian Courts in construing a language provision, the author then analyses the decision of the Supreme Court of Canada in the Beaulac case to evaluate its future consequences.