Comptes rendus

Florence Pasche Guignard et Catherine Larouche (dir.) , Corps in/visibles : genre, religion et politique – In/visible Bodies: Gender, Religion and Politics, Québec, Presses de l’Université Laval, 2023, 202 p.

  • Nathalie Tremblay

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  • Nathalie Tremblay
    Université du Québec à Montréal

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Couverture de Corps des femmes, violences intimes ou sexuelles, Volume 37, numéro 2, 2024, p. 1-278, Recherches féministes

Depuis quelques décennies, la question du genre a influencé les travaux de plusieurs disciplines (sciences des religions, théologie, anthropologie). Si l’objectif premier de l’ouvrage sous la direction de Florence Pasche Guignard et Catherine Larouche est de pousser la réflexion sur la ou les façons dont la religion contribue à la configuration du rapport au corps à partir du politique, celui-ci s’inscrit dans une réflexion très actuelle. En effet, cette publication rassemble les travaux de personnes engagées dans la recherche autour de la question de la dynamique de la visibilité ou, au contraire, de l’invisibilité du genre et de la manière dont cette situation peut toucher les relations entre religion et politique, comme son titre l’indique. Les textes colligés dans cet ouvrage ont fait l’objet d’une présentation lors d’un colloque tenu à l’Université Laval les 26 et 27 mars 2021. Une des principales forces de cet ouvrage est les possibilités multiples de transposition des conclusions, des observations et des constats soulevés par les chercheuses et les chercheurs sur plusieurs réalités, à l’extérieur du milieu universitaire. De plus, cet ouvrage peut s’avérer un excellent outil pédagogique ou document de référence auprès de professionnelles ou de professionnels amenés à travailler dans un contexte multiculturel. Le titre de l’ouvrage, particulièrement brillant, fait ressortir la tendance à penser de façon dichotomique, ce qui figure également au centre de chacun des textes. Certes, il est difficile de rendre compte en détail de la richesse des éléments contenus dans ces textes : j’ai donc dû faire des choix et j’espère être parvenue à témoigner de l’essentiel. Dans le premier chapitre, Amélie Barras examine les organisations non gouvernementales (ONG) présentes aux Nations Unies et siégeant au Conseil des droits humains (CDH) à Genève, plus particulièrement, les ONG ayant une affiliation catholique. L’auteure cherche à comprendre comment se manifeste l’engagement ou, au contraire, le manque d’engagement de ces ONG sur les questions liées au genre et à la sexualité, dans une structure organisationnelle portée par le pouvoir séculier de la majorité des ONG présentes au CDH. Comme l’explique Barras, ces dernières sont amenées à émettre des recommandations sur le développement du droit international en matière de droits de la personne. De plus, elle fait remarquer que la question du genre subit l’influence des valeurs religieuses et aura par la suite une incidence sur la façon d’aborder les droits de la personne. Biais, stratégies d’évitement ou encore ouverture au dialogue sont autant de postures qui teinteront également l’engagement de ces ONG et des personnes qui les représentent dans les discussions ayant cours aux Nations Unies. Audrey Rousseau examine dans le deuxième chapitre la difficulté des femmes en Irlande à avoir accès à un avortement et les enjeux qui en découlent dans leur vie. Pour illustrer son propos, Rousseau part du décès en 2012 de Savita Halappanavar, originaire du sud de l’Inde et de tradition hindoue, qui s’est vu refuser l’accès à l’avortement par le personnel médical. En majorité catholique, irlandais et blanc, le personnel invoque alors que la vie du foetus prévaut sur celle de la mère. Cet évènement a mis en lumière, aux yeux des Irlandaises, la menace que ces lois font porter sur la santé des femmes enceintes, soit l’influence du catholicisme (religion d’État) sur l’élaboration des lois en Irlande ainsi que la discrimination fondée sur le genre, la race et la religion. Une telle situation ne serait pas unique à l’Irlande. Rousseau le mentionne à la fin de son article en s’appuyant sur quelques données statistiques concernant la situation des femmes noires au Canada et aux États-Unis, données qui démontrent que les femmes sont trop souvent victimes …