FR :
Le Code civil du Québec, dans sa version définitive du 18 décembre 1991 (L.Q. 1991, c. 64) nous propose une réforme fondamentale en droit des sûretés. Cette réforme comporte différents éléments novateurs, parmi lesquels se retrouve une uniformisation des recours hypothécaires, atteignant presque, en matière immobilière tout au moins, une institutionnalisation des sûretés qui équivaut à toutes fins pratiques à adopter la présomption d’hypothèque souhaitée dans certains milieux. En matière immobilière comme en matière mobilière d’ailleurs, le Code civil du Québec nous offre maintenant quatre recours, désignés sous le titre de droits hypothécaires, qui remplaceront les sûretés et les recours que nous connaissons présentement aux termes du Code civil du Bas-Canada et de la Loi sur les pouvoirs spéciaux des corporations.
Chacun des droits hypothécaires que l’on nous propose comporte des effets différents en ce qui a trait aux droits des débiteurs ainsi qu’à ceux des tiers détenant des droits réels principaux ou des sûretés, sur le même bien immeuble. En plus des problèmes qui semblent exister dans l’articulation des recours que l’on nous propose, celui de comparer les effets de ces différents recours dans chaque cas particulier, devrait donner lieu, dans la pratique, à des difficultés importantes.
EN :
The Civil Code of Québec, in the version of its adoption on December 18, 1991 (S.Q. 1991, chap. 64) introduces into the law of Québec a major revision of our rules concerning security on moveable and immoveable property. The revision includes many drastic changes, not the least of which is a standardization of all recourses available in the realization of security, particularly with respect to immoveable property, which amounts to the présomption d’hypothèque which had been suggested to the legislator during the drafting process of the new code. In the area of security on moveable and immoveable property, the Civil Code of Québec sets forth four distinct recourses, which are now referred to as hypothecary rights, which will replace the recourses we are familiar with today and which are set forth in the Civil Code of Lower Canada and in the Special Corporate Powers Act.
Each of the hypothecary rights described in the Civil Code of Québec will have different effects on the rights of hypothecary debtors and on the real rights held by other third parties, with respect to the immoveable property hypothecated. In addition to the problems which seem to exist with respect to the exercise of the recourses themselves, those which will arise in attempting to compare the effects of the different recourses in any particular case would seem to be particularly difficult.