Résumés
Abstract
Guillaume Bouchet’s Serées (1584, 1597, 1598) constitute an exercise in commonplacing framed as a collection of tales told around a Poitevin dining table. They engage in a form of quasi-philosophical thinking staged by and for an urban merchant community, the social world in which Bouchet operated. The second book opens with a discussion of frank speech. Writing amid civil war, Bouchet takes up this “chatouilleux” subject by turning to Plutarch, the classical authority on parrhesia (truth-telling). Recycling Plutarch, though, Bouchet does not ask how or when to speak frankly but instead examines responses to “franchise” both in the tales and from the storytellers themselves. Around Bouchet’s table, talk of frank speech leads to awkward silences and conversation grinding to a halt. This serée illuminates a context for parrhesia distinct from the familiar arena of nobles counselling autocrats or performing “liberté.” Here, philosophical self-knowledge slips uncomfortably into a feeling of social self-consciousness, revealing a distinct conception of the ethics and epistemologies surrounding frankness.
Résumé
Les Serées de Guillaume Bouchet (1584, 1597, 1598) constituent un exercice d’utilisation de lieux communs, mis sous la forme d’un recueil de contes partagés au cours de dîners poitevins. Elles engagent une forme de réflexion quasi-philosophique mise en scène par et pour une communauté marchande urbaine, le monde social dans lequel Bouchet évoluait. Le second livre s’ouvre par une discussion sur la franchise. Pour écrire sur ce sujet « chatouilleux » en pleine guerre civile, Bouchet se tourne vers Plutarque, l’autorité classique sur la parrhèsia (dire la vérité). Cependant, en reprenant Plutarque, le dialogue de Bouchet ne demande pas comment ni quand il conviendrait de parler franchement, mais examine plutôt les réponses à la « franchise » tant dans les contes que de la part des conteurs eux-mêmes. Autour de la table de Bouchet, les discours sur la franchise débouchent sur des silences gênants et les conversations s’interrompent de manière abrupte. Cette Serée donne un contexte de réflexion sur la parrhèsia, qui n’est plus l’arène familière de nobles conseillant des autocrates ou faisant acte de « liberté ». Ici, la connaissance philosophique de soi glisse inconfortablement vers la prise de conscience de son statut social ; ce glissement révèle une conception distincte de l’éthique et de l’épistémologie autour de la franchise.
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