Résumés
Abstract
When European missionaries first entered Asia and the New World, they largely transposed to their new contexts European catechisms that assumed the intellectual passivity of the catechumen. The Jesuits, however, soon realized that such textual models would not be appropriate in East Asia which boasted its own sophisticated philosophical traditions. This article explores how Michele Ruggieri (1543–1607) deploys and adapts in his pioneering Chinese catechism, Tianzhu shilu 天主實錄 (The true record of the Lord of Heaven, 1584), innovations in the catechism genre that Jesuit missionaries had originally developed for Japan. By comparing Ruggieri’s arguments for the existence of God with those found in the Catechismus christianae fidei (Catechism of the Christian faith, 1586) composed by Alessandro Valignano (1539–1606) for the Japan mission, this article shows that Ruggieri lays the groundwork for a transcultural natural theology that de-emphasizes metaphysics in favour of arguments derived from a shared ethical understanding and political analogies.
Résumé
Quand ils arrivèrent en Asie et dans le Nouveau Monde, le plus souvent, les missionnaires européens transposèrent dans ces nouveaux contextes des catéchismes européens qui supposaient la passivité intellectuelle des catéchumènes. Toutefois, les Jésuites comprirent rapidement que de tels modèles textuels ne conviendraient pas en Asie de l’Est, qui jouissait de de traditions philosophiques locales complexes. Cet article explore la façon dont Michele Ruggieri (1543-1607) met en oeuvre et adapte, dans son catéchisme chinois novateur Tianzhu shilu 天主實錄 (Le vrai récit du Seigneur du Ciel, 1584), des innovations dans le genre du catéchisme que les missionnaires jésuites avaient mises au point à l’origine pour le Japon. En comparant les arguments de Ruggieri visant à démontrer l’existence de Dieu avec ceux que l’on trouve dans le Catechismus christianae fidei (Catéchisme de la foi chrétienne, 1586), composé par Alessandro Valignano (1539–1606) pour sa mission au Japon, cet article montre que Ruggieri jette les bases d’une théologie naturelle transculturelle qui est moins axée sur la métaphysique que sur des analogies politiques et des arguments fondés dans une compréhension partagée de l’éthique.