Résumés
Résumé
La violence qui jadis évoquait l’horreur s’est au fil des ans développée une facette récréative et s’est infiltrée progressivement dans le domaine du sport qui compte pour une partie importante des activités de loisir. La société canadienne n’a malheureusement pas échappé à ce phénomène. Le hockey, ce sport adulé des Canadiens, offre un exemple regrettable d’infiltration de la violence récréative, violence à la fois néfaste, pernicieuse et prompte à l’escalade. À cause de l’ampleur du phénomène et des coûts sociaux qui en découlent, une prise de conscience individuelle et collective apparaît comme un véritable prérequis à l’adoption de mesures correctives efficaces. Les moyens traditionnels de contrôle et de prévention tels le droit sportif, le droit civil et le droit pénal n’ont pas produit les résultats escomptés et, de toute façon, ne sont destinés à servir que des fins précises et limitées. La province de Québec a innové en créant une Régie de la sécurité dans les sports. Cet organisme public indépendant s’est vu conféré des fonctions conseil, d’assistance, d’éducation, de contrôle, d’information ainsi que d’analyse et recherche.
À ces fins la Régie a été dotée de pouvoirs d’inspection des centres sportifs et de l’équipement utilisé, d’émission de permis aux promoteurs d’activités sportives, d’adoption et d’approbation de règlements de sécurité tant pour les spectateurs que les participants et de pouvoirs d’enquête sur toute situation qui risque de mettre en danger la sécurité des personnes lors de la pratique d’un sport.
Après un début lent dû à la phase laborieuse d’implantation administrative et de pénétration du milieu, la Régie s’est impliquée auprès de la population et du réseau scolaire par des campagnes publicitaires et d’information visant à promouvoir la sécurité et l’esprit sportif dans la pratique des sports. Elle s’est associée aux diverses fédérations sportives dans l’analyse et la révision de la réglementation applicable aux sports et aux loisirs afin de prévenir les accidents.
L’action concertée de la Régie et des intervenants des milieux sportifs et récréatifs ont contribué grandement à la « responsabilisation » individuelle et collective en cours et devrait, à moyen et à long terme, permettre au sport de revenir à son but principal, c’est-à-dire favoriser le développement harmonieux du corps et de l’esprit ainsi que la recherche d’un équilibre entre ces deux composantes humaines ou mieux encore, selon l’idéal rêvé de de Coubertin, apporter le calme, la philosophie, la santé et la beauté.
Abstract
Acts of violence that would have been considered horrifying in an earlier age have, over the years, acquired a recreational dimension and have progressively infiltrated the world of sport, which makes up a significant part of recreational activities generally. Unfortunately, Canadian society has not escaped this phenomenon. Hockey, which is the most beloved sport of Canadians, provides an unfortunate example of this infiltration of violence into recreation, violence which is prejudicial, pernicious and prone to escalation. Because of the magnitude of this phenomenon and the social costs involved, we must become individually and collectively self-conscious of it before we can adopt effective remedies. Traditional means of supervision and control, such as sport law, civil law and criminal law, have not produced the expected benefits and, in any case, are designed to serve specific and limited purposes. The province of Québec responded innovatively in creating a Régie de la sécurité dans les sports. The functions of this independent public Board are to advise, assist, educate, control, inform and do research to ensure safety in sports.
To that end, the Board possesses the power to inspect sports centers and their equipment, issue licences to promoters of sports activities, adopt and approve safety regulations both for spectators and participants and hold public inquiries on any matter likely to endanger the safety of persons engaged in sports activities.
After a slow start due to the administrative difficulties involved in establishing the Board and penetrating the world of sport, the Board reached the population and the school system through information and advertising campaigns on safety and fair play in sports. It helped the various sports federations to review and amend their regulations relating to sports and recreational activities in order to prevent accidents.
The concerted action of the Board and those involved in sports and recreational activities has contributed greatly to the present individual and collective awareness of these issues and should, in the mid- and long-term, restore the principal aim of sport, that is to say, to encourage the harmonious development of the body and the mind along with the search for a balance between these two human components, or even better, according to de Coubertin’s ideal, to bring to the nation peace, philosophy, health and beauty.