Résumés
Résumé
Cet article a pour objet de faire valoir la contribution des analyses féministes de la réception des médias relativement à l'histoire des pratiques intellectuelles dans le champ des études en communication. L'auteure prend à titre d'exemple l'héritage de C. Wright Mills ainsi que les lettres écrites à Mills par ses lecteurs et ses lectrices. Ces lettres, au lieu de dépeindre Mills comme un intellectuel solitaire, mythe soutenant l'adéquation entre la masculinité et le génie, permettent de mieux connaître le contexte social dans lequel se déroulait son travail intellectuel. Lorsqu'on analyse le mythe de C. Wright Mills sous l'angle des études de réception féministes, l'attention se fixe sur les réponses qu'ont données ses lecteurs et ses lectrices à ses textes plutôt que sur les textes mêmes. De cette façon, la voix autoritaire de Mills est d'une certaine manière décentrée et déstabilisée, permettant ainsi que la qualité « relationnelle » de sa pratique soit mise en relief.
Abstract
This paper seeks to demonstrate the contribution of feminist analyses to the médias' reception regarding the history of intellectual practices in the field of communication studies. The author uses the example of C. Wright Mills, and the letters written to him by his readers. These letters are part of the C. Wright Mills collection at the University of Austin in Texas. Rather than depicting Mills as a solitary intellectual, a myth that upholds the equation of masculinity with genius, the letters permit a better knowledge and understanding of the social context within which his intellectual word took place. When analyzing the myth of C. Wright Mills from the angle of feminist studies of reception, the researcher's attention is shifted from the texts themselves to the response of his readers to these texts. In so doing, Mills authoritarian voice is, to a certain extent, de-centered and destabilized, allowing the relational quality of his work emerge.