FR :
Le 6 novembre 1985, un groupe de guérilleros du M-19 prirent d’assaut le Palais de justice de Bogota en Colombie. Il y avait presque 350 personnes à l’intérieur incluant des juges de la Cour suprême de justice et du Consejo de Estado (Conseil d’État). Les juges furent pris en otages et pour leur libération, les guérilleros du M-19 exigèrent l’implantation d’un dialogue de paix, et l’approbation de réformes agraire et urbaine, entre autres améliorations.
La réponse du gouvernement à l’assaut du Palais de justice et aux « demandes armées » de la guérilla fut d’une violence spectaculaire. Le dialogue fut rejeté et l’on exigea des guérilleros une capitulation inconditionnelle.
Les chars d’assaut enfoncèrent les portes du Palais de justice tirant aveuglément de toute part plutôt que d’utiliser une stratégie de sauvetage moins brutale. Des roquettes tirées de l’extérieur firent sauter l’édifice, et le résultat dramatique fut que 100 personnes y perdirent la vie tuées ou brûlées, et 11 autres quittèrent l’édifice, escortées par la police, et furent déclarées « disparues ».
Cet essai traite d’un problème de choix entre deux maux; plus particulièrement le choix politique et humain entre la défense légitime de la vie d’innocentes victimes, et la défense légitime des institutions.
Les institutions démocratiques, doivent-elles être mises de côté afin de protéger le droit à la vie et d’éviter les conséquences politiques et sociales d’une attaque terroriste ?
EN :
On November 6, 1985, a group of M-19 guerrillas seized the Supreme Court House in Bogota, Colombia. In the building were almost 350 persons including judges of the Supreme Court of Justice and of the Consejo de Estado (State Council). The judges were taken as hostages and for their liberation, the M-19 guerrillas requested the implementation of the peace dialogue, and the approval of the agrarian and urban reforms, amongst other social improvements.
The government's response to the seizure of the Court House and to the «armed demands» of the guerrilla was spectacularly violent. The dialogue was rejected and the guerrillas were asked for unconditional surrender.
Tanks broke down the doors of the Court House shooting crazily in all directions instead of using a less brutal rescue's strategy. Rockets fired from outside blew up the building, and the dramatic result was that 100 people lost their lives shot or burnt, and 11 more who abandonned the building, escorted by the police, were declared «missing».
This paper raises the question of the less social evil, that is, the political and human choice between the legitimate defence of life of innocent victims, and the legitimate defence of the institutions.
Should the democratic institutions be temporarily suspended in order to protect the right of life and to avoid the political and social side effects of a terrorist attack?