Résumés
Abstract
Since the first publication of the Essais in Bordeaux in 1580, readers of this work have recognized skepticism underlying the judgment of its author, Michel de Montaigne. Arguing that the Pyrrhonist school of skepticism relies upon cultural diversity, or that Montaigne was influenced by sixteenth-century proto-ethnographic accounts of European travellers to the New World, many scholars of the Essais have read “Des cannibales” (1, 31) as proto-anthropological. In my close reading of this chapter, however, I contend that Montaigne’s rhetorical use of equity, and not his debated practice of a proto-anthropological cultural relativism, shares a special reciprocity with his skeptical judgment in the Essais. Equity, a para-legal procedure that Montaigne used to judge while he was a magistrate in the Bordeaux parlement (1557–70), remains largely underdeveloped in scholarship on the Essais.
Résumé
Depuis la première parution des Essais à Bordeaux en 1580, les lecteurs ont reconnu dans les jugements de leur auteur, Michel de Montaigne, un fondement sceptique. De nombreux spécialistes des Essais ont soutenu que l’école pyrrhoniste du scepticisme reposait sur la diversité culturelle, ou que Montaigne était influencé par les rapports proto-ethnographiques fournis au XVIe siècle par les voyageurs européens au Nouveau Monde ; ils ont ainsi lu « Des cannibales » (1, 31) comme un texte proto-anthropologique. Cependant, dans ma lecture rapprochée de ce chapitre, je soutiens que Montaigne fait jouer dans les Essais une utilisation rhétorique de l’équité par Montaigne, et non pas une pratique, encore à débattre, de relativisme culturel proto-anthropologique, pour établir, en une relation de réciprocité particulière, un dialogue avec le jugement sceptique. L’équité est une procédure para-juridique que Montaigne a utilisée dans l’exercice de ses fonctions comme magistrat au parlement de Bordeaux (1557–70) : cette notion reste néanmoins très peu abordée dans les études sur les Essais.