Résumés
Résumé
La notion de crime contre l’Humanité a connu une lente évolution en droit international, depuis les premières conceptions en droit des gens, en passant par le droit de la guerre ou les conventions dites humanitaires jusqu’à la première codification normative élaborée et appliquée lors des procès de Nuremberg et de Tokyo.
Nous constatons, malgré la réticence avouée du Tribunal Militaire International de Nuremberg à consacrer l’autonomie du crime contre l’Humanité par rapport au crime de guerre et au crime contre la paix, que le droit international d’après-guerre reconnaît de plus en plus le caractère générique et autonome de cette incrimination.
Le droit canadien applicable en cette matière constitue d’ailleurs une illustration éloquente de la pratique des États relative à la sanction par voie nationale d’une norme pénale internationale. Il ne fait pas de doute que l’interprétation du droit applicable dans l’affaire R. c. Finta accorde au crime contre l’Humanité la véritable place qu’il aurait dû occuper en droit pénal international dès Nuremberg.
Cependant, si l’on reconnaît que l’incrimination relève du droit international, la sanction devrait logiquement également s’effectuer par voie internationale.
Un tribunal international permanent chargé de sanctionner universellement le crime contre l’Humanité verra-t-il le jour ?
Abstract
The concept of crimes against humanity has evolved slowly under international law. Its roots are in jus gentium. Subsequently, it evolved through the development of the “laws of war” which are also known as humanitarian law. After the Second World War, the first normative codification of this concept was elaborated upon and applied in the Nuremberg and Tokyo trials.
We argue that, despite the International Military Tribunal’s reluctance to recognize the independent nature of crimes against humanity (as compared with war crimes and crimes against peace) post war international law increasingly endorses its generic and autonomous nature.
Canadian law provides an eloquent example of the state practice of domestic law sanctioning against this international offence. There is no doubt that the law applicable in R. c. Finta assigns to the legal concept of crimes against humanity the status that it ought to have occupied under international criminal law ever since Nuremberg.
However, if one accepts that such crimes arise from international law, their sanction should logically be administered by an international law entity. Will we ever see an international permanent tribunal sanction crimes against humanity in a universal manner?