Résumés
Résumé
Retraçant l’histoire de la relation de voyage jusqu’à la relatio en tant que témoignage dans un contexte légal, cet article souligne la nature performative de la relation en tant que pratique discursive. Il met également en lumière ses racines dans l’oralité et analyse les transformations qu’elle a subies dès le début de l’imprimerie jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Le choix d’une approche performative place la relation dans un contexte plus large de pratiques humaines (culturelle, politique, économique, sociale) et offre un cadre différent à l’étude de la relation en tant que genre hybride de littérature de voyage dans le contexte plus large de la tradition littéraire. L’article analyse en détail l’essor de la relation durant la Renaissance en tant que compte rendu personnalisé de ce qui est étranger et éloigné, et identifie ses liens avec les traditions épistémologique et esthétique ; ces traditions formant un corpus de principes désigné par l’expression ars apodemica, ainsi que le dialogue esthétique avec le roman naissant. Il explique donc le succès de la relation de voyage à l’époque moderne, son graduel déclin au profit d’épistémologies moins personnelles relevant d’un empirisme systématique, ainsi que sa curieuse survie due à la transformation du roman du fantastique au réalisme, préfigurant son succès renouvelé au XIXe siècle sous forme de récit de voyage.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger