Résumés
Résumé
L’auteur passe en revue la jurisprudence de la Cour suprême en matière de liberté d’expression depuis l’entrée en vigueur de la Charte et constate que l’on n’a pas craint d’élargir considérablement la portée de ce concept. Cet activisme judiciaire repose néanmoins sur des fondements théoriques fragiles et empreints de contradictions. Une analyse serrée de certaines décisions permet d’abord de constater que l’article 2b) de la Charte ne protège pas toutes les activités expressives sans égard à leur contenu; d’autre part, il n’est pas tout à fait exact de prétendre que la raisonnabilité d’une restriction à cette liberté fondamentale doit s’apprécier sans égard au type de discours en cause. En conclusion, l’auteur propose de départager les arguments qui tiennent à la nature même de l’expression de ceux qui s’analysent en termes de justification en s’appuyant sur un principe qui colle davantage au texte et à la structure de la Charte.
Abstract
The author reviews the decision of the Supreme Court in the area of freedom of expression since the coming into force of the Charter and finds that the Court did not hesitate to broaden considerably the scope of this concept. This judiciary activism relies nevertheless on a frail theoretical foundation fraught with contradictions. The author provides a thorough analysis of some decisions to demonstrate first that section 2(b) of the Charter does not protect all forms of expression regardless of their content. Moreover, it is not exactly right to maintain that the reasonability of a restriction to this fundamental freedom must be assessed without considering the type of speech at issue. The author concludes by suggesting to separate the arguments related to the very nature of expression from those that are examined in terms of justification by relying on a principle which agrees more with the text and the structure of the Charter.