Résumés
Résumé
Le 18 janvier 1996 constitue, sur le plan institutionnel, une date importante au Camaroun. Elle marque, en effet, l’avènement d’une « nouvelle Constitution », suite à une réforme fondamentale de la Constitution du 2 juin 1972. L’une des originalités de cette réforme c’est la consécration des « bases constitutionnelles » de la décentralisation territoriale.
Cette consécration s’est traduite par l’institution des collectivités territoriales décentralisées avec statut constitutionnel que sont la commune et la région. Elle a consisté aussi à reconnaître à ces collectivités une personnalité juridique, une autonomie administrative et financière et une libre administration par des conseils élus.
Enfin, cette consécration a consisté à aménager constitutionnellement la région sur le plan organique, à organiser sa protection, et à faire du Sénat la structure de représentation, au niveau étatique, des collectivités territoriales décentralisées. Seulement, cette réforme n’a pas donné lieu à une décentralisation totale. C’est ainsi que l’Acte constituant du 18 janvier 1996 en fixe les limites. Les unes sont liées à la forme de l’État, celui-ci est un État unitaire décentralisé et non un État régional, encore moins un État fédéral. Les autres sont relatives à l’importance des prérogatives constitutionnelles reconnues aux organes de l’État, à savoir le Parlement, le Président de la République et le représentant de l’État au niveau de la région, dans le cadre de la mise en place et du fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées. Malgré tout, il est incontestable que l’Acte constituant du 18 janvier 1996 a introduit dans le droit public camerounais un droit constitutionnel des collectivités territoriales décentralisées.
Abstract
January 18, 1996 is an important date in Cameroon at the institutional level. Its marks the advent of a "new Constitution", following the fundamental reform of the June 2nd 1972 Constitution. One striking change in the reform is the creation of the "constitutional bases" for territorial decentralisation.
This creation has been translated in the institution of decentralised territorial communities with a constitutional status. They are called the Council and the region. These entities have equally been granted a judicial status, administrative and financial autonomy and independant administrative management by elected councils.
Finally, the reform has consisted of constitutionally organising the region, laying groundwork for its protection and by making the Senate the chamber of the representation of decentralised territorial communities at the state level. However, the reform did not achieve full decentralisation, as the Constitution Act of January 18, 1996 sets its limits. Some of these are determined by the form of the state which is a unitary decentralised state and not a regional one, least of all a federal state. Other limits are determined by the nature of constitutional prerogatives that state organs have, namely the Parliament, the President of the Republic, and the state representative at the regional level, within the framework of the implementation and the functioning of decentralised territorial communities. Nevertheless, the fact that the Constitution Act of 18 January, 1996 has introduced a constitutional law of decentralised territorial communities into Cameroon's public law can not be questioned.