Comptes rendus

Delphine Lacombe (coordonnatrice), Violences politiques fondées sur le genre : études latino-américaines, Paris, L’Harmattan, 2023, 162 p.

  • Elsa Ronco

…plus d’informations

  • Elsa Ronco
    Université de Paris-Cité

L’accès à cet article est réservé aux abonnés. Seuls les 600 premiers mots du texte seront affichés.

Options d’accès :

  • via un accès institutionnel. Si vous êtes membre de l’une des 1200 bibliothèques abonnées ou partenaires d’Érudit (bibliothèques universitaires et collégiales, bibliothèques publiques, centres de recherche, etc.), vous pouvez vous connecter au portail de ressources numériques de votre bibliothèque. Si votre institution n’est pas abonnée, vous pouvez lui faire part de votre intérêt pour Érudit et cette revue en cliquant sur le bouton “Options d’accès”.

  • via un accès individuel. Certaines revues proposent un abonnement individuel numérique. Connectez-vous si vous possédez déjà un abonnement, ou cliquez sur le bouton “Options d’accès” pour obtenir plus d’informations sur l’abonnement individuel.

Dans le cadre de l’engagement d’Érudit en faveur du libre accès, seuls les derniers numéros de cette revue sont sous restriction. L’ensemble des numéros antérieurs est consultable librement sur la plateforme.

Options d’accès
Couverture de Psychologisation de l’oppression, Volume 36, numéro 2, 2023, p. 1-274, Recherches féministes

Le 7 septembre 2023, la dépénalisation de l’avortement au Mexique a signalé un tournant progressiste au sein d’une Amérique latine traditionnellement marquée par le conservatisme. Cet événement, qui représente une transformation capitale, fournit le contexte dans lequel s’insère l’ouvrage dirigé par Delphine Lacombe. En se fondant sur des perspectives épistémologiques spécifiquement latino-américaines, cet ouvrage se voue à l’examen de la politisation et de la dimension politique des violences basées sur le genre dans cette région du monde. Grâce à une approche interdisciplinaire qui conjugue l’analyse du discours à la sociologie, il aborde un éventail de cas variés, qui couvrent les conflits armés en Colombie, discutés dans les deux premiers chapitres, ainsi que la violence féminicide à Ciudad Juárez et au Costa Rica, traitée dans les chapitres suivants. Il ne manque pas d’inclure l’Initiative mésoaméricaine des défenseuses (IMD) en Amérique centrale, étudiée dans le cinquième chapitre, dévoilant par là même la complexité des enjeux liés aux violences de genre. Issue de la collaboration entre Labo Junior et VisaGe, cette publication se caractérise par une double approche : d’une part, elle se concentre sur les mouvements féministes contemporains tels que #MeToo et NiUnaMenos, engagés contre les violences patriarcales; d’autre part, elle approfondit l’étude des violences de genre propres à la région. L’objectif, clairement énoncé dès l’introduction, vise à offrir une analyse détaillée et contextualisée des violences fondées sur le genre à travers des études de cas, tout en maintenant une perspective historique rigoureuse. En outre, l’alternance des contributions en français et en espagnol incarne la diversité culturelle dans laquelle cet ouvrage s’inscrit. Dans le premier chapitre, intitulé « Combattantes FARC (1998-2016) : continuité de l’expérience de la violence, de la vie civile à la vie armée », Elodie Gamache se penche sur l’expérience vécue par les combattantes des FARC, mettant en avant, au moyen de témoignages, la persistance de la violence qu’elles ont subie lors de leur transition de la vie civile à l’engagement armé, une période pendant laquelle, malgré les violences masculines civiles souvent ignorées par les médias et les campagnes gouvernementales post-conflit, qui ont tendance à réduire les combattantes des FARC à des victimes sans agence, les récits recueillis par Gamache révèlent une réalité tout autre. Ces témoignages révèlent comment, confrontées à l’impératif de fuir les violences intrafamiliales, un grand nombre de ces femmes ont trouvé un refuge et une forme de justice au sein des FARC, mouvement qui non seulement leur procurait une protection, mais donnait également un nouveau sens à leur vie. Ainsi, le chapitre souligne l’indissociabilité et la continuité structurelle des violences subies par les femmes, transcendant les distinctions formelles entre le temps de guerre et le temps de paix, et mettant en évidence la complexité des motivations derrière leur engagement dans le conflit armé ainsi que la nécessité de reconnaître leur agence et les violences spécifiques qu’elles continuent d’affronter. Le deuxième chapitre, rédigé par Olga L. González et intitulé « Violencias de género hacia minorías sexuales en la guerra colombiana y su tratamiento en las negociaciones y el acuerdo de paix », aborde les violences de genre subies par les minorités sexuelles pendant le conflit colombien et la manière dont ces violences ont été prises en compte, ou non, lors des négociations de paix. Ce chapitre, en révélant les violences systémiques et les discriminations renforcées par les alliances entre certains groupes religieux et les acteurs armés, qui cherchaient à imposer un ordre social strictement genré et hétéronormatif, revient sur le tournant que représentent les accords de paix pour les minorités sexuelles et LGBT en Colombie. Ce tournant se manifeste non seulement par l’émergence de voix féministes …

Parties annexes