EN :
This paper examines the classification of property in common law and civil law, by contrasting the conceptions of ownership in each tradition. The author aims to provide a comparative analysis of the fundamental concepts and institutions of the law of property in each tradition. This is deemed useful, not only for promoting a better understanding of the law of property by jurists in both traditions, but also for enabling the jurist of one tradition, to find his way in the unfamiliar territory of the other tradition.
The author demonstrates that ownership in common law—insofar as it exists—is constructed on the ruins of the feudal system. Having been developed in an ad hoc manner from such origins, the law of property is seen to be an amalgam of technical and complex principles, built around institutions which sometimes have archaic features that serve no useful purpose in the present day. The theory of "estates", which is espoused, is however acclaimed for its flexibility, its most celebrated attribute being that invaluable institution, the Trust.
Ownership in civil law in contrast, is shown to have developed from the romanisation of the feudal system. The law of property, its principles and institutions, are more systematically and rationally organised. They are therefore more easily assimilated and applied. The theory of absolute ownership which is at its core, is however criticised for being, to some extent, inflexible.
Using this historical and conceptual background, the author shows that underneath the façade of similar powers over land in the two traditions, lies fundamental juridical differences in the nature and characteristics of the institutions—even those bearing the sames names.
FR :
Cet article traite de la distinction des biens en common law et en droit civil, en juxtaposant les conceptions du droit de propriété. L’auteure vise à fournir une analyse comparative des concepts et des institutions fondamentaux du droit des biens, dans ces deux traditions. Elle prétend que cette analyse est utile afin de promouvoir une meilleure compréhension du droit des biens pour les juristes des deux traditions, celle qu’il connaît aussi bien que celle, étrangère à sa formation, dans laquelle il doit se frayer un chemin.
L’auteure montre que le droit de propriété dans la common law — dans la mesure où il existe — est construit sur les ruines du système féodal. Ayant été développé d’une manière ad hoc, le droit des biens est un amalgame des principes techniques et complexes, construit avec des institutions à l’occasion archaïques, aujourd’hui inutiles. La théorie des estates qui est épousée, est néanmoins acclamée pour sa flexibilité, son attribut le plus célèbre étant l’inestimable institution du Trust.
Par opposition à la common law, il est évident que le droit de propriété en droit civil a été développé en romanisant le système féodal. Le droit des biens, ses principes et ses institutions, est organisé d’une manière plus systématique et plus rationnelle. Il est donc plus facile à comprendre et à appliquer. La théorie d’un droit absolu de propriété, qui constitue son fondement, a fait l’objet de nombreuses critiques comme étant trop rigide.
En utilisant cet arrière-plan historique et conceptuel, l’auteure démontre qu’au-dessous des façades des pouvoirs semblables par rapport aux fonds dans les deux traditions, il existe des différences juridiques fondamentales dans la nature et les caractéristiques des institutions mêmes celles qui ont une nomenclature semblable.