Résumés
Résumé
Ce texte interroge les rapports entre histoire et mémoire. En effet, les chercheuses féministes ont, ces dernières années, retraversé le savoir historique constitué pour faire émerger à la fois l'histoire des femmes et le rôle actif des femmes dans l'histoire générale. Ce travail indispensable risque toutefois de rester prisonnier de l'idéologie dominante qui consiste à ne retenir que ce qui fait marque, c'est-à-dire ce qui, dans l'être humain, est facteur de changement. La mémoire explicite ou implicite est en ce sens plus large que l'histoire : elle recueille et honore les traces du passé sans distinguer entre faire et défaite, entre activité et réceptivité, entre lumière et ombre. L'écriture littéraire est dépositaire de cette mémoire : peut-être la vraie « herstory ».
Abstract
This text examines the connections between history and memory. To wit, feminist researchers have recently reconsidered what constitutes historical knowledge in order to bring to light both the history of women and the active role women have played in history (as history has been understood). This indispensable work nevertheless runs the risk of remaining imprisoned within the dominant ideology which consists in only recording those events which are considered as markers, that is, what it is within the human being which is responsible for change. In this sense memory, explicit of implicit, is larger than history, memory gathers and honors the traces of the past without distinguishing between doing and defeat, between action and reception, between light and shadow. Writing/literature is the depository for that memory, perhaps even the real « herstory ».