Quatre articles hors thème s’ajoutent aux articles thématiques. Le premier est celui de Sophie Chevrot-Bianco et Muriel Salle. Elles examinent la notion d’emprise, mobilisée en France dans le champ de la lutte contre les violences conjugales, et retracent l’historique de cette notion, issue de la psychologie. Analysant un corpus de 19 clavardages recueillis auprès d’une association féministe qui accompagne les victimes de violence conjugale, les autrices présentent, par la suite, les différents usages de cette notion d’emprise, puis étudient l’efficacité du recours à cette notion selon le contexte (dans l’accompagnement lors d’une situation d’urgence ou après la rupture avec le conjoint). En effet, mobiliser la notion d’emprise est à double tranchant : elle peut contribuer à déresponsabiliser les victimes de violences, ce qui est utile et déculpabilisant quand celles-ci sont encore dans la relation, mais elle devient contre-productive hors de ce cadre. Dans le deuxième article hors thème, Zélie Chancogne et Sylvie Lévesque ont mené une étude exploratoire qualitative au Québec auprès de neuf femmes cisgenres et d’une personne non binaire, relativement à leurs expériences comme patientes victimes de violences gynécologiques et obstétricales, subies durant leur suivi gynécologique, leur grossesse ou leur accouchement. Les autrices ont mis en lumière les différentes réactions des victimes à ces violences commises par le personnel de santé, ainsi que les tactiques qu’elles mettent en place à court, moyen et plus long terme, pour résister à ces violences et aller vers la reconstruction. Le troisième article hors thème est celui de Sophie Doucet, Isabel Côté, Audrey Mantha et Martin Blais. Bien que les personnes LGBTQ (lesbiennes, gaies, bisexuel·les, trans et queers) soient surreprésentées parmi les victimes de violences à caractère sexuel (VACS), peu d’études portent sur le sujet au Canada. Pour remédier à ce manque, cet article, analysant des entretiens biographiques effectués dans le cadre du projet SAVIE-LGBTQ, documente les expériences des VACS subies par des personnes LGBTQ et leurs répercussions. Les résultats de cette analyse mettent en évidence plusieurs conséquences : remise en question de leur identité, influence sur leur parcours romantique et sexuel, et processus complexifié de dénonciation et de recherche d’aide à la suite de l’agression. Les résultats ont également relevé que, pour plusieurs personnes LGBTQ, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre avaient été utilisées comme excuse ou justification par l’agresseur.
Présentation des articles hors thème
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