Comptes rendus

Amélie Keyser-Verreault, Sophie Brière, Marilou St-Pierre, Guylaine Demers et Diane Culver (dir.), Équité, diversité et inclusion dans les organisations sportives, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. « EDI2 », 2023, 158 p.

  • Anastasie Amboulé Abath

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  • Anastasie Amboulé Abath
    Université du Québec à Chicoutimi

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Couverture de Corps des femmes, violences intimes ou sexuelles, Volume 37, numéro 2, 2024, p. 1-278, Recherches féministes

Les organisations sportives contemporaines sont-elles inclusives? L’ouvrage collectif sous la direction d’Amélie Keyser-Verreault et ses collaboratrices paru en 2023 tente de répondre à la question en faisant l’apologie des valeurs de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI) comme leviers essentiels pour la transformation de ces organisations. À partir des réalités vécues et perçues parmi les femmes, les personnes racisées, les personnes autochtones, les personnes en situation de handicap et les personnes de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle, trans, queer, bispirituelle et autres (LGBTQ2S+) dans le domaine du sport, l’ouvrage montre la manière dont les inégalités et les injustices sociales prennent corps et forme par l’imbrication des rapports de pouvoir et de domination à travers des pratiques iniques et discriminantes. Penser l’écosystème sportif comme lieu réservé à l’implantation des principes de l’EDI conduit à remettre en question les effets d’oppression légitimant la domination masculine, l’exclusion et l’infériorisation des femmes à partir de préjugés et de stéréotypes tenaces à leur égard. La re/production des inégalités qui subsistent entre les femmes et les hommes dans le domaine du sport est la source de nombreuses réflexions et débats féministes (St-Pierre et autres 2023; Amboulé-Abath 2009; Laberge et autres 2004). L’articulation des rapports sociaux comme point d’appui de ces iniquités permet d’explorer les dynamiques discriminantes régissant les rapports de pouvoir femmes-hommes dans l’univers sportif : tel est l’objectif poursuivi dans cet ouvrage qui offre également l’occasion d’examiner les pratiques prometteuses à mobiliser pour rendre ces milieux inclusifs. À partir du constat selon lequel « le milieu du sport demeure fortement homogène. Il est masculin, hétéronormatif, capacitiste et blanc », il devient clair selon les autrices que « les organisations sportives se structurent à travers un réseau de rapports de pouvoir et de pratiques qui exclut une partie de la population sans nécessairement que cette exclusion soit consciente ou désirée, d’où l’expression “ discrimination systémique ” » (p. 2). Misant sur la nécessaire transformation durable de cette culture hostile aux femmes et aux personnes issues des groupes minorisés dans ces organisations, l’ouvrage pose un regard critique sur les obstacles systémiques à l’origine du maintien des inégalités sociales et sportives entre les femmes et les hommes. Pour convaincre du bien-fondé des valeurs de l’EDI, l’approche féministe intersectionnelle a été mobilisée, car elle est précisément conçue pour amorcer le changement organisationnel afin d’aplanir le sexisme, le racisme, le classisme, le capacitisme ainsi que l’homophobie et la transphobie ambiants, et ce, dans le but de rendre ces milieux plus inclusifs. Dans ce contexte, viser l’EDI revient à s’assurer que tous et toutes reçoivent un traitement équitable et approprié qui favorisera leurs conditions de pratique et d’émancipation dans le respect de leurs droits, identités, expériences et besoins, le tout dans la perspective de créer des organisations ouvertes aux diversités dans lesquelles on promeut la justice sociale. Divisé en quatre chapitres, l’ouvrage offre un panorama aussi vaste que possible des préoccupations féministes liées aux vulnérabilités sociales et genrées parmi les femmes et les personnes issues des groupes désignés qui se trouvent plus exposées à des expériences marquées par la différence et l’altérité sur la scène sportive. Le chapitre 1, « Analyse transversale des rapports sociaux et des inégalités », trace un portrait préoccupant de l’EDI dans différentes organisations et montre les disparités entre les sexes et les inégalités de genre, de classes sociales et même de milieu géographique dans le mouvement sportif canadien. Ce chapitre explore diverses logiques d’exclusion subtiles, qui limitent la participation et l’accès à tous les niveaux de l’échiquier sportif pour les femmes, et surtout les facteurs éliminatoires supplémentaires préjudiciables auxquels font face les personnes issues …

Parties annexes