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Peut-on dire qu’il y avait quelque chose de véritablement théâtral dans les événements ayant eu lieu dans les soi-disant théâtres de l’anatomie de la Renaissance ? À cette question, je propose quatre réponses, différentes mais liées, basées sur les archives étudiées par de précédents spécialistes et sur les preuves visuelles nous permettant d’imaginer la manière dont les dissections s’effectuaient il y a 400 ans. La leçon d’anatomie du docteur Nicolaes Tulp (1632) de Rembrandt représente une pièce cruciale du puzzle. Ce tableau dramatise le conflit entre le côté manuel de l’anatomie et la dépendance de cette discipline sur des autorités écrites. J’infère, à partir des témoins disponibles, que les dissections anatomiques constituaient un événement théâtral, qu’elles attiraient des spectateurs, qu’elles créaient un environnement dans lequel un artiste virtuose pouvait s’épanouir, et qu’elles représentaient des conflits culturels divers. Ce qui a eu lieu dans les théâtres d’anatomie était un type de performance facilement compatible avec les descriptions de théâtre de Richard Southern, par exemple, dans The Seven Ages of the Theatre.