Résumés
Résumé
Les Chansons spirituelles de Marguerite de Navarre (1547) regorgent d’exemples de la façon dont la poétesse construit un soi varié et à plusieurs facettes à travers la confession, qui est à la fois une expérience sociale et intime. La découverte de soi de la poétesse se développe à partir de l’incapacité qu’ont les mots à exprimer ses expériences. Toutefois, la reine suggère qu’il est possible de s’approprier la parole universelle de Dieu pour son usage personnel. À travers cette appropriation, les chansons posent un défi aux notions d’individualité de la Renaissance, qu’elles soient prises d’un point de vue social ou individuel. En particulier, on montre comment les procédés rhétoriques préfigurent ce que plus tard les écrivains désigneront par « le moi fragmenté ». Les paysages ou leur absence sont un moyen d’articuler les aspects intérieurs et extérieurs de sa conception de l’individualité, puisque c’est à travers la représentation de paysages que Marguerite exprime clairement l’expérience de son monde intérieur et son monde extérieur. À travers l’observation des personnages de ses poèmes déambulant dans différentes géographies, se dégage un sentiment d’intériorité exprimé à travers l’espace physique et extérieur. De plus, la poétesse hésite visiblement à établir des limites claires entre son soi intérieur et le monde extérieur de l’expérience. Ces deux aspects entretiennent plutôt un dialogue constant. En personnalisant les paysages de sa poésie, Marguerite induit dans ses chansons un questionnement à propos de la relation entre le sujet littéraire et le soi. Finalement, elle se retrouve piégée entre la position humaniste de l’épanouissement et le devoir évangélique d’abnégation.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger