Résumés
Résumé
La note de recherche de Cuérard et Lavender présente le résultat d'une analyse de la couverture journalistique du « femicide conjugal ». Les auteures ont analysé l'ensemble des articles publiés sur le sujet en 1993 dans trois quotidiens montréalais : The Gazette, Le Journal de Montréal et La Presse. En se basant sur une analyse narrative et discursive des articles, elles concluent que ces crimes sont présentés comme des incidents isolés, ce qui a pour effet de nier l'existence sociale du phénomène. Comme le suggère la recherche antérieure sur le sujet de la violence faite aux femmes, les auteures démontrent que la couverture journalistique de cet acte de violence extrême dépersonnalise les femmes, blâme souvent la victime, nie la responsabilité du meurtrier et contribue à la création d'un sentiment de crainte chez l'ensemble des femmes. Même si l'on ne peut considérer la couverture journalistique comme une des causes directes du femicide conjugal, elle contribue au maintien de la situation par son traitement inapproprié. Les auteures suggèrent diverses manières d'améliorer la couverture journalistique et proposent l'emploi systématique de l'expression « femicide conjugal » afin que le phénomène acquière une existence propre.
Abstract
This research note reports on the journalistic coverage of «conjugal femicide». The authors have analyzed the articles written in 1993 in three Montreal daily newspapers, The Gazette, Le Journal deMontréal and La Presse. Based on narrative and discourse analysis of each article separately and then as a whole, the authors argue that these crimes are treated as separate Incidents which has the effect of negating the phenomenon of conjugal femicide. The authors discovered, as the literature on news coverage on violence against women suggests, that the coverage of this ultimate act of violence depersonalizes women, often blames them for the crime, negates the responsibility of the perpetrators and creates fear in all women. The authors also argue that the news coverage, while not responsible for the crimes themselves, contributes to maintaining the situation by not giving the matter proper treatment. The research note suggests ways in which the coverage of these events could be changed and also recommends the adoption of the expression, «conjugal femicide», which would help bring about awareness of the phenomenon by giving it a name and thus an existence.
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